Exclusif. Selon l'un de nos informateurs, Pixmania serait en ce moment même en train de préparer sa fermeture. Dixons, sa maison-mère britannique, n'aurait pas réussi à trouver un repreneur et aurait donc mis à exécution sa menace du mois de mai dernier en fermant tout simplement l'enseigne française.
En sursis depuis longtemps
Propriété de Dixons depuis 2006 (à 77 %), Pixmania a longtemps été un cybermarchand majeur dans le paysage français et même européen. Spécialisé dans l'électronique, le site français, créé il y a déjà treize ans, s'est rapidement diversifié et a ouvert des bureaux dans de nombreux pays européens. Le site a même tenté l'aventure en dehors du monde numérique, en ouvrant des points retraits dans plusieurs pays. Cet épisode fut néanmoins de courte durée, l'enseigne fermant toutes ses boutiques physiques au début de l'année. La société a de plus recentré ses activités il y a peu, sa zone de couverture passant de 26 à 14 pays.
En mai dernier, Dixons a confirmé la situation difficile de Pixmania en annonçant dans son bilan financier qu'il était concentré sur la recherche de solutions pour ses filiales les plus en difficulté, « et en particulier Pixmania ». Une précision renforcée par Humphrey Singer, le directeur financier de Dixons, qui n'a pas caché être « intéressé par des solutions qui nous permettraient de nous désengager par le biais d’un processus de vente ». Pire encore, Singer a déclaré qu'en dernier recours, une fermeture était une option envisageable.
Des pertes qui se creusent
Certes, Pixmania dispose de « certains actifs de valeur, nous ne voulons donc pas nous contenter de tout fermer si nous pouvons l’éviter » affirmait le directeur financier de Dixons à l'époque. Mais trois mois après ces propos, il semble que la situation ne se soit pas améliorée, bien au contraire.
Fin juin dernier, Dixons annonçait que Pixmania plombait le bilan positif de ses autres activités, ceci du fait de ses frais de restructurations dans le but de réduire ses pertes (31,3 millions de livres en un an), qui ont quasi doublé par rapport à l'année précédente. Les effectifs français de Pixmania ont ainsi été réduits de moitié. Néanmoins, malgré ces licenciements et ces fermetures, la maison-mère annonçait que cela ne suffirait probablement pas et que « de nouvelles mesures seront nécessaires » pour redresser les finances du cybermarchand.
Une stratégie insuffisante ?
Selon notre source, la fermeture est désormais plus qu'une option. Une annonce sur ce sujet pourrait être réalisée par Dixons le mois prochain, probablement lors de son assemblée générale annuelle début septembre. Afin d'obtenir une officialisation de cette nouvelle, nous avons tenté de contacter le service presse de la société, en vain, que ce soit par téléphone ou courriel, Pixmania ne répond pas à nos messages.
Un membre de la direction de Pixmania a finalement répondu à nos sollicitations dans la soirée et a tenu à « réfuter complètement » cette nouvelle. Cela ne signifie toutefois pas que le revendeur est sorti d’affaire et que des évènements majeurs n'auront pas lieu dans les semaines ou mois à venir.
Quoi qu'il en soit, on peut se demander pourquoi la société britannique a croqué l'intégralité du Français l'an passé afin de pouvoir imposer sa stratégie. Une stratégie qui a consisté à licencier, à se retirer de douze pays, à fermer l'intégralité des points retraits, et à arrêter les branches déficitaires. Fermer boutique un an à peine après avoir pris les rênes du cybermarchand pourrait donc sembler bien rapide, comme si Dixons avait baissé les bras face à une situation finalement intenable et irréversible.