En dévoilant ses nouveaux forfaits, Bouygues Telecom a précisé ses intentions sur la 4G et a annoncé un forfait avec un « Fair use » de 8 Go. Dans le même temps, l'opérateur a modifié ses débits passés le « Fair use ». Et alors que l'on pourrait s'attendre à une augmentation, Bouygues indique n'offrir que 48 kb/s à ses clients. L'occasion pour nous de revenir sur les politiques des opérateurs dans ce domaine.
De fortes hausses de débits en un an, mais...
L'an passé, en septembre 2012, nous avons publié un récapitulatif des débits maximums et des débits réduits d'un grand nombre d'opérateurs mobiles français. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et ils sont nombreux à avoir augmenté leurs débits (théoriques), en partie du fait de la 4G et de l'essor du 42 Mb/s. Seul Free Mobile et d'autres forfaits bien spécifiques de certains opérateurs n'ont pas évolué en un an. Mais cette bonne nouvelle générale s'est accompagnée d'une situation que certains n'hésitent pas à décrire comme scandaleuse : les débits réduits restent dramatiquement faibles.
Comme vous pouvez le voir dans notre tableau ci-dessous, la plupart des opérateurs proposent du 64 kb/s maximum au-delà de leurs centaines de Mo ou poignées de Go consommés dans le mois. Un débit déjà ridicule pour quelqu'un en 3G+, mais qu'il est bien plus encore quand on surf en H+ ou en 4G. Alors que l'on pouvait s'attendre à des augmentations des débits passés les quotas, ces derniers n'ont en fait pas du tout évolué en un an.
Pire encore, Bouygues Telecom réussit la performance de nous surprendre en annonçant ceci dans sa toute dernière brochure tarifaire : « Pour optimiser l’accès de tous, les débits au-delà de l'enveloppe internet incluse dans les forfaits sont réduits à 48 kbit/s maximum, TV et cloud compris (VoIP 12 kbit/s max). TV disponible sous couverture 3G+, H+ ou 4G. »
Nous avons sciemment retiré de ce tableau les opérateurs qui n'indiquent aucun chiffre précis sur leurs débits.
Des débits réduits ridicules pour ne pas dire insensés
Le troisième opérateur mobile français a donc diminué son débit réduit de 16 kb/s, soit tout de même de 25 %. On notera que la VoIP disposera de 12 kb/s maximum, ce qui peut paraître incongru. Cette action à la baisse de la part de Bouygues Telecom, la seule parmi tous les opérateurs du territoire, est symptomatique de la politique globale du secteur télécom dans le mobile. Alors que les débits offerts en 4G méritent des dizaines voire centaines de Go de données pour être parfaitement exploités, les opérateurs ont encore du mal à proposer autant, même si la récente offres Nomad de Bouygues Telecom va dans le bon sens avec 16 Go de données.
Pire encore, les débits réduits restent ridiculement faibles et empêchent toute utilisation normale du réseau. 48 ou 64 kb/s sont des débits dignes du RTC, le bas débit avant l'arrivée de l'ADSL et du câble il y a 10-15 ans. Quant aux 128 kb/s d'Orange, seul opérateur à offrir de telles vitesses, cela correspond au Numéris pour les plus chanceux qui pouvaient y accéder à l'époque. Mais en 2013, de tels débits ne sont pas acceptables et sont même insensés.
SFR pour sa part à décidé de prendre le contre-pied de ses concurrents en ne proposant plus de « Fair use », mais un quota fixe de data. Au-delà d'une certaine limite (pouvant atteindre 8 Go), vous n'avez plus accès à internet, mais il est alors possible d'acheter des recharges afin de continuer à naviguer à pleine vitesse. Un manière de faire différente, mais qui évite de se retrouver avec un débit bridé sans moyen de faire autrement.