À l'instar de Google, Facebook est lui aussi régulièrement sollicité par les autorités gouvernementales et judiciaires de nombreux pays afin de dévoiler des informations sur ses utilisateurs. Le réseau social vient d'ailleurs de publier pour chaque territoire le nombre de demandes qu'il a reçues uniquement lors du premier semestre 2013. Et si les États-Unis arrivent largement en tête, la France et ses grands voisins européens ont eux aussi cumulé les requêtes lors des six premiers mois de l'année.
La justice américaine très active
Depuis plusieurs années déjà, Google publie chaque semestre un rapport sur les requêtes qu'il reçoit - souvent de la justice - afin d'obtenir des informations sur ses utilisateurs. Ainsi, lors du second semestre de l'année dernière, la France s'est classée en troisième position des pays les plus demandeurs, juste derrière les États-Unis et l'Inde.
Concernant Facebook, les États-Unis sont de nouveau largement en tête des requêtes avec entre 11 000 et 12 000 demandes, concernant entre 20 000 et 21 000 utilisateurs. Cela représente un peu moins de la moitié de toutes les requêtes dans le monde, mais plus de la moitié des utilisateurs. Point intéressant : 79 % de ces sollicitations de la justice ont impliqué la divulgation de données sur les utilisateurs. Il s'agit du taux le plus élevé parmi les grands pays, seuls l'Albanie (83 %, 6 demandes), Taiwan (84 %, 229 demandes), Hong-Kong (100 %, une demande) et l'Islande (100 %, une demande) sont devant.
La France dans le peloton de tête
Derrière les États-Unis, nous retrouvons encore l'Inde (3 245 requêtes), ainsi que le Royaume-Uni (1 975), l'Allemagne (1 886), l'Italie (1 705) et la France (1 547). Les autres pays sont loin derrière, avec le Brésil (715), l'Australie (546) et l'Espagne (479). La Chine est absente pour une simple et bonne raison : Facebook n'est pas présent dans ce territoire. Quant aux autres nations peuplées et susceptibles de figurer en tête de classement, on notera que le Japon et la Russie sortent du lot avec une simple et unique demande chacun. Même le Népal (3 requêtes) devance ces grands pays.
Du côté de la France, 1 547 demandes ont donc été réalisées lors du premier semestre 2013. Elles ont concerné 1 598 utilisateurs, ce qui démontre que la quasi-totalité des requêtes a été individuelle, alors que d'autres pays (États-Unis, Inde, Italie, Malaisie, Espagne, etc.) n'hésitent pas à faire des demandes groupées. Qui plus est, seules 39 % de ces sollicitations ont impliqué la divulgation de données. C'est un taux deux fois inférieur à celui des États-Unis et bien en deçà d'autres pays comme le Royaume-Uni, l'Inde et l'Italie.
Principalement des affaires pénales
Dans son bilan, Facebook explique ne pas accéder à toutes les demandes dès lors que ces dernières ont des lacunes juridiques. Le réseau social rajoute que s'il est tenu de divulguer des informations, la plupart du temps, il s'agit d'informations basiques, comme le nom d'une personne. Il arrive, plus rarement, que des adresses IP voire des contenus de compte soient demandés. Facebook précise que « la grande majorité de ces demandes concernent des affaires pénales, telles que vols ou des enlèvements ».
Enfin, concernant l'imprécision au sujet des États-Unis, le site indique avoir publié « toutes les demandes criminelles et de sécurité nationale dans la mesure maximale permise par la loi », ce qui sous-entend que certaines requêtes sont encore trop sensibles pour être dévoilées, même par de simples chiffres. Le réseau promet néanmoins d'être plus précis dès lors qu'il obtiendra l'autorisation légale de le faire.
Le but de cette opération transparence pour Facebook est bien entendu de calmer le jeu après l'affaire PRISM, qui visait particulièrement le réseau de Mark Zuckerberg. Il n'est toutefois pas certain que ce rapport suffise à calmer la polémique. Facebook promet en tout cas de délivrer plus de détails dans ses futurs bilans.