Maxime Lombardini était ce matin l'invité de BFM Business, l'occasion pour le directeur général délégué d'Iliad de revenir sur les futures évolutions de Free Mobile. Il était ainsi question de smartphone mis à disposition, de 4G ainsi que des offres de vidéo à la demande.
Maxime Lombardini à gauche et Xavier Niel à droite
Iliad dévoilait vendredi les chiffres de Free au 30 juin 2013, avec de bons résultats. En effet, que ce soit du côté de la téléphonie mobile ou du fixe, la société engrange de nouveaux clients. Ainsi, Free Mobile revendique pas moins de 6,795 millions d'abonnés dépassant ainsi les 10 % de parts de marché. Invité de BFM Business, Maxime Lombardini dévoilait ce matin quelques informations supplémentaires.
Free voudrait plus de vidéos à la demande et revient sur son bras de fer avec Google
Pour commencer, il était question du fixe (ADSL / fibre) et plus particulièrement de la vidéo à la demande qui est à la traine en France. « Il faudrait que l'on ait des offres légales qui soient vraiment complètes, notamment sur les séries où cela reste assez pauvre. Nos abonnés ont parfois tendance à aller les chercher là où elles sont, donc pas toujours dans les offres légales ». Un point que Free semble avoir pris en compte avec Freebox OS (voir notre dossier) qui propose de nombreuses options de téléchargement pour les fichiers BitTorrent et / ou Newsgroups, ce qui ne devrait pas plaire aux ayant droits (voir notre analyse).
En effet, si des solutions existent avec OCS, le Pass M6 et Canal+ Séries (à partir du 21 septembre), elles restent assez limitées. Cela pourrait passer par des services comme Netflix, mais ce dernier ne semble pas intéressé pour le moment, car, en France, « le marché est un peu trop régulé ».
Bien évidemment, le point suivant portait sur les relations houleuses entre Free et Google. L'heure semble être à l'apaisement : « il y a eu moins de déclarations publiques, moins d'agressivité, ça veut dire qu'on discute, ça veut dire qu'on essaye de trouver des solutions intelligentes ». Maxime Lombardini ajoute : « on va pas faire prendre en charge la construction de notre réseau par d'autres » avant d'ajouter qu'il pourrait y avoir « une petite mécanique financière » ou bien « une petite pénalité pour ceux qui consomment beaucoup [NDLR : les plateformes, pas les clients] » pour les plus grosses plateformes de services.
Reste à voir si ces dernières l'entendent de la même oreille et accepteront d'ouvrir leur porte-monnaie. En attendant, les abonnés Freebox continuent de subir des ralentissements sur YouTube, entre autres.
Pas de baisses dans l'immédiat, Maxime Lombardini parle de terminal mis à disposition
Passons ensuite au mobile, un secteur sur lequel Free n'est « pas en train de réfléchir à une baisse de prix », contrairement à Bouygues Telecom qui baissait le prix de plusieurs forfaits tout en augmentant le « Fair use » qui peut grimper jusqu'à 16 Go de 4G. Chez Orange par contre l'heure n'est pas à la baisse puisque les forfaits Origami ont augmenté de 9 centimes il y a quelques jours.
Sur la question des forfaits comprenant un smartphone et un forfait, Maxime Lombardini laisse volontairement de côté le terme « subvention » pour parler d'une mise à disposition d'un terminal « dans des conditions plus acceptables ». Avant d'ajouter que « d'ici la fin de l'année on a effectivement l'idée d'offrir quelque chose de plus simple et de plus attractif que ce qui se fait aujourd'hui ». Aucun détail n'a été dévoilé, mais s'il n'est pas question de subvention, cela pourrait-il passer par un service de location ? À voir, mais il faudra attendre la fin de l'année pour avoir plus d'information.
4G : Maxime Lombardini ne semble pas pressé, mais Iliad parle de « top » priorité
Concernant la 4G, Free ne semble pas inquiet et préfère continuer de miser sur sa 3G... à 14 Mb/s seulement. En effet, Free Mobile ne propose pas de Dual Carrier (3G+ jusqu'à 42 Mb/s) ou bien de 4G à plus de 100 Mb/s. Maxime Lombardini précise que Free sera évidemment présent sur la 4G : « on a un réseau en propre en 3G qui couvre un peu plus de 50 % de la population. Sur toutes ces antennes, sur tous ces sites, on installe aujourd'hui de manière systématique des équipements pour la 4G ». Nous n'aurons aucun détail supplémentaire, notamment sur le délai de mise en place de la 4G.
Mais, dans un document publié aujourd'hui, Iliad montre son intérêt pour la réutilisation de la bande de fréquence des 1800 MHz, ce que fera Bouygues Telecom dès le 1er octobre. En effet, la société annonce que la 4G est une « top » priorité et permettra une balance entre les bandes de fréquences à 2600 MHz et 1800 MHz. Une possibilité qui avait été contestée devant le conseil d'État par Orange, puis par Free Mobile.
Mais il est important de rappeler que Free ne dispose pas pour le moment d'un espace sur la bande des1800 MHz, mais cela devrait changer avec une redistribution de la part de l'ARCEP. Ainsi, Bouygues Telecom devrait donner quelques MHz d'ici la fin du mois dans les zones très denses, tandis qu'Orange et SFR devraient en faire de même avant 2016.
Voici pour finir l'intégralité de l'entretient de Maxime Lombardini avec Stéphane Soumier de BFM Business :