Depuis que Microsoft a sorti la première tablette Surface, beaucoup se questionnent sur la stratégie du géant et la manière qu’il a de gérer ses relations avec ses partenaires. Mais de l’aveu même de Meg Whitman, PDG de HP, Microsoft est en guerre contre ses propres partenaires.
De partenaires à adversaires
Depuis que Microsoft parle de sa nouvelle stratégie services et appareils, beaucoup se demandent ce qu’il adviendra des partenaires. Microsoft est en effet dans une grande phase de transformation où l’intégration verticale joue un rôle clé. C’est ainsi que la Surface positionne la firme dans une situation de partenaire tout autant qu’adversaire face à des entreprises telles que Dell ou encore HP. Une situation que d’aucun juge inconfortable, mais qui n’est pas pour autant prête de s’arrêter.
Pour autant, jamais ni la firme de Redmond, ni les partenaires concernés n’ont communiqué sur ce sujet. Aussi, les propos de la PDG de HP, Meg Whitman, n’en ont que plus d’ampleur : « Nos partenaires actuels tels qu’Intel et Microsoft passent actuellement de partenaires à adversaires déclarés ». Une déclaration faite sur la base d’un constat simple : toutes les sociétés vendent désormais du matériel comme du logiciel.
Une diversification obligatoire
Microsoft est longtemps restée dans le logiciel pur, jusqu’à ce que des envies de diversification ne la prennent. La firme vend depuis de nombreux accessoires, notamment des claviers, souris et webcams, un domaine d’ailleurs où elle est nettement reconnue. La Xbox 360 a largement rencontré le succès malgré des débuts difficiles, et plus récemment le Kinect s’est vendu comme des petits pains. Pour autant, les domaines visés désormais seront bien plus complexes.
La situation était déjà compliquée avec l’arrivée de la Surface. Le modèle RT, équipé du Windows du même nom, a fini par enterrer la volonté des partenaires de proposer leurs propres matériels. Seuls subsistent des modèles sous Windows 8, et les constructeurs peuvent encore jouer la carte de la pluralité des modèles, la Surface n’étant proposée qu’en taille 10,6 pouces. Mais pour combien de temps ? Une partie de l’activité de la firme consiste toujours à vendre des licences du système d'exploitation aux partenaires pour leurs produits, mais ces derniers ont clairement des envies de diversification au niveau des OS, Android n’était que l’exemple le plus frappant.
Le Graal de l'intégration verticale
Et pourtant, Microsoft n’a pas le choix : la société doit réaffirmer sans cesse son engagement auprès de ses partenaires. La raison est évidente puisqu'elle n’est pas prête à une guerre réellement ouverte contre autant d’adversaires. En outre, tant que les partenaires occupent une partie de leurs ressources à concevoir des produits Windows, elles ne sont pas affectées à un autre système, notamment Android. Globalement, chaque constructeur rêve sans doute d’une intégration verticale qui lui permettrait de maîtriser totalement l’union du matériel et logiciel, à la manière d’Apple.
Le fait de considérer un ancien partenaire comme un nouvel adversaire provoque dans tous les cas des réactions. Il n’est donc dans ce contexte pas étonnant que HP ait présenté un nouveau Chromebook il y a deux jours.