La justice brésilienne a ordonné l’arrestation du président de Google Brésil pour des vidéos non retirées et jugées diffamatoires.
En cause ? Des vidéos YouTube jugées diffamatoires que la plateforme n’a pas souhaité retirer. Ces films suggèrent que Alcides Bernal, candidat à la mairie de Campo Grande, aurait des démêlées avec la justice. Il est accusé « d’incitation à l’avortement, d’état d’ébriété, de lésion corporelle sur un mineur, d’enrichissement illicite et d’avoir des préjugés contre les plus pauvres », selon les termes du jugement rapportés par l’AFP.
Le juge Flavio Peren a estimé que ces contenus violaient par conséquent les lois électorales de l’État de Mato Grosso do Sul. Et pour faire bonne mesure, il a également demandé la suspension de YouTube pendant 24 heures dans tout le pays. Google s’est défendu en affirmant qu’il n’était pas directement responsable des contenus mis en ligne par des tiers. En toute logique, le moteur a fait appel de cette décision.
Comme le souligne AP, le Code électoral brésilien de 1965 est très strict sur les critiques adressées aux candidats lorsque vient le temps des élections. Début septembre, un juge de l’État de Parana, toujours au Brésil, a contraint Google de retirer des vidéos attaquants un candidat, sous astreinte de 500 000 dollars par jour (soit environ 390 000 euros). Dans l’État de Paraíba, un juge avait là encore exigé l’emprisonnement d’un responsable de la firme mais la décision a été annulée par une Cour supérieure.
L’innocence des Musulmans
Dans le même temps, annonce encore l'Agence France Presse, un tribunal de Sao Paulo a exigé de YouTube le retrait de la vidéo du film anti-islam, L’innocence des Musulmans. Le Brésil se range ainsi dans la longue cohorte des pays qui exigent la purge de la plateforme. La procédure avait été initiée par l'Union nationale des entités islamiques (UNI). Le juge a ordonné ce retrait dans les 10 jours sous peine d’une astreinte quotidienne de 5 000 dollars (3 900 euros environ).
Face au principe de liberté d’expression, le magistrat a pris en compte « la nécessité de la protection des individus ou des groupes humains contre des manifestations qui peuvent inciter à la discrimination religieuse ». Selon Le Monde, l’UNI a également réclamé un filtrage pour empêcher les remises en ligne de ces contenus. Le juge n’a cependant pas fait droit à leur demande.