PayPal annonce une refonte de sa politique concernant le crowdfunding

PayPal annonce une refonte de sa politique concernant le crowdfunding

Seulement 50 %, le reste sera modifié une fois le projet mené à bien

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Kevin Hottot

Publié dans

Économie

16/09/2013 4 minutes
29

PayPal annonce une refonte de sa politique concernant le crowdfunding

Ces derniers temps, les litiges entre PayPal et les porteurs de projets de financement participatif semblent se faire de plus en plus nombreux - la preuve en est avec les récents déboires des créateurs de Yatagarasu ou de Skullgirls. Pour remédier à cela, la plateforme de paiement compte revoir sa politique interne afin de limiter le blocage des fonds.

Skullgirls

Skullgirls

 

Le succès grandissant du financement participatif, notamment dans le domaine des jeux vidéo, fait que certains de ses acteurs ont parfois des difficultés à s'adapter. Parmi eux, PayPal cristallise un certain nombre de critiques, la plateforme de paiement ayant tendance à bloquer un peu trop facilement les fonds collectés « par sécurité ». 

La paranoïa de PayPal et ses conséquences

Ainsi, la filiale d'eBay s'est récemment distinguée en causant de sérieux problèmes aux créateurs de jeux vidéo. Au mois de mars dernier, Lab Zero, le studio à l'origine de Skullgirls,  s'est retrouvé avec plus de 700 000 dollars d'avoirs gelés, leur empêchant de payer les salaires de leurs collaborateurs. À l'époque, Peter Batholow affirmait comprendre le but de la démarche de PayPal et l'expliquait ainsi : «  Concrètement, ils sont terrifiés à l'idée de devoir traiter des demandes de remboursement. Si nous dépensons tout l'argent, que nous ne livrons rien et que tout le monde demande à récupérer son argent, ils sont en première ligne. Donc ils considèrent cet argent comme un prêt, le gars de chez eux me l'a dit clairement "Une fois que la menace des remboursements sera passée, PayPal financera effectivement votre développement"  ». 

 

Le même son de cloche résonne chez les développeurs de Yatagarasu Attack on Cataclysm, un autre jeu de combat financé via crowdfunding. La semaine dernière, PayPal leur expliquait que 50 % des sommes récoltées seraient bloquées jusqu'à ce que le développement du titre soit terminé et qu'ils auront pu vérifier des copies de factures de paiement. Seul problème : le montant laissé libre par la plateforme était insuffisant pour mener le projet à bien, prenant ainsi ses créateurs en otage. Fort heureusement, le souci s'est résolu en moins de 24 heures. 

La politique du groupe devrait s'améliorer pour éviter ces cas difficiles

Après ces quelques ratés, la direction de PayPal semble vouloir faire quelques efforts afin d'éviter que ce genre d'incident se reproduise. En effet, Tomer Barel, le vice-président de la gestion des risques, a pris la parole sur le blog de PayPal pour expliquer quelles améliorations la plateforme de paiement comptait apporter pour aller dans ce sens.

 

« Parce que ce modèle est si nouveau, il est potentiellement ouvert aux abus. PayPal a pour responsabilité de s'assurer que le système reste sécurisé, et ce en accord avec les régulations gouvernementales du monde entier. Il faut aussi que les consommateurs qui contribuent à ces campagnes comprennent où leur argent va », explique-t-il. Il ajoute ensuite que, contrairement à certains de ses concurrents, PayPal ne pense pas que refuser de prendre part au financement de projets de crowdfunding est une bonne solution, qualifiant le procédé de « catalyseur puissant pour l'innovation », ainsi que pour les commissions peut-être.

 

Quoi qu'il en soit, le dirigeant affirme que PayPal est en plein remaniement de ses politiques concernant le financement participatif, en concertation avec les plateformes majeures « afin de mettre en place une solution permanente évitant des blocages de comptes non nécessaires ». L'une des étapes envisagées consiste par exemple à passer en revue chaque projet par un membre expérimenté de l'équipe de gestion des risques de la plateforme de paiement. 

 

Il est difficile de dire si ces quelques concessions suffiront à limiter les problèmes de blocage de fonds rencontrés par certains studios. Nous ne manquerons pas de garder un oeil attentif sur ce point.

Écrit par Kevin Hottot

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

La paranoïa de PayPal et ses conséquences

La politique du groupe devrait s'améliorer pour éviter ces cas difficiles

Le brief de ce matin n'est pas encore là

Partez acheter vos croissants
Et faites chauffer votre bouilloire,
Le brief arrive dans un instant,
Tout frais du matin, gardez espoir.

