Devenus de véritables auxiliaires pour la Hadopi, les opérateurs français n’ont toujours pas été indemnisés pour leur travail accompli dans le cadre de la riposte graduée : répondre aux demandes d’identification d’IP envoyées par la Haute autorité, puis relayer ensuite les avertissements aux abonnés ayant fait l’objet d’une telle décision de la Commission de protection des droits. Si le différend persiste, la Rue de Valois estime que c’est à la Rue du Texel d’assumer ces coûts.
Crédits : ros k @ getfunky_paris, licence Creative Commons
Chaque jour, la Hadopi sollicite les fournisseurs d’accès à Internet afin qu’ils lui transmettent l’identité de milliers de leurs abonnés dont l’adresse IP a été prise dans les filets de TMG, la société en charge de surveiller les réseaux peer-to-peer pour le compte des ayants droit. Seulement, le volume d’informations exigées dans ce cadre s’avère extrêmement volumineux - et se révèle donc d’autant plus coûteux pour les opérateurs. Conséquence : les FAI souhaitent depuis l’envoi des premiers mails d’avertissement obtenir une compensation financière au titre des services qu’ils rendent à la Hadopi.
En octobre 2011, le ministre de la Culture d’alors - Frédéric Mitterrand - assurait que les demandes « formées en vue d’obtenir la compensation des surcoûts représentés par l’identification des abonnés à partir des adresses IP » seraient « prises en compte, sur la base d’une estimation intégrant le caractère automatisable du processus ». L’ancien locataire de la Rue de Valois le clamait haut et fort : « Cet engagement sera tenu. Il permettra de donner un cadre financier pérenne à la coopération entre l’Hadopi et les opérateurs ». Mais depuis ces belles paroles, les FAI n’ont toujours pas perçu un centime d’argent public. Free a d’ailleurs fini par porter cette question auprès du Conseil d’État, afin de la faire avancer un tant soit peu.
Le ministère de la Culture et la Hadopi se renvoient la balle
Mais le dossier piétine. Contacté par PC INpact, le ministère de la Culture nous a confirmé que le différend avec les FAI persistait. La question des montants d’indemnisation - comme de leur prise en charge - reste un sujet épineux, sur lequel aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé. Néanmoins, le ministère d’Aurélie Filippetti écarte d’office certaines options. La Rue de Valois nous a ainsi clairement fait comprendre qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle mette la main à la poche. « Si les FAI doivent être remboursés, ce sera à la Hadopi d'assumer » nous a-t-on ainsi indiqué.
En coulisses, l’exécutif estime que la Rue du Texel a mis de côté suffisamment de réserves pour assumer d’elle-même les coûts liés aux identifications. De surcroît, la Rue de Valois considère que les sommes relatives à ces indemnisations ont été prises en compte par l’exécutif lorsque celui-ci a alloué ses subventions annuelles à la Hadopi - dont les montants furent pour rappel supérieurs à 11 millions d’euros pour les premières années, puis de 8,6 millions pour 2013. En clair : la note est déjà payée pour le ministère de la Culture, à la Hadopi de gérer son budget sur le long terme pour rembourser les FAI.
En attendant de trouver une issue à ce conflit, le temps passe. Et la facture, qui pourrait se chiffrer en millions d’euros, s’alourdit au fur et à mesure que la riposte graduée monte en puissance. Rappelons enfin que sur un plan jurisprudentiel, le Conseil constitutionnel a estimé le 28 décembre 2000 que si le législateur était libre d'imposer aux FAI des obligations liées à la sauvegarde de l’ordre public, les dépenses afférentes ne pouvaient en aucun cas incomber directement aux opérateurs, en ce que celles-ci sont étrangères à l'exploitation des réseaux de télécommunications. Le 30 mai 2007, la Cour de cassation considérait dans un même ordre d’idée qu’un « opérateur de réseau de télécommunications qui effectue des prestations sur réquisition judiciaire, a droit à ce titre à une "juste rémunération" ».
