En flammes la semaine passée, l'une des usines chinoises d'Hynix a déjà recommencé à produire de la DRAM. Selon des sources de DigiTimes, cette reprise n'est toutefois pas optimale. Hynix retrouvera ainsi l'intégralité de sa capacité de production que d'ici trois à six mois. Les prix de certaines puces ont bien augmenté ces derniers jours, retrouvant des niveaux du début de l'été.
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Un marché naturellement volatile
Représentant entre 10 et 15 % de la production mondiale de DRAM, l'usine d'Hynix qui a pris feu la semaine dernière a immédiatement créé des inquiétudes. Il faut dire que l'épisode des disques durs suite aux inondations en Thaïlande en a refroidi plus d'un. Et surtout, le marché de la mémoire est bien plus volatile que celui des processeurs, des cartes mères, des cartes graphiques, des écrans, etc. En quelques mois d'intervalles, les prix peuvent ainsi varier assez rapidement de plusieurs dizaines de pourcents en fonction de la demande. Une usine en flamme est donc un évènement suffisant pour bouleverser tout le marché.
Heureusement, selon Hynix, les principales machines n'ont pas été touchées par les flammes. Un bilan qui a ainsi permis à la société sud-coréenne de relancer partiellement son usine. Selon DigiTimes, l'usine tourne à un rythme 30-40 000 wafers (plaque de semi-conducteur) par mois, soit environ deux fois moins que sa capacité maximale. Du matériel aurait en effet été endommagé. L'usine d'Hynix retrouvera ainsi sa pleine capacité après le remplacement de ces installations. Cela pourrait prendre plusieurs mois d'après notre confrère. Hynix reste pour sa part assez évasif sur le sujet.
Des puces parfois en forte hausse
Des conséquences sur les prix ont été visibles. Sans atteindre des folies de type +50 % voire +100 %, des hausses ont été enregistrées. Selon DRAMeXchange, une inflation de 7 % a ainsi été constatée lundi dernier pour les puces DDR3 de 4 Go. Et d'après Hardware.fr, entre le début de la semaine dernière et sa fin, des croissances de prix de l'ordre de 11,5 % ont été calculées pour 512 Mo de DDR3-1600, et même de 23,2 % pour 256 Mo. Et à l'heure où nous rédigeons ces lignes, nous pouvons remarquer que les puces d'1 Go en DDR3 (1333) affichent une hausse de plus de 6 %. Les tarifs sont ainsi largement supérieurs à ceux du milieu de l'été, et même de la fin de l'année dernière. Néanmoins, au cours de l'année 2013, de tels prix avaient déjà été remarqués, notamment en juillet.
Ces inflations sont évidemment liées aux problèmes rencontrés par Hynix, même si les constructeurs pourraient avoir aussi profité de l'arrivée de nouveaux smartphones ce mois-ci pour gonfler légèrement leurs tarifs. Néanmoins, il faut noter que ces hausses de prix ne se reflètent pas forcément dans les boutiques françaises, ou tout du moins pas du même ordre. Cela dépend des stocks et bien sûr de l'honnêteté des constructeurs et des vendeurs. Quoi qu'il en soit, d'après une source de Reuters, Hynix dispose de deux à trois semaines de stocks, ce qui limite déjà l'impact à court et moyen terme de l'incendie. Toutefois, un léger déficit de la production devrait se faire sentir dès le mois prochain, ce qui limite fortement les chances d'une baisse de prix. Des analystes ont d'ailleurs estimé que pour chaque pourcent de production perdu par Hynix, les tarifs allaient augmenter de deux pourcents.
À l'instar de l'épisode des disques durs, cette mini-crise pour le secteur de la DRAM pourrait donc être profitable aux fabricants. Ces derniers compenseront ainsi largement la légère baisse de productions en augmentant leurs tarifs, ce qui stabilisera voire augmentera leur chiffre d'affaires, et surtout, les bénéfices exploseront du fait d'une forte croissance des marges. Nous en aurons le cœur net fin 2013 ou début 2014.