Pour forcer les sites Internet proposant des contenus pornographiques à davantage contrôler l’âge de leurs visiteurs, les autorités britanniques envisagent de solliciter les intermédiaires bancaires. L’idée serait de couper les vivres aux sites récalcitrants, un peu comme certains l’envisagent régulièrement à propos des sites accusés de piratage.
Tout en gardant en tête son objectif de faire bloquer par défaut les sites à caractère pornographique par les FAI du pays d’ici l’année prochaine, le gouvernement britannique a encore d’autres tours dans son sac. En effet, la presse britannique rapporte - à l’image du Telegraph - que les autorités du Royaume-Uni songent à punir les sites laissant les mineurs accéder à des contenus X en les tapant là où ça fait mal : dans le porte-monnaie.
Sont ici visés ces sites proposant légalement du porno, mais dont l’accès n’est pas restreint pour les personnes de moins de 18 ans. S’il est plus facile d’attester de l’âge d’un internaute lorsque celui-ci paye avec sa carte de crédit (du fait d’accords avec les banques), cette tâche s’avère en revanche plus délicate lorsqu’il s’agit de services gratuits, à l’image de YouPorn. Ce type de plateformes dont le modèle d’affaire est basé sur l’audience est d’ailleurs particulièrement critiqué.
Les autorités misent pour l'heure sur un accord avec les intermédiaires bancaires
Du coup, l’exécutif britannique veut que les acteurs de l’internet trouvent des solutions pour mieux vérifier l’âge de leurs visiteurs. En l’occurrence, l'une des options mises sur la table consisterait à demander aux intermédiaires bancaires de couper les vivres aux sites ne faisant pas suffisamment d’efforts. Une réunion de travail doit avoir lieu le mois prochain entre le gouvernement, les principales sociétés de cartes bancaires, des organisations regroupant les banques du Royaume-Uni,... afin d’arriver à un accord. Mais si les acteurs bancaires refusaient de jouer le jeu sur la base du volontariat, le Telegraph affirme de source gouvernementale que les autorités seraient prêtes à en passer par l’option législative.
L’ensemble de ces négociations se tient quoi qu’il en soit sous l’œil de l’autorité britannique de régulation de la VoD, qui a récemment sanctionné Playboy pour ne pas avoir vérifié efficacement l’âge de ses utilisateurs, et qui s’intéresse également de près au sujet.