Le départ annoncé de Steve Ballmer après presque vingt ans de service chez Microsoft provoque de nombreuses discussions au sein de la firme. Alors qu’on ne connaît pas encore le nom du remplaçant (ou de la remplaçante), plusieurs sources indiquent que trois des plus gros actionnaires de Microsoft souhaitent désormais que Bill Gates cesse tout bonnement de jouer un rôle dans l'entreprise.
Renouvellement au sommet de la pyramide
Il se pourrait bien que l’heure soit pour Microsoft au renouvellement de ses têtes pensantes. Les pères fondateurs que sont Bill Gates et Paul Allen sont partis ou presque depuis des années et le départ prochain en retraite de Steve Ballmer sonne comme l’occasion d’opérer des changements importants dans la stratégie globale. Des changements qui seront sans doute facilités par la nouvelle organisation interne, raccourcissant nettement les processus décisionnels.
Dans un article récent, nous relations cependant que le choix du nouveau patron était visiblement complexe. Un comité spécial a été mis en place, parmi lesquels on retrouve plusieurs hauts responsables de l’entreprise, ainsi que Bill Gates. L’objectif est d’examiner les dossiers des candidats potentiels, sachant bien entendu que l’on parle ici de personnes qui sont potentiellement à la tête d’autres firmes pour l’instant.
Il y a plusieurs semaines, plusieurs sources internes indiquaient déjà que trois des plus gros actionnaires lorgnaient en direction d’Alan Mulally, l’actuel PDG de Ford. Évidemment, l’intéressé avait alors répondu qu’il restait « totalement concentré » sur le constructeur automobile. Les actionnaires en question tournaient en outre leurs regards vers Mile Lawrie, pour sa connaissance du milieu des nouvelles technologies, puisqu’il avait entre autres travaillé plusieurs années chez IBM et remis sur pieds plusieurs entreprises.
Bill Gates, un facteur bloquant
Selon Reuters, voilà que trois des vingt plus importants actionnaires (on ne sait pas s'il s'agit des mêmes) de Microsoft souhaitent que Bill Gates sorte du conseil d’administration. On rappellera que Gates a occupé longtemps le rôle d’architecte en chef au sein de la firme, jusqu’à officialiser sa retraite opérationnelle en juin 2006. En juillet 2008, ce retrait devient effectif et Gates ne garde essentiellement alors qu’une place au sein du conseil d’administration. Bien qu’il puisse conseiller dans certains cas, il ne joue plus véritablement de rôle actif dans l’entreprise.
Les raisons invoquées par les trois actionnaires s’articuleraient essentiellement autour du blocage stratégique. La présence de Bill Gates empêcherait ainsi sérieusement de revoir certains rouages, sans que l’on sache évidemment de quels changements on parle, et donc de leur impact positif potentiel. Ils estimeraient en outre que la présence du co-fondateur minerait en quelque sorte le pouvoir du nouveau PDG, l’empêchant ainsi de « régner ». On peut d’ailleurs se demander si cette remarque n’a pas un lien avec la situation actuelle de Steve Ballmer.
Le fondateur ne possède plus que 4,5 % de l'entreprise
En outre, il existe un paradoxe autour de Bill Gates. Car si la figure reste imposante, il s’agit d’une sorte de reliquat. Dans la pratique, Bill Gates a revendu plusieurs fois des lots significatifs d’actions et sa part ne représente aujourd’hui plus que 4,5 %. Toujours selon Reuters, la part des trois actionnaires est supérieure à 5 % et leur avis pourrait donc peser davantage dans la balance. On notera également que The Verge revenait en juillet dernier sur l’histoire de Steve Ballmer et comment le PDG était selon certains resté dans l’ombre de Gates, réalisant d’ailleurs quelques-unes de ses plus grosses bourdes en souhaitant protéger l’ancienne vision du fondateur.
Nul doute que nous n’aurons pas à attendre encore longtemps avant qu’un remplaçant ne soit nommé. L'annonce du départ de Steve Ballmer instaure un climat d’incertitude, notamment chez les investisseurs. En outre, Ballmer a déjà fait ses adieux au personnel, ne laissant plus de fait que la clôture de certains dossiers avant son départ, dont le plus important est sans conteste le rachat de la branche mobile de Nokia.