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Commentaires (29)


Hum, leur rôle c’est d’être une plateforme de paiement, pas un tampon de sécurité pour les “backers”… Ce ne devrait pas être à paypal de gérer les remboursements liés au développement du projet.


C’est pas plus simple de transférer le risque à l’investisseur ? Ou peut être c’est déjà le cas et y a explication farfelu ici . Et puis ça serait bien de leur demander ce que ça leur à coûté grosso modo pour le 1er semestre cette année en terme de fond et de personnel aloué. Pour moi toute cette histoire est du flan. D’ailleurs comment fait visa lui qui a les mêmes restrictions sur les payements en ligne.?


Quelque part je comprends la situation de paypal. Il n’ont pas envie de devoir gérer 20000 demandes de remboursement. Et leur système actuel est foutu ainsi je crois.

Il faudrait peut-être qu’il mettent en place une procédure particulière pour les cas de financement participatif où paypal n’agirait qu’en réceptacle à sous (en tirelire mode cochon quoi <img data-src=" />)


Le problème c’est que Paypal propose le remboursement en cas de litige. Du coup, tous les backers sont dans leurs droits s’ils mettent en demeure Paypal de les rembourser.



Ils veulent simplement se désengager de ce point de vue lorsque le ‘produit’ acheté provient d’un crowdfunding, ce que je trouve normal.


Ça me semble plutôt positif comme démarche… Après, si tout est clairement dit et tout le monde au courant, je ne vois pas le problème.



Parce que faut quand même reconnaître que passer par paypal donne pas mal de garanties quand on achète des trucs en ligne. Menacer de faire opposition sur paypal après que votre colis se soit retrouvé en Finlande (oui ça commence comme France) permet de bien faire débloquer la situation.


Combien de temps gardent-ils l’argent avant de le renvoyer à la banque (ils bloquent l’argent où ? en tire-t-il profit ?)








DHKold a écrit :



Hum, leur rôle c’est d’être une plateforme de paiement, pas un tampon de sécurité pour les “backers”… Ce ne devrait pas être à paypal de gérer les remboursements liés au développement du projet.







C’est sûr mais dans le modèle actuel paypal protège toujours les acheteurs et ils le font bien. (j’ai déjà eu des problèmes avec un produit non conforme et site qui ne veut rien savoir, un mail à paypal et problème réglé en une journée)

Donc forcément avec un modèle comme ça, le financement participatif peut être un sacré problème.



Il faut juste mettre une exception pour ces crowfounding, car on sait très bien qu’en versant un montant pour un projet, c’est à nos risques.


Je ne connais pas trop les mecanismes de crowdfunding.

Paypal debite 100 % de l’argent a l’investisseur et apres il debloque 50 % au debut ?

Que deviennent alors les autres 50 % ? Paypal ne va pas le faire travailler pour lui meme ?








Loeff a écrit :



Il faut juste mettre une exception pour ces crowfounding, car on sait très bien qu’en versant un montant pour un projet, c’est à nos risques.





Le problème est que tu le sais, mais combien l’ignore ?



Le statut juridique du crowfunding en France serait a priori celui de la pre vente. Ce qui donne forcement des obligations qui ne vont pas avec la notion de projet risqué.



Il faudrait que nos députés/ministres se penchent sérieusement sur le sujet et fasse une loi pour bien le définir et l’encadrer. Ils me semblent que pour l’instant, c’est plutôt le vide abyssal.









kwiss a écrit :



C’est sûr mais dans le modèle actuel paypal protège toujours les acheteurs et ils le font bien. (j’ai déjà eu des problèmes avec un produit non conforme et site qui ne veut rien savoir, un mail à paypal et problème réglé en une journée)

Donc forcément avec un modèle comme ça, le financement participatif peut être un sacré problème.





J’ai justement toujours eu l’impression que c’est le vendeur qui prend le risque puisque sur simple plainte de l’acheteur, en quelques heures ils peuvent bloquer le compte du vendeur (ou au mieux une partie des fonds).



M’enfin, ici, il ne s’agit même pas d’un problème acheteur/vendeur, mais de soutiens/soutenu. Le fait de soutenir un projet n’offre aucune garantie, il y a une part de risque qu’on doit accepter. Pour moi, c’est celui qui “investi” qui doit accepter les risques, et le responsable du projet qui doit tout faire pour mener le projet à bien. Et en cas d’échec, c’est au projet d’être en première ligne, pas à paypal qui ne sert que d’intermédiaire pour l’échange de fonds.



Ici, j’ai l’impression que si les gens envoyaient les fonds par courrier via poste, c’est contre la poste qu’ils se retourneraient en cas de problème.





Parmi eux, PayPal cristallise un certain nombre de critiques, la plateforme de paiement ayant tendance à bloquer un peu trop facilement les fonds collectés « par sécurité ».





