Selon l'AFP et Reuters, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire le 14 août dernier après la publication sur Twitter de messages homophobes et une plainte du comité IDAHO. Une nouvelle qui confirme notre actualité du 12 août.
La veille de SOS Homophobie et d'IDAHO
Depuis l'an passé, les hashtags (mots-dièse) polémiques se sont multipliés. Les premiers à avoir rencontré du succès ont été dirigés vers des religions, et en particulier les musulmans et les juifs. Une action en justice a d'ailleurs été lancée par plusieurs association, dont l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) pour provocation à la haine raciale. Cette année, les homosexuels ont aussi été la cible de certains membres de Twitter, sur fond de Mariage pour Tous.
« #BrûlonsLesGays » ou encore « #LesGaysDoiventDisparaître » ont ainsi atteint le top tendances sur Twitter au début du mois. Le comité IDAHO, pour « International Day Against Homophobia », a ainsi décidé de porter plainte contre Twitter et plusieurs de ses utilisateurs. Une enquête a depuis été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, ceci pour les motifs suivants : « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle ».
Plus de 900 tweets homophobes et appelant au meurtre répertoriés
Interrogé par PC INpact il y a deux semaines, Alexandre Marcel, le président de l'organisation IDAHO, n'avait pas caché perdre patience et son intention d'attaquer Twitter mais aussi les personnes ayant publié des messages manifestement homophobes. « Depuis hier (NDLR : le 11 août), on a copié plus de 900 tweets homophobes et qui appelaient au meurtre » nous indiquait-il le 12 août dernier.
Pour l'association, si les auteurs des messages sont bien entendu les principaux responsables, Twitter est lui aussi concerné dès lors qu'il diffuse tous les hashtags les plus importants du moment. « Si le hashtag n’est pas diffusé, la profusion de haine ne peut pas être diffusée, parce qu’à partir du moment où le hashtag est dans les top tendances, les gens sont influencés pour aller dessus » résumait ainsi Alexandre Marcel.
IDAHO souhaite de plus que Twitter modifie son système de signalement des tweets jugés illicites. « Il faudrait qu’il y ait des boutons de signalement des discriminations par rapport à l’orientation sexuelle, la race, l’origine, la religion,... et que tout le monde puisse signaler la discrimination de façon ciblée et que très vite les tweets ou les hashtags puissent disparaître ». Un système de signalement comme on en trouve dans d'autres réseaux sociaux ou les sites de vidéos par exemple.
Alexandre Marcel ne comptait en tout cas pas prendre des gants avec Twitter. Le président du comité IDAHO France estimait même que dès lors que le réseau social n’applique pas la loi française, « il faut qu’il y ait une régulation au niveau des autorités et que Twitter soit fermé ! ». D'après lui, « la liberté d’expression a des limites. L’appel à la mort et l’appel à la haine ne peuvent être cautionnés par Twitter. » Si le parquet parisien ne devrait pas aller jusque là, des sanctions sont néanmoins envisageables si le manque de réaction du réseau social venait à être avéré.