Un fan de Final Fantasy VII qui avait proposé à la vente plusieurs figurines imprimées en 3D a dû remballer ses cartons suite à une demande de l’éditeur Square Enix, propriétaire du titre.
Les pièces en 3D avaient été conçues à partir de la version de 1998 du jeu, à l’aide notamment du logiciel d’extraction Biturn and Unmass et d’une bonne dose de patience et de peaufinage. Joaquin Baldwin, ce fan de Final Fantasy VII, les avait ensuite proposées sur Shapeways, site de vente de modèles 3D fabriqués à la demande. Mise à prix ? De 14 à 60 dollars selon la taille des pièces.
Comme une vidéo sur YouTube
Ces figurines en 3D avaient été applaudies sur plusieurs sites et réseaux sociaux, suscitant l’enthousiasme des nostalgiques du titre. Cependant, il est désormais impossible de remettre la main dessus via Shapeways. De fait, Square Enix, qui possède la marque Final Fantasy, a adressé une demande de retrait à l’encontre de la plateforme.
« Une procédure standard » relativise Joaquin Baldwin dans les colonnes de CNet, où il raconte son long travail d’optimisation de ces figurines 3D. Ce créateur assimile finalement ce retrait à celui d’une simple vidéo sur YouTube qui utiliserait les contenus numériques sans l’accord d’un ayant droit. La procédure devrait en rester là, cependant, sur Reddit, Joaquin Baldwin envisage désormais une autre option, celle de diffuser les modèles à imprimer, un peu partout sur le web.
Les craintes de la 3D
Ce nouvel incident nous replonge dans les propos de François Cornut-Gentille. Voilà un mois, ce député UMP de Haute-Marne a questionné le ministre du Redressement productif sur les contrefaçons par impression 3D. « Ces imprimantes permettent en effet à son utilisateur de reproduire tout type de petit objet, du jouet à la pièce de rechange d'appareils d'électroménager, sans aucun droit de propriété et à moindres frais, pour peu qu'il trouve sur internet les plans de celui-ci. » Il réclame déjà à Arnaud Montebourg des solutions pour se « prémunir » contre la « prolifération » des sites de téléchargements de fichiers à imprimer en 3D.
Les questionnements liés au partage et au respect des droits prennent ici davantage de volume puisqu’il s’agit ici de permettre de copie des figurines voire des pièces détachées d’appareils ménagers. La Paramount avait déjà adressé une procédure DMCA à Shapeways pour la matérialisation d’un cube en 3D repompant celui du film Super 8. Quant à Square Enix, l’éditeur n’est pas à son premier fait d’armes pour défendre bec et ongles ses intérêts. Il a récemment adressé victorieusement une demande DMCA contre un projet Kickstarter. Là, un particulier tentait de récolter des fonds afin de financer une web série toujours autour de Final Fantasy VII.