FIFA aurait pu ne jamais voir le jour chez Electronic Arts

En 1993, le football ça se jouait avec une armure et un ballon ovale chez EA

Si FIFA est certainement l'une des franchises les plus rentables dont dispose Electronic Arts, celle-ci n'était pas loin de ne jamais voir le jour chez cet éditeur. En effet, en 1993, EA estimait déjà s'occuper du « vrai football » avec Madden, en ne voyait pas l'intérêt de venir s'occuper du ballon rond. C'était sans compter sur l'insistance de Neil Thewarapperuma, le directeur marketing Europe de l'époque.

FIFA International Soccer SNES

  

En 1993, la branche EA Sports d'Electronic Arts n'était que très peu connue sur le vieux continent. Par contre aux États-Unis l'éditeur profitait d'une aura plus qu'importante grâce à la sortie de titres comme Earl Weaver Baseball en 1987 sur Amiga, de John Madden Football paru en juin 1988 sur Apple II ou encore de NHL Hockey, lancé en 1991 sur Mega Drive. Si le baseball, le hockey sur glace et le football américain sont des sports très populaires de l'autre côté de l'Atlantique, et permettaient de vendre beaucoup de jeux, la situation était toute autre en Europe. 

Les dirigeants d'EA ne croyaient pas au projet FIFA

Il faudra donc attendre cette fameuse année 1993, pour que Neil Thewarapperuma sur la foi d'un sondage expliquant que 90 % des lecteurs d'une revue anglaise sur les jeux vidéo aimaient le football pour que l'idée d'un jeu de ballon rond germe chez EA. Malgré le refus catégorique de sa hiérarchie qui estimait déjà s'occuper suffisamment du football avec la série Madden, l'équipe anglaise d'EA travaillera sur un prototype avec l'aide d'un studio indépendant. Et c'est ce prototype qui finira de convaincre les responsables de l'éditeur au Canada, comme l'explique Neil T. à nos confrères de MCV.

 

Marc Aubanel, le producteur de ce qui deviendra FIFA International Soccer affirme de son côté qu'au siège d'EA, les dirigeants restaient très circonspects quant à la réussite d'une telle entreprise. « Ils pensaient qu'on ne vendrait pas une seule copie du jeu. Ils s'imaginaient que ce serait un vrai désastre », explique-t-il. Le budget du jeu était donc minime, de l'ordre de 50 000 à 100 000 dollars afin de rester sous le radar de la direction américaine. Une somme qui ne suffira pas à obtenir les droits pour les noms des joueurs auprès de la FIFA. Un oubli qui sera corrigé dans les futures itérations du titre.

 

La suite, tout le monde la connait, la première version de FIFA sortie sur Super Nintendo et Mega Drive s'écoulera à plus de 300 000 exemplaires en un mois. Chaque année les chiffres de ventes n'auront cessé de grimper et vingt ans plus tard, FIFA 13, le dernier opus en date s'est écoulé à 13 millions d'unités toutes plateformes confondues. Un record qu'EA compte battre d'ici l'an prochain avec FIFA 14. Sensible Soccer, le concurrent de FIFA en 1993 n'a quant à lui pas connu la même chance et a disparu du paysage vidéoludique. Dire que tout ceci aurait très bien pu ne jamais arriver. EA s'en mordrait surement encore les doigts.

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