La MPAA ne perçoit pas de rétrogradage des sites illicites dans Google

C'est normal, ils ont des boîtes automatiques aux USA

Après la RIAA il y a quelques mois, c’est au tour de la MPAA, le lobby du cinéma américain, de mettre en lumière le manque de résultats faisant suite aux changements opérés l’année dernière par Google afin que les sites dénoncés par les ayants droit comme étant illicites soient rétrogradés dans son moteur de recherche.

google pirate bay

 

Dans sa récente étude commissionnée portant sur les moteurs de recherche, la Motion Picture Association of America (MPAA) revient tout particulièrement sur les effets du changement d’algorithme opéré par Google l’été dernier. On s’en souvient, la firme de Mountain View avait annoncé en août 2012 que « les sites avec un très haut nombre de notifications » émanant d’ayants droit, telles que les répertorie son Transparency Report, pourraient désormais être rabaissés dans les résultats proposés à ses utilisateurs.

 

Mais à en croire les travaux menés pour le compte du lobby du cinéma américain, les résultats ne sont pas vraiment au rendez-vous. En effet, d'après les conclusions de cette étude, il n’y a eu aucun « changement significatif » dans les trois mois ayant suivi la mise en place de ce nouvel algorithme. Au contraire, alors que 9 % du trafic de Google renvoyait vers des sites référencés dans le Transparency Report sur la période allant de mai à juillet 2012, ce taux est passé à 10 % entre septembre et novembre de la même année, après la mise en place du nouveau dispositif.

La MPAA emboîte la pas à la RIAA

Cette conclusion rejoint celles de la RIAA, le bras armé de l’industrie musicale américaine, qui affirmait en février dernier - également à l’appui d’une étude - n’avoir trouvé « aucune preuve que la mesure de Google ait eu un effet perceptible sur le rétrogradage des sites participant largement au piratage ». Auditionné hier par le Congrès des États-Unis, le numéro un de l’organisation, Cary Sherman, en a remis une couche en tambourinant que ces sites visés par des centaines de milliers de notifications DMCA continuaient d’apparaître en tête des résultats du célèbre moteur de recherche. « Pire encore, a ensuite plaidé l’intéressé, les utilisateurs sont dirigés vers ces sites grâce aux fonctionnalités d’autocomplétion [Google Suggest, ndlr], qui visent à prédire ce que les utilisateurs cherchent après avoir seulement frappé quelques lettres ».

 

Mais comment expliquer ces effets bien maigres au regard des attentes des ayants droit ? En février dernier, un porte-parole de Google expliquait à PC INpact que les changements apportés l’année dernière avaient en fait conduit à l’ajout d’un nouveau paramètre, parmi tous ceux pris en compte par l’algorithme du moteur de recherche. Autrement dit, un paramètre sur plus de deux cent ne pouvait pas tout chambouler...

Les moteurs priés de s'auto-réguler

Mais maintenant que la firme de Mountain View a accepté de se plier un tant soit peu au jeu des ayants droit (voir notre historique), ces derniers en veulent plus. Comme nous l’indiquions ce matin, MPAA et RIAA privilégient d’ailleurs la coopération directe avec le géant de l’internet plutôt que la voix législative. Cary Sherman a ainsi dessiné un nouveau changement qui pourrait être opéré par un moteur tel que Google. « Nous pensons qu'il serait utile de voir des moteurs de recherche prendre des initiatives volontaires visant à prendre en compte si oui ou non un site est autorisé à fournir un contenu dans son classement des résultats de recherche » a lancé l’intéressé.

 

traffic light moteur lescure

En vert, les gentils. En rouge, les méchants.

 

Cette piste a également été suivie par le rapport Lescure, qui préconisait (p153) un « mécanisme de signalisation » mis en œuvre en accord avec les moteurs de recherche. Les plateformes qui s’y adonneraient, les plus vertueuses, pourraient d'ailleurs profiter selon ses conclusions d'« une priorité dans la gestion des débits » sous le contrôle de l’ARCEP. Si les Google, Yahoo, Bing, etc. seraient ainsi invités à « distinguer, dans leurs pages de résultats, les sites coupables de manquements répétés », l’ancien meneur de la mission sur l’Acte 2 de l’exception culturelle recommandait à ces mêmes acteurs de bien mettre en valeur « les sites conventionnés par le CSA, par hypothèse légaux ». Et en cas de résistance ? « Si cette démarche d’autorégulation se heurtait à un refus de coopérer de tout ou partie des grands acteurs du référencement, ou si des acteurs non coopératifs venaient à émerger, il conviendrait alors d’envisager une législation contraignante qui nécessiterait, au préalable, une révision de la directive "Commerce électronique" » anticipait-il.

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