Commentaires (91)
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Est ce que ca sert a qq chose de sortir le pop corn ? On connait la fin du remake…
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Saisies sur les salaires de MFM et consors ? C’est de l’argent public après tout…
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Bien, et l’ardoise, elle s’élève à combien ? Histoire qu’on rigole un peu…
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Le jeux de la patate chaude … qui va payer au final ?
Toujours les même ! " />
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Je pense que la seule chose qu’auront les FAIs c’est un tube de vaseline.
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Surtout que ça ne change rien pour nous: dans les 2 cas c’est de l’argent public ….
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ils ont qu’à faire payer les ayants droits puisque c’est pour eux que la HADOPI existe …
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Je ne vois pas ou est le problême
Il suffit de demander à Cécile
Elle va simplement obliger les FAI a prendre une assurance contre les impayés
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Le Conseil d’État à combien de temps au maximum pour répondre?
Sa serait marrant si la douloureuse et offert en mariage au CSA. " />
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Hey il faudrait prévoir un Smiley :popcorn: sur PCI ! " />
Ça manque un peu de nos jours ! " />
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Et les FAI ne peuvent-ils pas simplement arrêter de fournir les IP tant qu’ils sont pas reçu les sousous?
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J’ai une question : vu que l’identification de l’IP est fournie par les FAI, est-ce que la chaîne humaine qui associe l’IP à une personne est assermentée ?
Sinon, qu’est-ce qui empêche le FAI de faire un random(noms) pour l’IP, comme ça rien que pour rire et gagner du temps ?
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En coulisses, l’exécutif estime que la Rue du Texel a mis de côté suffisamment de réserves pour assumer d’elle-même les coûts liés aux identifications
c’est quoi cette blague??
ils ont des réserves conséquentes apparement….
et ça vient raler pour un budget après….
HADOPI est vraiment inutile et un “gouffre” financier
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Le ministère de la Culture et la Hadopi se renvoient la balle
Ca sent l’erreur 37 à venir tout ça " />
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Le ministère de la Culture et la Hadopi se renvoient la balle
Ne serait-ce pas à Frédérique Mitterrand de payer (ex-ministre de la Culture) " />" />" />" />
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Oui, ils sont obliger de s’exécuter, qu’ils soit payer ou non.
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Je n’ai pas bien compris leur trucs, un organisme public fait appel à une société privé qui est chargé de balancé des ip aux FAI et les FAI doivent être remboursé des frais par de l’argent public et tout ça pour avertir le contribuable qu’il y a un risque que son ip a été détecté comme possiblement entrain de télécharger un fichier illégalement pour récolter des sous pour des sociétés privés.
Je comprend que le gouvernement actuelle (qui a apparemment décidé de ne pas vivre au dessus des moyens de la France contrairement à nos anciens gouvernement) se demande pourquoi alimenter un truc qui va couter des millions d’argent public pour des sociétés privés avec des résultats quasi nul.
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Je serai pas étonnai qu’une partie de la copie privée servent à payer cette douloureuse dans un avenir proche. Puisque 25 % des sommes perçues à ce titre sont destinées à participer au financement des projets artistiques.
Hadopi c’est de l’art dans un certain sens.
