Les forces de l’ordre ont procédé la semaine dernière à l’arrestation de trois individus accusés d’avoir enfreint à plusieurs reprises le Code de la route pour diffuser le tout sur Internet, sous forme de vidéos.
Capture d’une vidéo ayant récemment coûté 18 mois de prison ferme à son auteur suisse.
Trois jeunes hommes âgés de 23 à 25 ans ont été placés en garde à vue la semaine dernière après que leurs « exploits » ont été repérés par la police sur Internet. Et pour cause : en novembre 2012, des images sont publiées sur YouTube, sur lesquelles on voyait par exemple un motard débouler à plus de 110 km/h sur une portion de route pourtant limitée à 50 km/h. En mode « caméra embarquée », le compteur du véhicule était filmé, de même que des dépassements dangereux de véhicules sur des lignes blanches continues.
« Notre service de veille sur les réseaux sociaux a repéré ces motards et a reconnu la route » a expliqué le capitaine Celle, commandant la compagnie de gendarmerie de Lodève, au Midi Libre. Nos confrères affirment que s’en est suivi une enquête, ainsi qu’une traque des adresses IP à partir desquelles les vidéos ont été publiées. Ceci a conduit les autorités à remonter jusqu’à ces individus, mis en garde à vue pour mise en danger par violation manifeste d’une obligation de sécurité, mais aussi pour provocation d’un délit par image communiquée au public par voie électronique - un délit passible d’une peine maximale de cinq ans de prison et de 45 000 euros d'amende.
S’il n’est pas encore question de mise en examen de ces personnes, on rappellera que la justice s’est montrée plutôt ferme avec ce genre de « vidéastes amateurs ». En mai 2012, deux personnes ont en effet écopé de 2 mois de prison avec sursis après qu’elles sont apparues quelques mois plus tôt sur la vidéo d’un autre conducteur, lequel avait diffusé leur course-poursuite sur Internet. En mars 2011, le tribunal de Boulogne-sur-Mer a quant à lui infligé une peine de 6 mois de prison, encore une fois avec sursis, à l’encontre d'un motard s'étant filmé avec une caméra embarquée à plus de 200 km/h sur des routes du Pas-de-Calais.
La multiplication de ce type d’incidents donne d’ailleurs du grain à moudre aux associations de défense de la sécurité routière. En janvier dernier, la présidente la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, expliquait à PC INpact qu’elle souhaitait que des hébergeurs tels que YouTube ou Dailymotion bloquent automatiquement les vidéos de chauffards. « De la même façon que tout le monde comprend qu’il y ait une censure qui concerne par exemple la pédophilie ou le terrorisme, et bien à partir du moment où vous avez des vidéos qui risquent d’influencer le comportement des jeunes, c’est un risque que nous ne voulons pas voir pris par nos jeunes » plaidait-elle alors.