C’est aujourd’hui que le gouvernement a inauguré la plateforme « France Université Numérique », à partir de laquelle les internautes pourront bientôt profiter, gratuitement et à distance, de cours proposés par des établissements français de l’enseignement supérieur. Explications.
Après en avoir dressé quelques grandes lignes en janvier dernier, l'excécutif a officiellement décliné aujourd’hui son plan « France Université Numérique » (PDF). Au programme : dix-huit mesures, dont la mise en place se fera progressivement sur les cinq prochaines années. Pour l’occasion, le ministère de l’Enseignement supérieur a surtout inauguré en grandes pompes le lancement du site « www.france-universite-numerique.fr », lequel vient d’ouvrir ses portes.
Ce site se présente comme la première plateforme nationale ayant pour objectif d’héberger des formations numériques dispensées par les établissements français de l’enseignement supérieur. En clair, il s’agit de cours ouverts à tous les internautes - qu’ils aient ou non le statut d’étudiant, ni même le niveau de diplôme correspondant - et accessibles gratuitement à distance grâce à Internet. Une vingtaine de MOOC (pour « Massive open online courses ») est dès à présent mise en avant, afin de donner de l’élan à l’initiative. Et pour cause : inauguré aujourd’hui, le fameux portail n’acceptera les inscriptions pour ces modules qu’à partir du 28 octobre, le début des cours étant quant à lui programmé pour janvier 2014.
Une rentrée « online » fixée à janvier 2014
Pour l’heure, une dizaine d’établissements universitaires s’est prêtée au jeu (Institut Mines Telecom, Université Bordeaux 3, Montpellier 2, Paris 10, Polytechnique,...), ce qui permet néanmoins à la plateforme en ligne d’offrir des cours correspondant à des champs disciplinaires relativement différents : histoire, droit, mathématiques, philosophie, biologie, santé, management, etc. Le tout a bien entendu vocation à s’étoffer, puisqu’un réseau de référents et de correspondants au niveau des établissements universitaires est en train de se construire. En janvier dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, affirmait vouloir 20 % des cours proposés en ligne d’ici 2017 par les universités françaises.
Si le développement de cette plateforme devrait également permettre aux universités françaises de dispenser davantage de cours à distance (à des étudiants étrangers, salariés, éloignés...), il devrait aussi permettre à certains publics d’obtenir à terme une certification, voire, éventuellement, un diplôme.
À noter que l’exécutif précise aujourd’hui que « suite à cette première phase expérimentale, cette plateforme aura vocation à évoluer à terme dans le cadre d’un partenariat public-privé ».
Un agenda numérique guidé par 18 mesures clés
S’agissant des autres mesures présentées par le ministère de l’Enseignement supérieur, l’on observera que le gouvernement affirme vouloir « former et accompagner les enseignants et les équipes pédagogiques à l’usage du numérique dans leurs pratiques pédagogiques », sans davantage de précision. Aussi, les établissements seront invités à mettre en place une stratégie numérique, « en y consacrant 10 % des 1 000 postes par an attribués par le ministère ».
Afin de protéger davantage l’environnement, les universités seront d’autre part incitées « à rationaliser leurs infrastructures informatiques, en mutualisant et sécurisant leurs données dans des data center éco-responsables ». À cet égard, il convient de retenir que le plan FUN recommande aux établissements universitaires l’utilisation de services dans cloud, notamment pour les applications de gestion (finances, ressources humaines, scolarité...) mais aussi pour les plateformes pédagogiques.
Pour que le numérique irrigue davantage les facs et autres établissements de l’enseignement supérieur, le développement de services tels que les connexions Wi-Fi en dehors des campus devrait être encouragé. Autre élément qui pourrait intéresser les étudiants : « Pour améliorer l’efficacité des services administratifs (peu de dématérialisation aujourd’hui et des systèmes très hétérogènes, souvent énergivores) et la qualité des services rendus à l’étudiant, il faut accélérer la mise en place de systèmes d’information performants et interopérables. Cette réflexion doit être menée dans une logique de mutualisation, tout en veillant à offrir des solutions différenciées, adaptées à la spécificité des établissements ». Pas un mot cependant concernant les logiciels libres, pour lesquels le Parlement a pourtant donné la priorité dans l'enseignement supérieur cet été.