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Quand un de tes clients fait faillite, tes créances, ben tu t’assois dessus… là ça va être pareil : Monsieur le FAI, c’est à l’HADOPI de vous payer…ha " /> ils ont fait faillite, ils n’existent plus… ha bah… tant pis (dans le cul la balayette). Vous pouvez circuler " />, on remet les compteurs à zéro, maintenant c’est au CSA de vous payer dans…. quelques années…ou décennies… ou… enfin on part de 0, on verra bien en temps voulu " />
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Je serais FAI, je leur enverrais les informations dans un zip avec mot de passe, et une facture à payer pour obtenir le mot de passe …
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Et si Free arrêtait d’envoyer les IP (pour non paiement et changement d’institution non encore inscrit dans la loi) (au moment du changement bien sûr) " />
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La hadopi a même un fond de roulement. " />
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Si ils ont un fond, c’est sûrement celui du prochain gestionnaire : le CSA. Parce que chialer tous les ans pour avoir un budget et aujourd’hui ils veulent nous faire croire qu’ils ont suffisamment de réserves pour assumer ? Ils sont un peu toctoc " />
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Ah ça pour faire des lois à la cons ils sont tous la, mais pour payer y’a plus personnes…
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Rien de bien étonnant: dans beaucoup de pays, l’état est un des plus mauvais payeurs, et contribue donc activement aux faillites dues aux retards de paiements.
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Au final dans l’histoire les plus gros voleurs ça n’est pas les internautes, c’est la Hadopi….
“Ne pas payer pour un service qui est censé l’être s’apparente à du piratage”……….
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Ils vont transférer la patate chaude au CSA ?
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Quelle bande d’incompétents… Toujours premier pour faire cracher l’argent ou récompenser la clientèle, mais quand il faut assumer l’addition, plus personne…
Quand va-t-on démanteler l’Etat pour association de malfaiteurs ?
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En coulisses, l’exécutif estime que la Rue du Texel a mis de côté suffisamment de réserves pour assumer d’elle-même les coûts liés aux identifications. De surcroît, la Rue de Valois considère que les sommes relatives à ces indemnisations ont été prises en compte par l’exécutif lorsque celui-ci a alloué ses subventions annuelles à la Hadopi - dont les montants furent pour rappel supérieurs à 11 millions d’euros pour les premières années, puis de 8,6 millions pour 2013. En clair : la note est déjà payée pour le ministère de la Culture, à la Hadopi de gérer son budget sur le long terme pour rembourser les FAI.
Essayez de donner du lard à un cochon et vous verrez ce qui se passe…
il va se gaver comme un porc jusqu’aux oreilles et ce, jusqu’à que l’auge soit vide. " />
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Moi je vais vous dire qui va payer….
Etant donné que la hadopi va demander une allonge de budget pour pouvoir payer les Fai…
…… allons bon vous avez trouvé non ?
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Au final l’état va refuser de payer, mais va autoriser les FAI a augmenter d’un euro les abonnements internet à titre de compensation " />
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Et pendant ce temps les gens qui ont voté la loi courent toujours… " />
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Faut dire que si c’est comme pour les autres indemnisations (genre celle suite aux requêtes de la justice), les acteurs ont tendance à se gaver à mort.
Parce que là on parle de requêtes qui se résument, à chaque fois, à un simple accès à leur base de données.
Donc même si le nombre de requête implique un serveur dédié à cette tâche, le coût réel est quand même dérisoire pour un FAI.
Si la facture est en millions c’est clairement du vol…
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Faut dire que si c’est comme pour les autres indemnisations (genre celle suite aux requêtes de la justice), les acteurs ont tendance à se gaver à mort.
Parce que là on parle de requêtes qui se résument, à chaque fois, à un simple accès à leur base de données.
Pour Hadopi cela pourrait etre aussi simple mais cela ne l’est certainement pas.
Le fonctionnement réel d’Hadopi est assez opaque, mais si on extrapole par rapport organismes, qui utilisent de l’informatique, on se rend compte que ce qui plombe surtout les comptes, c’est les intermédiaires.
Il ne serait pas étonnant qu’Hadopi, pour obtenir ces adresses IP, doivent passer par un prestataire (SSII) qui elle même va aller demander aux FAI, et facturé plein tarif.
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Une administration que lutte contre les gens qui récupèrent des services culturels sans les payer… ne paye pas ses factures non plus …. " />
belle morale en effet " />
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hadopi ? ce n’est pas cette absurdité qui devait être supprimée ?
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