Depuis le mois de mai, l’ensemble des trente-sept membres du gouvernement Ayrault est prié de bien vouloir détailler les dépenses de leurs ministères en logiciels sur la période 2008-2012, et ce si possible en distinguant logiciels libres et propriétaires. Après un petit creux lié probablement aux vacances, les réponses ont repris leur train cette semaine, le ministère de la Santé ayant rouvert le bal.
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Le ministère des Affaires sociales et de la santé vient de répondre en son nom aux sollicitations de la députée écologiste Isabelle Attard, mais aussi pour le compte des ministères de la Famille, des Personnes âgées, mais aussi de celui des Personnes handicapées. Et pour cause : l’ensemble des dépenses logicielles de ces ministères relève du même programme budgétaire, lequel s’étend d’ailleurs au ministère des Sports.
Une politique affichée de généralisation progressive des logiciels libres
Au travers de cette réponse écrite, Marisol Touraine affirme que tous les services de ce grand pôle sont « engagés dans une politique de généralisation progressive des logiciels libres dans leurs systèmes d'information ». Pour attester de ce gage de bonne volonté, la ministre met en avant trois aspects de cette politique :
- Volet applicatif : « Le flux des nouvelles applications est systématiquement bâti sur des composants entièrement libres, indique l’Avenue de Ségur. L'orientation vers les logiciels libres du stock d'applications existantes (170 applications, 200 sites collaboratifs et une centaine de sites web) est établie en fonction du coût et des composants techniques soit avec une bascule rapide soit au cas par cas. »
- Volet production : le ministère de la Santé promet que tout logiciel propriétaire est « systématiquement remplacé par un logiciel libre dès lors que ce dernier est mature » - sans préciser toutefois ce qu’elle entend concrètement par là.
- Volet relatif aux postes de travail : l’objectif affiché est de « basculer progressivement vers des solutions libres matures pour la messagerie, les outils collaboratifs et la suite bureautique ». L’ensemble des ministères concernés est cependant engagé dans une stratégie de long terme, laquelle s’avère étalée sur une période de 4 à 6 ans. Le ministère de la Santé dit vouloir préparer au mieux cette évolution, en évaluant en amont l’adéquation des futures solutions par rapport aux fonctionnalités attendues, mais aussi en accompagnant ses agents en termes d’information et de formation.
Du côté des chiffres, le ministère de la Santé évoque - comme la plupart de ses collègues - « d'importants obstacles méthodologiques et pratiques » dans la valorisation de ses dépenses logicielles. Tandis que d’autres membres de l’exécutif ont dévoilé des évaluations, l’Avenue de Ségur reprend pour sa part l'item budgétaire « entretien des logiciels », lequel comprendrait selon ses dires la majeure partie des coûts des logiciels libres et propriétaires.
« Il apparaît que la part des logiciels dans la consommation des crédits est en diminution, pour la période 2008-2012, (...) le coût des logiciels a diminué de 48,3 % pour s'établir en 2012 à 2,9 M€ ». Autrement dit, si le coût des logiciels des ministères de la Santé et des Sports était de 2,9 millions d’euros en 2012, il était de l’ordre de 5,6 millions d’euros quatre ans plus tôt.
En attendant la réponse des douze ministères n’ayant toujours pas répondu à Isabelle Attard, voici le récapitulatif des informations obtenues jusqu’ici (en euros) :