<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /> le par sécurité



si PayPal and co ne peuvent plus placer l’argent facilement récupérer par le crowdfunding sur des comptes à termes plutôt



<img data-src=" /><img data-src=" />








trash54 a écrit :



<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /> le par sécurité





De l’importance des guillemets <img data-src=" />









Gui13 a écrit :



Le problème c’est que Paypal propose le remboursement en cas de litige. Du coup, tous les backers sont dans leurs droits s’ils mettent en demeure Paypal de les rembourser.



Ils veulent simplement se désengager de ce point de vue lorsque le ‘produit’ acheté provient d’un crowdfunding, ce que je trouve normal.





Ben oui et non : Paypal vend un service (“bonjour monsieur le client, prenez nous comme intermédiaire de financement car on est mieux que n’importe quelle banque, nous nous garantissons les fonds des participants, ce qui fait que vous allez en avoir plein! Donc ne prenez pas la banque truc muche mais nous, nous sommes les meilleurs!”…..“bien sûr cela a un coût minime pour vous…x% sur les sommes récoltées”)



Ils ont un concept : normalement les analystes de risque ont calculé le coup… Là ça fait je veux le beurre et l’argent du beurre.



Ils le vendent leur prise de risque… donc s’ils ne le prennent pas le risque au final, je ne vois pas leur valeur ajoutée et si c’est juste un intermédiaire financier, j’imagine que n’importe quelle banque peut jouer ce rôle.









2show7 a écrit :



en tire-t-il profit ?)





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<img data-src=" /> , faire travailler l’argent des autres, ce n’est pas comme si c’était le fond de commerce des banques et autres établissements financiers, ils ne feraient jamais ça <img data-src=" />



Bien sûr que oui!



Donc ca sent surtout l’excuse pour s’en mettre un peu plus dans les poches….








Ellierys a écrit :



De l’importance des guillemets <img data-src=" />







<img data-src=" /> oui



mais bon y en a qu’en même qui se demande : @2show7 <img data-src=" />









NonMais a écrit :









Pour le projet ayant besoin de financement, PayPal offre une base cliente importante. Le paiement paypal étant d’une simplicité monstrueuse pour le client déjà enregistré (pas de cb à taper, pas de frais de son côté).



Paypal fonctionne pour le client car il permet de récupérer son argent en cas de soucis avec le vendeur (c’est sa plus value pour le client).



Le problème du crowfounding vient de son positionnement bancal : Est ce un investissement ou un pré achat ?

Du coup paypal se retrouve coincer avec un model qui ne correspond pas avec ce qu’il propose actuellement comme service et doit donc proposer des conditions permettant à tt le monde de s’y retrouver.









sv51 a écrit :



Donc ca sent surtout l’excuse pour s’en mettre un peu plus dans les poches….







ben comment dire …. OUI



petite explication (cas simple et sécurisé que tu peux mettre en œuvre toi même)

pendant la période de don : placement sur un livret A =&gt; calcul d’intérêt (pas trop) au fur et à mesure

une fois fini période de don : placement de 50% sur un compte à terme (intérêt plus haut que le A mais bloqué x mois ““par sécurité pour paypal””



et voilà



bon ok paypal et autres c’est pas du livret A mais c’est pour l’exemple quoi



Dans moins de 6mois, de nouvelles plateforme equivalente a paypal vont apparaitre sur les sites de crowdfunding…




ben comment dire …. OUI



Les questions que je me posais ne se situait pas vraiement sur les mecanismes de placements, mais les mecanismes de blocage/deblocage de l’argent.

Un vrai blocage = mise sous sequestre (personne n’y touche)









Ballos a écrit :



C’est pas plus simple de transférer le risque à l’investisseur ? Ou peut être c’est déjà le cas et y a explication farfelu ici . Et puis ça serait bien de leur demander ce que ça leur à coûté grosso modo pour le 1er semestre cette année en terme de fond et de personnel aloué. Pour moi toute cette histoire est du flan. D’ailleurs comment fait visa lui qui a les mêmes restrictions sur les payements en ligne.?







Oui ce serait plus simple et ça ferait réfléchir ceux qui investissent de grosse somme…



Une sorte vous investissez à vos risque et périls…



Bref comme dans l’économie de base tu peut investir dans un truc qui au final sera un four et tu aura perdu tes billes…



Investir c’est un risque on est jamais sur de revoir la couleur de son argent.



C’est ca le problème de paypal, ils ont oublié que leur service c’est juste un intermédiaire de payement et que au final bah les remboursements faut contacter l’acheteur.








sv51 a écrit :



Les questions que je me posais ne se situait pas vraiement sur les mecanismes de placements, mais les mecanismes de blocage/deblocage de l’argent.

