Bug présumé de Facebook : le Gouvernement monte au créneau

Coups de bâton (de Pellerin)

Le Gouvernement veut montrer qu'il agit. La ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin, est intervenue ce matin sur i-Télé pour revenir sur l’épisode du bug présumé de Facebook. Selon elle, le réseau social est toujours incapable de donner la moindre explication aux autorités. Alors qu'aucun élément ne permet pour l'instant de déterminer quelles sont les explications de cet événement, la ministre s'est montrée très offensive à l’egard de Facebook. 

pellerin

 

Interviewée par Christophe Barbier (vidéo replay), Fleur Pellerin a indiqué que la direction de Facebook France était « aujourd’hui incapable de donner [aux autorités] la moindre explication sur ce qui s’est produit hier soir ou hier en fin d’après-midi ». La ministre a reconnu n’avoir à l’heure actuelle « absolument aucune certitude » sur ce qui s’est passé, « ce qui est très inquiétant » selon elle.

 

Rappelons que malgré le démenti de Facebook, de nombreux utilisateurs continuent d'indiquer qu'ils constatent l'apparition de messages privés au sein de leur Timeline. Pour l'heure, il est encore difficile de savoir si ces messages avaient réellement été envoyés via une messagerie privée à l'époque, et non de mur-à-mur comme il était alors courant de le faire.

Les explications de Facebook ne sont « pas très convaincantes »

Néanmoins, Fleur Pellerin ne semble pas privilégier la version du réseau social. D’après elle, cette hypothèse « ne correspond en tout cas pas à l’expérience qu’ont eu la plupart des personnes qui ont fait remonter l’information ». Mais sans certitudes, la ministre préfère voir deux possibilités : « soit ces personnes n’ont pas compris les conditions dans lesquelles Facebook avait changé la présentation de leurs données, soit il y a eu effectivement un bug ». Quoi qu’il en soit, elle regrette d’ores et déjà que « l’incertitude la plus totale règne » et que les explications de Facebook ne soient « pas très convaincantes ».

Facebook France attendu aujourd’hui à la CNIL pour s’expliquer

En attendant, que préconise le Gouvernement ? Dans un premier temps, Fleur Pellerin temporise : « Nous allons poursuivre nos discussions avec la direction de Facebook France, faire en sorte qu’ils produisent des explications un peu plus rassurantes - ou un peu plus transparentes en tout cas - à la CNIL, comme il leur appartient de le faire ». La ministre déléguée à l’Économie numérique et celui du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont en effet annoncé dans la nuit avoir sommé Facebook de s’expliquer dans la journée auprès de la CNIL. L’autorité administrative indique ainsi depuis ce matin qu’elle va recevoir « dès aujourd'hui les responsables de Facebook France afin de clarifier les conditions et la portée » des dysfonctionnements constatés.

 

La ministre a ensuite tenté de sortir ses griffes face au puissant Facebook : « Nous allons suivre cela de très près, si jamais il y a des actions un peu plus offensives à prendre, nous les prendrons », a-t-elle assuré, sans préciser quel type de mesure elle avait en tête.

 

Sur un autre plan, Fleur Pellerin n’a pas hésité à conseiller aux utilisateurs d'engager des poursuites : « si jamais il y a vraiment la certitude que des messages privés ont été rendus publics, et qu’il y a donc rupture des conditions de confidentialité - qu’ils ont signé en ouvrant un compte sur Facebook, je leur conseillerais bien sur de porter plainte, c’est inadmissible ». Il n’est d'ailleurs « pas inutile, si on a un petit doute », de suspendre son compte « par précaution », indique la ministre. « Ce type d’incident rappelle justement la nécessaire vigilance qu’il faut avoir dans les réseaux sociaux ».

La législation sur la protection des données confrontée à des problèmes d'application

S’agissant de la CNIL, Fleur Pellerin a estimé que l’événement d’hier ne justifiait pas de revalorisation de ses pouvoirs. Pour la ministre, la législation sur la protection des données personnelles « est déjà suffisamment protectrice aujourd’hui. Le problème c’est son application, notamment à des acteurs qui, comme Facebook, ne se soumettent pas forcément aux législations nationales ou qui sont difficiles à soumettre à la législation nationale ». Soulignant le « bon sens » de la coopération entre les CNIL européennes, Fleur Pellerin a également soulevé une idée : « pourquoi pas réfléchir à une sorte de CNIL européenne qui aurait des moyens d’actions vis-à-vis des acteurs transnationaux ? ».

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