Sur demande de Microsoft, Google vient de déréférencer plusieurs pages permettant de télécharger des fichiers intitulés « Open Office », du nom de la célèbre suite bureautique libre. Une situation qui illustre une nouvelle fois les limites des notifications de retrait envoyées quotidiennement en masse aux hébergeurs.
Chaque semaine, Google reçoit plusieurs millions de requêtes d’ayants droit, dont le seul objectif est d’obtenir le déréférencement de pages accusées de porter atteinte à leur copyright. En clair, ils souhaitent que certaines URL disparaissent des résultats affichés par le célèbre moteur de recherche, au motif que les pages correspondantes contiennent ou participent à la diffusion de contenus illicites. C’est d’ailleurs le statut juridique des hébergeurs qui prévoit ce mécanisme : la responsabilité d’un intermédiaire tel que Google ne peut être engagée que s’il n’agit pas suite à une notification.
Open Office vs Microsoft Office
Mais depuis quelque temps, l’on remarque que l’augmentation considérable du nombre de requêtes ainsi adressées au géant de l’internet s’accompagne de certains effets pervers, à commencer des demandes non légitimes. Dernier exemple en date, repéré par TorrentFreak : plusieurs notifications adressées en juin dernier à la firme de Moutain View par LeakID, une société spécialisée, pour le compte de Microsoft.
Toutes ces requêtes visent en effet à obtenir le retrait d’URL dont le contenu porterait atteinte à la célèbre suite bureautique développée par la société de Bill Gates : Office. Sauf qu’au milieu des centaines de pages signalées par exemple au travers de cette requête en date du 11 juin, l’on retrouve 10 liens renvoyant vers du contenu dénommé « Open Office ». Si certaines des URL signalées redirigent vers des sites de torrent permettant de télécharger des fichiers légers de type « .exe » et ne correspondant manifestement pas à la suite bureautique libre du même nom, force est de constater qu’il ne s’agit pas de la suite Office de Microsoft.
Problème : dans le cadre de cette requête, Google a bel et bien déréférencé plusieurs des adresses URL signalées. En effet, 5 liens ont été retirés, 1 apparaît toujours, et 4 ne sont pas référencés. Cet exemple n’est d’ailleurs pas un cas isolé, puisque nos confrères ont retrouvé plusieurs autres exemples similaires (voir cette requête, ou bien encore celle-ci). Certaines des pages n’apparaissant plus dans les résultats du célèbre moteur de recherche renvoyaient pourtant bien vers le logiciel libre « Open Office ».
Est-ce une simple erreur ou ces demandes font-elles suite à une véritable volonté de la part de la firme de Redmond ? Difficile de le savoir. Rappelons néanmoins que Microsoft s’est fait remarqué il y a peu pour avoir réclamé le déréférencement de plusieurs pages appartenant à son propre site Internet, « Microsoft.com » (voir notre actualité). En outre, l’on se souvient également du déréférencement par Google de plusieurs URL permettant de télécharger le documentaire « The Pirate Bay - Away From Keyboard », une oeuvre pourtant sous licence Creative Commons. Cette fois, ce sont plusieurs grandes majors du cinéma américain qui étaient à l’origine des requêtes ayant provoqué ces retraits.