Le prix Sakharov récompense chaque année une personne ou une organisation quelconque pour ses actions en faveur des droits de l’homme et des libertés. Mis en place en 1988, il pourrait cette année être décerné à un ex-agent de la CIA qui fait décidément beaucoup parler de lui depuis trois mois : Edward Snowden.
Edward Snowden est au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois à cause des données dérobées à la NSA et livrées à plusieurs journalistes. Depuis les révélations initiales sur l’accord entre l’agence de sécurité et Verizon ainsi que sur le programme de surveillance Prism, les États-Unis sont au centre des critiques. En effet, le pays s’autorise, via plusieurs lois telles que le Patrioct Act et le Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), le droit de récolter des données personnelles dès lors qu’elles proviennent de citoyens non-américains et hors des frontières du pays, et qu’elles passent par des serveurs situés dans le territoire.
Les actions d’Edward Snowden ont été remarquées puisque le lanceur d’alertes pourrait se voir décerner cette année le prix Sakharov pour la liberté de penser. Il est remis par le président du Parlement européen au terme d’une réunion d’un comité spécifique. Il a été créé en 1988 et a reçu le nom d’Andrei Sakharov, un dissident russe. Le premier fut attribué à Nelson Mandela et Anatoli Martchenko.
Snowden fait désormais partie d’une liste de sept nominés ou groupes de nominés publiée par le parlement européen. L’étape suivante prendra place le 30 septembre, réduisant la liste à trois finalistes. L’élection finale par la Conférence des Présidents aura lieu le 10 octobre, tandis que la remise du prix lui-même est prévue pour le 20 novembre.
On peut se demander si le Parlement européen compte réellement Snowden comme un candidat sérieux. Le scandale Prism a créé des tensions et l’élection se passera sur fond de négociations d’une zone de libre-échange avec les États-Unis.