Vivendi confirme son intention de se séparer de SFR en 2014

Demain c'est loin

Le géant Vivendi, maison-mère d'Universal Music, de Canal+ ou encore de SFR, continue son amaigrissement. Après s'être séparé d'Activision-Blizzard, voilà qu'il a annoncé officiellement hier son intention de se diviser en deux. D'un côté, SFR, qui représente une part majeure de son chiffre d'affaires, se retrouvera seul. Ses autres filiales composeront la seconde partie. 

Cet ancien diagramme est aujourd'hui bien différent, et il le sera plus encore l'an prochain.

GVT reste, SFR esseulée

Basée à Paris, Vivendi vit une nouvelle période de son histoire telle que la société en a connu dans son passé. Cet été, elle a ainsi annoncé des négociations exclusives avec Etisalat pour céder Maroc Telecom, mais surtout, elle s'est débarrassée d'une participation de 49 % dans Activision Blizzard pour 8,2 milliards de dollars. Vivendi pourrait aussi s'occuper du cas de l'opérateur brésilien GVT, néanmoins, sa vente est suspendue depuis mars dernier.

 

Reste enfin le cas SFR, dont la position est assez spéciale au sein de Vivendi. L'opérateur au carré rouge est ainsi toujours l'entreprise qui génère le plus de chiffres d'affaires pour le groupe. Du côté des bénéfices, elle a longtemps été la mamelle de Vivendi, mais ses chiffres sont en baisse et la nouvelle stratégie du géant vise plutôt à se concentrer sur les contenus et les médias (Universal, Canal, etc.) et non sur le télécom.

 

Vivendi cherche donc à se séparer de SFR, tout en évitant de faire chuter son cours de bourse, ainsi que ses notes de crédit. Déjà annoncé fin juillet par le biais de certaines remarques, le projet de scission a cette fois fait l'objet d'un communiqué de presse officiel. Ce dernier explique précisément qu'il sera créé d'un côté un « nouveau Groupe de médias international », avec Universal Music, Canal+, et GVT. « À l’heure où la multiplication des plateformes et la mondialisation de la distribution entraînent une forte demande de contenus, le Groupe a vocation à se développer dans les médias sur la base d’un ensemble d’activités d’ores et déjà en croissance » résume Vivendi.

« Une plus grande liberté stratégique et de partenariat » pour SFR

L'autre partie de la scission esseule donc SFR. D'après sa maison-mère, cela permettra à l'opérateur d'acquérir une « plus grande liberté stratégique et de partenariat ». Cela sous-entend-il que sitôt la séparation réalisée, SFR tentera une alliance. Il y a bien sûr en ce moment même l'élaboration d'un accord de mutualisation avec Bouygues Telecom pour leurs réseaux 2G, 3G et 4G, mais depuis l'an passé, un rapprochement avec un autre opérateur, Numericable par exemple, est aussi dans l'air du temps. Numericable et Completel, détenus par les mêmes actionnaires, sont eux aussi dans une situation spéciale puisqu'ils comptent fusionner en vue d'une introduction en bourse. Le paysage télécom français se transforme, et ce n'est probablement pas terminé.

 

Selon Vivendi, « la décision définitive de cette scission » devrait être prise début 2014. Elle sera d'ailleurs soumise à l’Assemblée générale 2014, qui doit normalement avoir lieu en avril prochain. Il faudra donc encore patienter un moment avant de voir SFR voler de ses propres ailes.

Le cas Vincent Bolloré

Il est aussi important de noter que ces futurs bouleversements ont déjà des conséquences sur la tête même de Vivendi. Jean-René Fourtou, le président du Conseil de surveillance du groupe, a ainsi proposé la nomination comme Vice-Président du Conseil de Vincent Bolloré, le patron du groupe du même nom. Actionnaire important de Vivendi (à hauteur de 5 %) depuis le rachat des chaînes Direct 8 et Direct Star par Canal+, Vincent Bolloré sème le trouble au sein du groupe du fait de son opposition avec Jean-René Fourtou en ce qui concerne la stratégie de Vivendi. Cette nomination n'est d'ailleurs pas un hasard et est un signe de paix retrouvée entre les deux hommes, ou tout du moins d'une baisse de la tension.

 

Le 10 septembre, soit la veille de cette annonce, Vincent Bolloré, via le site officiel de son groupe, se félicitait du retrait du candidat présenté par Jean-René Fourtou pour prendre la présidence du directoire. Le patron indiquait par ailleurs qu'il n'était « pas, lui-même, à la recherche d’un poste ou d’une rémunération dans le groupe Vivendi ». Une remarque qui peut faire sourire aujourd'hui. Bolloré a de plus rappelé qu'il était contre le démantèlement de Vivendi.

 

Interrogé par Les Échos, le milliardaire a déclaré donner tout son soutien au projet de scission avec SFR, tout en assurant que le Brésilien GVT, lui, devrait bien rester durablement au sein de Vivendi du fait de son potentiel de croissance. Concernant ses rapports avec Jean-René Fourtou, Vincent Bolloré s'est contenté de répondre connaître l'homme depuis trente ans et qu'il admirait son travail. Pourtant, selon Le Monde, Bolloré ferait tout pour que Fourtou quitte son poste dès l'année prochaine. Outre la scission avec SFR, il faut donc s'attendre à d'autres mouvements importants en 2014 du côté de Vivendi.

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