BlackBerry, anciennement RIM, vivra sans doute dans les prochains mois des décisions importantes concernant sa structure. Un comité spécifique examine en effet les pistes qui s’offrent à lui pour permettre au constructeur de survivre, quitte à revoir largement les objectifs. Mais tandis que les responsables réfléchissent, les licenciements continuent, notamment aux États-Unis.
Le BlackBerry Q10
Une situation qui empire
BlackBerry va mal. Les deux dernières années en particulier ont marqué un puissant déclin de la société qui représentait encore il n’y a pas si longtemps le monde des smartphones à elle seule. Ses claviers physiques, appréciés de ceux qui réclament une grande précision à l’écriture, font encore sa renommée, mais les besoins et les envies ont évolué dans le sillage de l’iPhone. Le Canadien s’est adapté, lançant finalement son Z10 en janvier, mais avec tant de retard que la nouvelle plateforme BlackBerry 10 a bien du mal à se faire remarquer, en dépit de ses caractéristiques intéressantes.
Les derniers mois ont été marqués par plusieurs vagues de licenciements, alors que l’année 2012 avait déjà vu le départ de 5 000 personnes. Plusieurs centaines d’autres employés ont quitté l’entreprise durant l’été, mais les licenciements ne sont pas terminés. Le site Cantech Letter a en effet publié hier un article annonçant le départ actuel de plus de la moitié des agents commerciaux situés aux États-Unis.
Suppression des agents commerciaux aux États-Unis
C’est une source a priori de confiance qui a averti de la situation. Communicant avec plusieurs dizaines d’employés de BlackBerry via BBM (BlackBerry Messenger), il a remarqué que beaucoup avaient posté depuis une adresse email alternative. Il indiquait en outre que la société était désormais « vidée de ses entrailles », au moins sur le sol américain.
Mais il aura fallu que le Wall Street Journal se penche sur la situation pour finalement confirmer que des départs avaient bien eu lieu. BlackBerry a en effet répondu qu’un « petit nombre de personnes » avaient été licenciées. Mais le Journal dispose lui aussi de ses propres sources, qui ont de leur côté parlé de plusieurs dizaines d’employés, comme Cantech Letter. Une vague de suppressions de postes qui fait suite au licenciement du responsable commercial américain en juillet dernier.
Ce n'est pas terminé
Il est en fait complexe de savoir exactement où en sont les licenciements chez le constructeur canadien. Les suppressions interviennent en effet sur l’ensemble des bureaux mondiaux, y compris en France. Le dernier chiffre publié par BlackBerry pour sa masse salariale est de 12 000 personnes, mais l’information date déjà de mars dernier.
Une situation qui n’a rien d’étonnant : la société est exsangue. Son action a perdu la quasi-totalité de sa valeur en quelques années et la plateforme BlackBerry 10 ne fait pas redresser la barre. Pire, le modèle Q10, pourtant basé sur un clavier physique, n’est pratiquement pas remarqué. En conséquence, la firme réfléchit à devenir une entité beaucoup plus petite, ou même à proposer certaines technologies sous forme de licences. Il faut donc s’attendre à un nombre croissant de départs.