L'ARCEP critique la communication de Free sur ses offres VDSL2 et FTTH

Fessée en public

L'Autorité de régulation des télécoms a publié hier soir un communiqué officiel s'attaquant directement à l'opérateur Free. Ce dernier est accusé par l'ARCEP d'utiliser des termes qui peuvent tromper ses clients sur ce qu'ils sont en droit d'attendre.

Free 1 Gb/s

Un débit « dédié » de 1 Gb/s qui fait jaser

Hier, la France a vécu une journée particulièrement consacrée au très haut débit fixe et mobile. Bouygues Telecom a officiellement activé sa 4G LTE pour 63 % de la population, et la plupart des FAI sont passés au VDSL2. De plus, Free et SFR ont annoncé proposer à leurs clients FTTH des débits de l'ordre d'1 Gb/s en téléchargement, et de 200 Mb/s en téléversement (upload) - ceci sans surcoût, du moins hors box évoluée.

 

Free a toutefois surpris en précisant dans son communiqué officiel que « chaque abonné fibre éligible bénéficie d’un débit dédié d’1 Gbit/s en réception (et 200 Mbit/s en émission). En effet, Free a déployé un réseau FTTH (Fiber To The Home) sur une technologie « point à point » permettant d’offrir des débits très élevés et dédiés à chaque abonné, facilement évolutifs ».

 

L'insistance sur le terme « dédié » (et le manque de mention « jusqu'à ») a rapidement généré de nombreux commentaires parmi nos lecteurs, suscitant un certain étonnement, sans parler des débits sur les sites de vidéos. L'ARCEP, elle, n'a pas vraiment accueilli l'annonce avec le sourire. L'autorité « ne peut que souligner le caractère partiel de l'information donnée aux utilisateurs » a-t-elle expliqué dans son communiqué au ton particulièrement critique.

 

« En effet, le service offert aux utilisateurs est tributaire non seulement du dimensionnement du réseau d'accès sur lequel Free communique aujourd'hui, mais dépend aussi du dimensionnement de l'ensemble de son infrastructure (collecte, interconnexion…) » a-t-elle ajouté. L'ARCEP a ainsi rappelé qu'en juillet dernier, son enquête avait remarqué une congestion du réseau de Free à certaines heures, notamment vis-à-vis de certains services de Google, et en particulier YouTube.

 

L'autorité administrative indépendante n'hésite ainsi pas à tacler Free sur son réseau : « sauf à ce que Free ait massivement investi, en août et septembre 2013, dans l'amélioration de ses capacités d'interconnexion, ses annonces de ce jour ne correspondent pas à l'expérience des utilisateurs qui visionneront des vidéos en ligne ».

VDSL2 : ne pas confondre théorie et pratique

L'offre de fibre optique à 1 Gb/s n'est pas la seule cible de l'autorité. Cette dernière indique ainsi que du côté du VDSL2, « de tels résultats purement théoriques ne correspondent pas à des services pouvant être effectivement offerts au grand public, comme l'ARCEP l'avait déjà indiqué il y a quelques mois ».

 

Pour l'ARCEP, Free ne pourra en aucun cas tenir sa promesse d'offrir 100 Mb/s aux clients les plus proches du DSLAM. Et là encore, l'autorité ne mâche pas ses mots et envoie un message direct aux dirigeants du FAI : « au lieu de communiquer sur des résultats en laboratoire, Free pourrait faire état des résultats obtenus lors des pré-déploiements grandeur nature du VDSL en Dordogne et en Gironde ».

 

En juin dernier, l'ex-ART précisait effectivement que si, théoriquement, il est possible d'atteindre 100 Mb/s pour les clients les mieux placés, du fait des multiples contraintes liées à la technologie (cohabitation, etc.), « le débit réel maximum observé sur le territoire devrait se situer autour de 50 Mbit/s (débit descendant) pour les lignes les plus courtes ». Certains abonnés, situés à moins d'un kilomètre du DSLAM, peuvent toutefois dépasser de tels débits selon divers retours.

 

Mais pourquoi l'ARCEP critique-t-elle la communication de Free pour le VDSL2, et non celle de ses concurrents ? Après tout, eux aussi (Orange, OVH, etc.) parlent de débits à 100 Mb/s maximum. Mais nous remarquerons qu'ils précisent tout de même qu'il s'agit de débits théoriques, même si pour Orange, la mention est loin d'être mise en avant sur son site. Toutefois, dans son communiqué de presse envoyé aux journalistes, l'opérateur historique a bien déclaré que la plupart des abonnés disposeront de débits entre 15 et 50 Mb/s. « Dans certaines conditions, les clients les plus proches des NRA (nœuds de raccordement abonnés) pourront bénéficier d'un débit supérieur, théoriquement jusqu’à 100Mb/s descendant » a fait remarquer le FAI numéro un en France.

 

L'ARCEP précise d'ailleurs que tous les FAI doivent faire preuve de transparence dans leurs offres adressées au public, et donc ne pas user de termes qui peuvent induire en erreur lesdits clients. Ils doivent en outre « agir de façon loyale vis-à-vis de leurs concurrents ». Ces exigences sont particulièrement importantes dans un contexte de déploiement des réseaux à très haut débit, tant fixes que mobiles.

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