Un vrai blocage = mise sous sequestre (personne n’y touche)







ben PayPal and co vont surement te dire que oui “vrai blocage par sécurité” mais faut pas se leurrer



si vrai blocage (mise sous séquestre ou autres) c’est de l’argent qui est “dort” comme on dit en banque donc ne rapporte rien et en plus coûte cher (vi vi de l’argent qui dort coute)



pour ça que je penche pour compte à terme ou autres trucs sécur du genre : argent bloqué x mois sur un compte (pour débloquer avant les conditions sont assez drastique) mais qui rapport des intérêts



J’ai du mal à jeter la pierre à paypal sur ce coup-là !



Parce que pour l’instant pour les développeurs ayant recours à ce genre de financement c’est royal jambon, aucun éditeur sur le dos y compris quand c’est pour vérifier que le studio ne parte pas dans le grand n’importe quoi ou encore dans la folie des grandeurs avec pour résultat final un foutage de gueule à la Tim Schafer.



Aucune sanction non plus si le mec se tire avec la caisse ou encore, par sa gestion plus qu’hasardeuse, ledit studio met la clé sous la porte comme avec Glory of Rome et que les backers se retrouvent qu’avec leurs yeux pour pleurer.



Le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, voilà ce qui me dérange profondément avec ce système.



Du coup après une première phase d’euphorie durant laquelle j’ai backé 2 jeux (pas encore sortis) + 1 documentaire (qui n’a jamais vu le jour, le mec s’étant visiblement mis le fric dans la poche) et bien aujourd’hui je suis devenu très méfiant pour ne pas dire très très exigeant au point que je ne sors plus la CB qu’en de très rares occasions, quitte à pénaliser des projets qui auraient pu être géniaux et je trouve cela extrêmement dommageable pour tout le monde.











yeagermach1 a écrit :



Le problème est que tu le sais, mais combien l’ignore ?



Le statut juridique du crowfunding en France serait a priori celui de la pre vente. Ce qui donne forcement des obligations qui ne vont pas avec la notion de projet risqué.



Il faudrait que nos députés/ministres se penchent sérieusement sur le sujet et fasse une loi pour bien le définir et l’encadrer. Ils me semblent que pour l’instant, c’est plutôt le vide abyssal.







Je suis entièrement d’accord et si ce que tu dis se confirme c’est plutôt une bonne nouvelle pour le financeur qui actuellement, je trouve, est franchement la bonne poire, pour ne pas dire le bon gros pigeon, à la merci des studios ou des individus peu scrupuleux.



Paypal à trouvé un moyen de se faire encore + de couilles en or. Combien de millions de dollars en stock du crowdfunding ? 1 ou 2% de la moitié ça doit être assez énorme..








izbing a écrit :



Paypal à trouvé un moyen de se faire encore + de couilles en or. Combien de millions de dollars en stock du crowdfunding ? 1 ou 2% de la moitié ça doit être assez énorme..





Bin ils proposent un service, libre aux gens de l’accepter ou pas… Le problème c’était qu’ils avaient bloqué 50% des montants de façon arbitraire; maintenant si tout est clair et si tu acceptes les conditions d’utilisation (c’est-à-dire ce que paypal te vend), je ne vois pas pourquoi tu viens râler. Jusqu’à preuve du contraire ils ne te forcent pas et ne sont pas en situation de monopole. Le principe de chaque entreprise c’est de gagner de l’argent… Sinon t’es bénévole dans une ONG.





Si nous dépensons tout l’argent, que nous ne livrons rien et que tout le monde demande à récupérer son argent, ils sont en première ligne.





Ca j’ai pas pigé… Paypal c’est juste un intermédiaire, ce sont les porteurs du projets qui sont responsables devant la justice en cas de souci non?



Edit: désolé, j’avais pas lu les autres commentaires, j’y ai trouvé ma réponse…








TZDZ a écrit :



Bin ils proposent un service, libre aux gens de l’accepter ou pas… Le problème c’était qu’ils avaient bloqué 50% des montants de façon arbitraire; maintenant si tout est clair et si tu acceptes les conditions d’utilisation (c’est-à-dire ce que paypal te vend), je ne vois pas pourquoi tu viens râler. Jusqu’à preuve du contraire ils ne te forcent pas et ne sont pas en situation de monopole. Le principe de chaque entreprise c’est de gagner de l’argent… Sinon t’es bénévole dans une ONG.







Le probleme c’est qu’il se foute de nous dans leur communication en essayant de nous faire croire qu’ils font ca pour proteger l’investisseur…