Produire un jeu « AAA » réclame de plus en plus de travail et de moyens financiers. L'arrivée des consoles de nouvelle génération ne devrait d'ailleurs pas arranger cela. Mark Rubin, producteur exécutif chez Infinity Ward, pense même que le fossé devrait se creuser entre les petits studios et ceux adossés à un grand éditeur.
La question de l'inflation du budget des jeux vidéo lors de la sortie de nouvelles consoles revient régulièrement sur le tapis. Souvent, l'on entend les éditeurs se plaindre de ce fait, arguant que c'est un problème pour eux et que cela met en péril leur rentabilité. Mark Rubin, le producteur executif de Call of Duty : Ghosts, est ainsi monté au créneau à ce sujet devant nos confrères de GameInformer, mais en présentant cela sous un angle différent.
« C'est effrayant et je vais enlever ma casquette Call of Duty pour une minute ici, mais les jeux sont de plus en plus difficiles et de plus en plus chers à produire. Et je sens que cela pose des problèmes à de plus petits studios que nous. Je ne peux bien sûr pas parler à leur place, mais je pense qu'ils auront des difficultés à s'attaquer au marché des jeux AAA parce qu'ils sont plus durs à faire. C'est un peu minable que les jeux deviennent si difficiles à créer. Les gens veulent des graphismes toujours plus beaux, ils veulent du réalisme, cela a un coût et c'est difficile de gérer cela », explique-t-il.
Si le budget nécessaire pour concevoir un jeu a tendance à augmenter régulièrement, nous sommes pourtant loin de voir les sources de jeux indépendants se tarir, bien au contraire. Microsoft, Nintendo et Sony font actuellement de nombreux appels du pied aux petits studios pour les attirer sur leurs plateformes. Sony a par exemple dégainé le premier en permettant aux studios d'auto-éditer leurs jeux sur le PlayStation Network, une possibilité que Microsoft a ensuite offerte via son programme ID@Xbox. Chez Nintendo, le discours mise sur la facilité de développement sur ses plateformes afin d'attirer les plus frileux.
Quoi qu'il en soit, on imagine difficilement le paysage vidéoludique sans jeux indépendants, nécessaires à la diversité du milieu. Les constructeurs l'ont d'ailleurs bien compris, Shuhei Yoshida, le président de Sony Computer Entertainment Worldwide, expliquait d'ailleurs récemment que les titres indépendants étaient indispensables pour permettre aux joueurs de patienter entre la sortie de deux grosses productions.