On le sait depuis longtemps, le nombre d’applications dans une boutique est un élément marketing capital aujourd’hui pour assurer la promotion d’un système ou d’un téléphone. Pourtant, combien au juste de ces applications en sont véritablement ? Une étude menée par la société Stardust se penche sur le problème, et le résultat n’est guère reluisant.
Le Play Store de Google
La guerre des chiffres a largement été illustrée par la bataille entre iOS et Android. Les présentations lors des conférences et autres keynotes se faisaient à grand renforts d’annonces sur les centaines de milliers d’applications qui peuplaient l’App Store et Google Play. Aujourd’hui, les chiffres sont si énormes (aux alentours du million d’applications) que dans la pratique, l’utilisateur ne peut plus savoir ce que cela représente. D’autant que celles vraiment utilisées se réduisent à une liste beaucoup plus courte.
Alors pourquoi cette communication à outrance sur le nombre d’applications ? Parce le message comporte intrinsèquement la question du choix. L’idée est bien entendu de dire au client potentiel qu’en utilisant telle plateforme, il disposera nécessairement de ce dont il a besoin. Or, peut-on partir du principe que sur un million d’applications, toutes sont utiles ? Non, évidemment.
En fait, un grand nombre d’applications sont publiées pour faire grimper rapidement le score total. On se rappelle ainsi de l’éditeur S4BB qui peuple à lui seul un tiers des applications du BlackBerry World. Beaucoup publient des créations qui, si elles remplissent effectivement le puit sans fond de la boutique, ne sont ensuite plus jamais mises à jour. Des applications qui sont considérées comme mortes.
La société Stardust (accompagnement qualité d’applications) s’est penchée sur la question pour trois plateformes, à savoir Android, iOS et Windows Phone. Les chiffres ne sont ainsi pas forcément ceux que l’on s’imagine :
Ainsi, 69 % des applications Windows Phone seraient considérées comme mortes, un chiffre élevé que l’on pourrait expliquer par les concours et autre sponsoring de développeurs par Microsoft. Mais côté iOS, la situation est à peine plus reluisante, car 65 % des applications seraient ainsi concernées. Quant à Android, on est loin derrière les deux autres, avec 41 %. Mais même si le chiffre est nettement moins élevé, cela signifie que plus de quatre applications sur dix n’évoluent pas. Sur les trois plateformes, cela représente tout de même 700 000 applications laissées telles quelles.
D’autres chiffres intéressants sont présents dans l’infographie publiée par Stardust, notamment les nouvelles applications publiées chaque jour. Sur iOS par exemple, ce sont pas moins de 978 nouvelles qui arrivent chaque jour dans l’App Store, tandis que 806 autres reçoivent une mise à jour. Sur Android, 1 107 nouvelles créations débarquent chaque jour sur le Play Store, mais 2 341 autres reçoivent une mise à jour. Windows Phone est loin derrière : 286 nouvelles applications pour 179 mises à jour.
Il s’écoulera encore malheureusement du temps avant que la guerre des chiffres ne se calme. Une amélioration s’amorce de toute façon via l’opposition Android / iOS, les chiffres étant devenus tellement grands qu’ils en ont perdu toute signification.