Alors que la rumeur court depuis déjà plusieurs jours, la nouvelle est cette fois officielle : Panasonic annonce à son tour l'abandon du marché des smartphones au Japon, son marché local. S'il continuera de vendre sur son territoire des appareils pour les professionnels, et si certains pays étrangers disposeront toujours des smartphones de Panasonic, cette annonce démontre que le marché compte bien trop d'acteurs et qu'un resserrement du secteur est inéluctable.
Les constructeurs nippons ne dominent plus leur marché
Le marché des smartphones est décidément très instable. Entre la période difficile de RIM, le rachat de Nokia, l'effondrement de Motorola, et les difficultés de HTC, tout le monde n'a pas le même sourire que Samsung, Apple ou encore les constructeurs chinois. Au Japon, où les constructeurs locaux ont historiquement des parts de marché importantes, la situation est elle aussi en mutation. Apple y est devenu en quelques années un acteur majeur, et d'autres constructeurs étrangers poussent et montrent une forte agressivité. Résultat, les fabricants nippons souffrent.
Fin juillet, le Japonais NEC a ainsi annoncé qu'il arrêtait définitivement les smartphones, du fait d'une concurrence trop forte. Pour Panasonic, la logique est similaire. S'il y a quelques années encore, la société détenait des parts de marché importantes (20 % environ), aujourd'hui, cette présence a été divisée. L'entreprise, basée près d'Osaka, est de plus en proie à de très lourdes difficultés financières. Cumulant les pertes, Panasonic cherche donc à abandonner toutes ses activités dans le rouge. Le marché japonais des smartphones en fait ainsi les frais, tout du moins pour le secteur grand public.
Un marché en forte mutation
Pour la troisième économie mondiale, c'est une véritable claque qui illustre le changement majeur du marché local depuis quelques années. Si Samsung est encore un acteur mineur sur ce territoire (bien que déjà devant Panasonic), si l'on rajoute ses parts de marché avec celle d'Apple et des autres fabricants étrangers, les acteurs locaux se retrouvent en minorité et captent désormais moins de la moitié du marché. Un scénario improbable il y a encore quelques années, alors que Panasonic, Sharp, Fujitsu, Sony, Nec, Toshiba, etc. captaient la quasi-intégralité du marché des ventes de téléphones au Japon.
Plus globalement, c'est le marché mondial des téléphones qui continue sa mutation. Certains se font racheter (Motorola, Nokia), d'autres abandonnent le marché (Panasonic, NEC) ou leurs partenariats (Ericsson), et des acteurs nouveaux font leur apparition, principalement chinois (TLC, Yulong, Lenovo, Xiaomi, etc.). Dès lors que Samsung et Apple captent l'essentiel du marché, et en particulier dans le haut de gamme, là où les marges sont réalisées, la pression financière sur tous les autres constructeurs est immense. Cela implique des choix stratégiques importants de leur part. Ceux de NEC et de Panasonic en sont l'exemple le plus fort. Il ne faudra pas être surpris si d'autres abandons et rachats venaient à être annoncés lors des trimestres à venir.