Alors que différentes études ont récemment démontré la prégnance du « piratage de proximité » - ces échanges traditionnels entre particuliers via clé USB par exemple, des travaux financés par NBC Universal et s’intéressant aux partages illicites en ligne veulent apporter une évaluation de ces pratiques au niveau mondial.
Pour le compte du conglomérat américain de médias NBC Universal, les équipes de Netnames se sont penchées sur l’ampleur du piratage de fichiers sur Internet, et ce au niveau mondial. Et c’est peu dire que la tâche a de quoi être fastidieuse : peer-to-peer, téléchargement direct, streaming,... Les techniques de partage ne manquent pas ! Prolongeant les conclusions d’une précédente étude de 2011, et à l’appui de données de sociétés tierces (Cisco...), les auteurs de « Sizing The Piracy Universe » ont évalué à 432 millions le nombre d’internautes s’étant servi de leur connexion pour porter atteinte aux droits d’œuvres protégées au cours du mois de janvier 2013.
En tête des techniques de partage les plus populaires, l’on retrouve le téléchargement direct (hébergeurs de fichiers tels que RapidShare ou DepositFiles), ainsi que l’utilisation du client BitTorrent. Si la première a vu son nombre d’utilisateurs chuter de 8 % entre novembre 2011 et janvier 2013, la seconde a quant à elle vu celui-ci augmenter de 27 % sur la même période. La fermeture de MegaUpload, en janvier 2012, semble être passée par là. Le streaming de vidéos a de son côté fait lui aussi un bond, avec près de 22 % d’utilisateurs en plus.
Capture réalisée via TorrentFreak
Au total, les auteurs de ce rapport estiment à 3 % l’augmentation du nombre de personnes ayant illégalement téléchargé ou visionné en streaming un contenu protégé depuis 2011. En termes de volume, l’on atteint une moyenne de 9 567 pétaoctets par mois sur l’année 2012, et ce uniquement sur les trois zones Amérique du Nord, Europe, et Asie-Pacifique. Sans surprise, ce sont les échanges BitTorrent qui accaparent la majorité de cette bande passante (6 692 petabytes), notamment du fait des mises à disposition accompagnant les téléchargements « simples ».
Conclusion de ces travaux ? L’utilisation d’internet croît à un rythme rapide, de la même manière que les partages illicites en ligne. « Les pratiques illégales sont tenaces et persistantes, retiennent ainsi les auteurs de l’étude. En dépit de certains cas particuliers pour lesquels les atteintes ont été limitées, l'univers du piratage continue non seulement à attirer davantage d'utilisateurs d’années en années, mais consomme également des quantités croissantes de bande passante ». L’on croirait presque entendre Olivier Schrameck, président du CSA, qui mettait en avant la semaine dernière l’« extension massive du piratage » pour persuader les sénateurs de lui confier le transfert des compétences de la Hadopi.