OVH vient de déployer sa protection « anti-DDoS » pour tous ses serveurs dédiés avec, comme prévu, un ajustement du prix à la clé. Mais, dans le même temps, l'hébergeur roubaisien semble victime de son succès et n'arrive plus à tenir le rythme des commandes, une grosse partie des serveurs d'entrée de gamme (Kimsufi et SP) ne sont plus disponibles à la location pour le moment.
Octave Klaba à côté de son père Henryk lors de l'ouverture du datacenter de Beauharnois au Canada
Il y a quelques semaines, OVH donnait le coup d'envoi de son service de protection contre les attaques DDoS, qui était alors en bêta et proposé gratuitement. Comme prévu, il est désormais intégré à toutes les offres de l'hébergeur, avec une augmentation du tarif qui oscille entre 1 et 10 euros suivant les cas.
La protection DDoS est « un service standard, pas une option », les prix augmentent
Afin de donner quelques précisions, Octave Klaba, fondateur et directeur général d'OVH, s'est prêté au jeu des questions / réponses sur son propre site, l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les choix techniques et financiers opérés par la société.
Tout d'abord, il précise que la mise en place d'une protection est devenue indispensable, car, « pour un oui ou un non, n’importe qui avec un compte Paypal peut aujourd’hui lancer une attaque vers une cible. À notre niveau nous avons vu qu’à partir de fin 2012, nos protections n’étaient plus assez efficaces pour bloquer ces nouveaux types d’attaques ».
Comme l'avait déjà expliqué Octave Klaba dans une précédente publication sur son forum, OVH a décidé d'appliquer une protection à l'ensemble de son réseau et, alors qu'il était question d'une « option obligatoire », il s'agit désormais d'un « service standard ». Cela ne change rien sur le fond : tous les serveurs dédiés sont protégés contre les attaques DDoS, moyennant une augmentation des tarifs. Désormais, le site indique directement les nouveaux montants, mais comme cela avait été annoncé, ce « service standard » est gratuit si vous payez d'un coup la location de votre serveur pour 12 mois.
OVH ne parvient plus à faire face à la demande, certains dédiés sont « Sold out »
Quoi qu'il en soit, OVH fait actuellement face à un autre problème : l'hébergeur n'arrive visiblement plus à suivre la demande et Octave Klaba précise avoir « décidé de mettre en "sold out" la gamme KS et la gamme SP, et livrer d'abord le retard avant de reprendre de nouvelles commandes ».
Le fondateur évoque « des chiffres astronomiques de commandes chaque jour » et « constate que nous n'arrivons pas à faire face aux commandes qui sont plus nombreuses que les capacités de production que nous avons actuellement et ceci malgré le fait qu'on les a doublés en août ». À titre d'information, le mois dernier 20 000 serveurs auraient été livrés. Une sage décision permettant certainement d'éviter l'allongement des temps d'attente, mais qui montre également que l'hébergeur semble avoir décidément un peu trop sous-évalué la demande pour ses offres.
Résultat : les Kimsuffi ainsi que la gamme SP ne sont plus disponibles en France le temps de récupérer le retard, ce qui pourrait prendre entre deux à trois semaines. Une exception tout de même : le Kimsuffi 24G à 30,99 € HT (le plus cher) est toujours disponible avec une livraison en 72 heures. Du côté du moyen et du haut de gamme avec les EG, MG et HG, il faut compter 72 heures, mais la livraison en 1 heure devrait revenir à la fin de la semaine. Seul le datacenter de Beauharnois au Canada (voir notre dossier) propose encore toutes les gammes de dédiés, avec une disponibilité variant entre 1 heure et 72 heures.
Une situation qui n'est pas sans rappeler les déboires lors du lancement du KS 2G à 2,99 € HT. En effet, le nombre de commandes a, là encore, dépassé les attentes de la société, malgré une politique ferme en ce qui concerne les revendeurs et la limite de trois serveurs par personne. Quoi qu'il en soit, les livraisons sont toujours en cours afin de rattraper le retard et tout devrait rentrer dans l'ordre d'ici la fin du mois.