Si l'on importune toujours les passagers au décollage des avions avec leurs appareils électroniques, internet se répand néanmoins un peu plus chaque jour dans le mode de transport grand public le plus rapide du monde. Toutefois, des technologies comme l'ESOMP, pour « Earth Stations on Mobile Platforms », pourraient permettre une forte montée en débits.
Du 50 Mb/s dans les avions
Depuis plusieurs années, lorsqu'une compagnie propose un accès à internet, cela passe généralement par des antennes terrestres. Les vols au-dessus de l'océan offrent toutefois aussi un tel service, ceci grâce aux satellites. La technologie Earth Stations on Mobile Platforms pourrait toutefois donner un coup de fouet aux débits internet dans les avions. En effet, l'ESOMP pourrait permettre des débits élevés (50 Mb/s en téléchargement et 5 Mb/s en upload), pour des coûts de fonctionnement bien inférieurs à ceux actuels. Cela pourrait ainsi pousser les compagnies aériennes à généraliser l'accès à internet dans leurs avions, même s'il faut s'attendre à des tarifs non négligeables dans un premier temps, la cible étant les clients de voyage d'affaires.
Selon la presse britannique, qui s'appuie sur un document récemment dévoilé par l'OFCOM (l'équivalent de l'ARCEP), l'ESOMP ne sera bientôt plus une théorie. Des compagnies comptent faire des tests commerciaux cette année et l'année prochaine, et le Royaume-Uni ne compte pas manquer le coche. L'OFCOM a donc proposé d'autoriser les fréquences nécessaires à l'ESOMP sur son territoire, à savoir celles entre 27,5 et 30 GHz.
« Ces bandes ne sont pas utilisées par les systèmes de radio terrestres au Royaume-Uni et sont déjà disponibles pour les autres types de stations de satellites » note l'autorité britannique. Cette dernière a lancé une consultation sur ce sujet et espère proposer des licences dès l'an prochain. Cela signifie donc que de l'autre côté de la Manche, du très haut débit pourra être disponible dans les avions pour les compagnies qui le souhaiteront.
En France aussi ?
Selon la BBC, l'OFCOM travaille sur ce dossier depuis au moins deux ans, ceci en compagnie de ses homologues français, allemands et luxembourgeois. Notre confrère précise que ces derniers préparent eux aussi leur système de régulation pour autoriser l'ESOMP, tandis que les États-Unis ont déjà franchi le pas il y a peu.
Questionnée sur ce sujet, l'ARCEP nous a répondu que la France « permet déjà l’autorisation de ces systèmes « ESOMP ». Il faut que l’opérateur en fasse la demande à l’ARCEP, comme c’est le cadre habituel de l’autorisation de systèmes satellite. » L'Autorité de régulation a toutefois précisé qu'une « facilitation de ces démarches dans le cadre français est en cours de réflexion », ceci à l'instar du Royaume-Uni.
Pour le moment, en France, des sociétés comme Air France et KLM proposent depuis peu du Wi-Fi (via satellite) pour 10,95 euros l'heure ou 19,95 euros le vol complet, ceci pour les vols en direction de New York et Panama. D'autres compagnies, telles Lufthansa, American Airline et Singapore Airlines, proposent depuis un moment un accès internet à bord.
Notez que cette technologie ne profitera pas uniquement aux avions. Les trains pourraient par exemple profiter de l'ESOMP, sachant qu'ils passent régulièrement dans des zones mal desservies par les réseaux 3G et 4G. Les bateaux sont eux aussi concernés.