C'était annoncé, c'est désormais le cas : Feedly vient de publier les premières informations sur son offre payante. Le service de gestion des flux RSS reste bien entendu gratuit, mais certains avantages ne seront à terme proposés qu'aux abonnés, une manière d'assurer la pérennité de l'activité et d'éviter les déconvenues d'une disparition comme celle de Google Reader. De son côté, The Old Reader annonce son retour, sous la forme d'une société.
Depuis la mort de Google Reader, les remplaçants ont été nombreux à se bousculer au portillon. Solution d'auto-hébergement, outils de nouvelle génération qui misent sur la curation, services payants plus ou moins aboutis, ou même gratuits. Près d'un mois après la date fatidique, les cartes sont presque totalement rebattues et l'on a même eu droit aux premiers « morts » ainsi qu'aux premiers « come back ».
The Old Reader : annoncer sa mort, pour mieux renaître... en tant que société
Il y a ainsi eu le cas de Framanews qui avait sans doute sous-estimé le besoin en ressources d'un tel projet, mais aussi son succès à son lancement. Mais le cas le plus emblématique est sans aucun doute celui de The Old Reader, qui s'était vite distingué, mais qui a rapidement croulé sous les demandes d'améliorations et autres corrections de bugs. L'équipe a avoué elle-même qu'elle n'avait plus de vie sociale et que le rythme était impossible à tenir. Le projet a donc été abandonné suite à une annonce il y a quelques jours.
Mais ce week-end, changement de cap : le blog indique que le service sera de retour, et qu'une plus grosse équipe a été mise en place avec bien plus de ressources ainsi qu'une société située aux USA pour fédérer l'ensemble. De quoi ravir la communauté, d'autant plus qu'une partie de l'équipe de base semble toujours de la partie. Un transfert sur des serveurs plus puissant est aussi prévu, ainsi qu'un arrêt temporaire du service.
La question de la monétisation n'est pas évoquée, mais elle devra forcément l'être, tout ce petit monde ne vivant surement pas d'amour et d'eau fraîche, pas plus que la nouvelle équipe pour qui une société a été constituée. Espaces publicitaires, fonctionnalités Premium ? Nous n'en saurons pas plus pour le moment.
L'auto-hébergement ou la solution payante ?
L'une des solutions pour éviter tout cela est bien entendu d'héberger soi-même ses données, et le processus d'installation est parfois relativement simplifié, mais cela n'est pas toujours simple pour tout le monde, sans parler des coûts d'un serveur à louer, à moins là encore de le faire soi-même via un NAS par exemple (voir notre dossier). L'utilisation d'un logiciel libre tel que Tiny Tiny RSS évite le plus souvent la question du financement, même si un don aux projets qui font la différence et que vous utilisez avec assiduité est toujours le bienvenu.
Les sociétés qui proposent une solution en ligne, qu'elle soit basée sur un outil open source ou non, ont donc leur rôle à jouer dans la bataille de l'accès à l'information via les flux RSS.
Et à ce jeu là, Feedly a réussi assez rapidement à se démarquer comme nous l'avons plusieurs fois évoqué. Plus réactif que la majorité de ses concurrents, notamment parce qu'il préparait sans doute déjà son indépendance de Google Reader depuis quelques mois, le service avait assez rapidement annoncé l'arrivée d'une offre payante.
Feedly passe au Freemium, mais propose une offre « à vie » pour se lancer
Elle est désormais lancée : 5 $ par mois ou 45 $ par an. Le but est ici de permettre d'assurer des revenus suffisants à l'équipe pour assurer la pérennité du projet au-delà des quelques publicités qui sont affichées dans l'outil dans sa version en ligne. Un modèle Freemium qui permet à tous de bénéficier du service, pour peu qu'un assez grand nombre décide de débourser quelques dollars chaque année. Il faut aussi sans doute se lancer avant Digg, qui continue d'évoluer et proposera lui aussi un modèle Freemium.
Histoire de lancer la machine au niveau financier, une offre spéciale a été proposée dans un premier temps : 99 $ pour un abonnement à vie, dans la limite de 5 000 souscriptions. Une solution rentable dès le début de la troisième année, mais surtout de quoi lever près de 500 000 $ assez rapidement, tout en permettant aux plus grands adeptes de remercier l'équipe s'ils le souhaitent. Mais pour ce tarif, à quoi avons-nous droit ?
Pour le moment, quatre fonctionnalités sont mises en avant, et aucune ne semble être une « Killer feature ». Le support de l'HTTPS a au départ été évoqué, mais a au final été propoé à l'ensemble des utilisateurs. L'arrivée de la recherche dans l'ensemble de vos flux est de la partie, ainsi que le support d'Evernote et de Pocket pour une sauvegarde en un clic. Un choix étrange puisque les autres services sont toujours proposés gratuitement.
Côté support, un formulaire Premium vous est proposé via une adresse précise. Des informations sont à indiquer dans vos mails pour vous assurer d'une réponse dans les 24 heures. Dans tous les cas, les versions mobiles ne semblent pas encore concernées... pour le moment ?
Il faudra sans doute bien plus que cela pour convaincre les utilisateurs en masse, tout en rassurant ceux de l'offre gratuite que le service ne va pas devenir inutilisable pour eux. Ce sera sans doute le challenge que l'équipe de Feedly devra relever dans les mois à venir, afin de garder sa position de leader de ce nouveau marché.