L’exécutif multiplie depuis quelque temps les signes en faveur de l’ouverture des données publiques. Après avoir promis une accélération du mouvement de l'Open Data, signé une charte en ce sens avec les membres du G8, l’ensemble des ministres du gouvernement Ayrault vient de recevoir une circulaire du Premier ministre à ce sujet. Explications.
Jean-Marc Ayrault a bien transmis une circulaire relative à l’Open Data à l’ensemble de ses trente-sept ministres, comme le révélaient hier Les Échos. Le document (PDF), daté du 17 septembre, rappelle aux membres du gouvernement qu’ils doivent agir en faveur de l’ouverture et du partage de données publiques. Un tel engagement avait d’ailleurs été gravé dans le marbre dès le début du quinquennat, au travers de la « Charte de déontologie » signée en mai 2012 par chaque ministre.
Dans ce document administratif, Matignon enjoint les membres du gouvernement à diffuser largement et à veiller à la mise en œuvre d’une série de recommandations contenues dans une sorte de guide pratique accompagnant ladite circulaire (voir ci-dessus). Dans ce vade-mecum à destination des nombreux responsables de services administratifs, le Premier ministre insiste sur le fait que l’exécutif « attache une grande importance à l’ouverture et au partage des données publiques (ou "Open Data") », en ce que « cette politique est un axe essentiel de la construction d’un gouvernement plus ouvert et plus efficace ».
Piqûre de rappel des grands principes
Il est surtout expliqué que toutes les données produites ou détenues par l’administration et entrant dans le champ des données publiques « doivent être partagées, gratuitement, et librement réutilisables ». Les services doivent cependant mettre prioritairement en Open Data les données susceptibles de présenter « un enjeu démocratique ou un intérêt pour les réutilisateurs ». On notera à cet égard que certains se posaient hier la question de l’intérêt de la mise en ligne d’informations relatives au nombre de visiteurs du site Internet de l’Élysée (voir notre article).
« Pour en permettre une réutilisation simple par le plus grand nombre, il est recommandé de présenter ces données dans des formats ouverts (Exemple : CSV, JSON, XML, RDF...) qui permettent la réutilisation sans restriction d’accès ni de mise en œuvre, par opposition à un format fermé ou propriétaire » poursuit la circulaire. Le reste des explications se veut très pratique, et rappelle par exemple que la mission Etalab (en charge du site d’Open Data gouvernemental « data.gouv.fr ») est là pour épauler une administration qui souhaiterait partager des données publiques sans trop savoir comment s’y prendre.
Au final, ce vade-mecum fait à la fois office de piqûre de rappel et de piqûre de dopage afin que les ministères tiennent le cap fixé il y a quelques mois par Matignon en matière d’Open Data. Différentes administrations ont en effet été accusées de freiner des quatre fers à l’ouverture de certaines données, à l’image du secteur de la santé.