Quatre nouvelles réponses viennent d’être transmises à la députée Isabelle Attard, qui souhaitait savoir quelles étaient les dépenses logicielles (propriétaire et libre) des différents ministères. Cette fois, c’est aux ministères de l’Économie et des Finances, du Budget, de la Décentralisation, ainsi que celui de la Consommation de se plier à l’exercice.
Comme chaque semaine depuis plus d’un mois, nous revenons sur les réponses apportées par certains ministères à la députée écologiste Isabelle Attard. En mai dernier, l’élue avait adressé une question écrite à chacun des 37 ministres du gouvernement Ayrault, afin de connaître les suites qui avaient été données à la circulaire du Premier ministre concernant l’utilisation du libre dans l’administration. La parlementaire réclamait également un détail des dépenses engagées en matière de logiciels sur la période 2008-2012, qu’ils soient libres ou propriétaires.
Bercy continue de vanter son expérience en matière de libre
Jusque-là, quatorze ministres s’étaient pliés à l’exercice, avec plus ou moins de bonne volonté (voir notre récapitulatif en fin d’article). Mais de nouvelles réponses viennent d’être publiées, à commencer par celles du ministère de l’Économie et des Finances, celui du Budget, mais aussi celui de la Consommation. Ces trois réponses sont quasiment identiques, et contiennent des informations déjà dévoilées par d’autres ministères appartenant au grand « pôle » de Bercy (ministères du Redressement productif et de l’Économie numérique). Ceci n’est d’ailleurs guère surprenant, puisque des services sont mis en communs entre ces ministères.
Il est ainsi rappelé que les ministères dits économiques et financiers ont « déjà une longue expérience des logiciels libres ». Ceux-ci « sont très largement utilisés dans leurs systèmes d'information, notamment dans les infrastructures de production, les logiciels du poste de travail, les langages de développement et la gestion des sites internet » indique-t-on, à l’appui de plusieurs exemples :
- En 2000, la direction générale des finances publiques a installé Linux sur 400 de ses serveurs. « Ce système est aujourd'hui présent sur la plupart des serveurs », affirme Bercy.
- Les postes de travail des agents sont équipés de suites bureautiques et de navigateur libres. « La messagerie est entièrement composée de logiciels libres » souligne-t-on également. Rien n’est néanmoins précisé s’agissant du système d’exploitation (Windows, Mac OSX, etc.).
De la même manière que le ministère du Redressement productif, l’on assure une fois encore que la circulaire de Jean-Marc Ayrault « a accru l'intérêt préexistant pour les logiciels libres ».
Du côté des chiffres, ceux-ci sont les mêmes que ceux dévoilés par Arnaud Montebourg il y a quelques semaines, et qui concernaient une évaluation de l’ensemble des ministères dits économiques et financiers. Aux montants détaillés ci-dessous s’ajoutent 22 726 611 euros supplémentaires, injectés dans l'écosystème du logiciel libre au travers du marché de support aux logiciels libres, et ce sur une période allant de fin 2008 à fin 2012.
Tableau PC INpact - En euros
La Réforme de l'État et la Décentralisation restent peu bavards
Intéressons-nous maintenant à la 18ème réponse obtenue par Isabelle Attard : celle du ministère de la Décentralisation. Une fois encore, la réponse est identique (à l’exception d’une faute de frappe corrigée) à celle du ministère de la Réforme de l'État, parue il y a trois semaines. La ministre Lebranchu ne donnait alors guère d’informations, se contentant pour le volet financier à dévoiler l’estimation globale pour l’État (tableau ci-dessous).
Enfin, voici comme d'habitude un récapitulatif des informations obtenues jusqu'ici :