Twitter et Facebook viennent de s’attirer les foudres d’une organisation représentant des pilotes travaillant pour Ryanair. En effet, les deux réseaux sociaux ont fermé - momentanément - leurs comptes, suite à des demandes formulées par la célèbre compagnie aérienne, qui invoquait des atteintes à ses droits de propriété intellectuelle.
En fin de semaine dernière, le Ryanair Pilot Group (RPG) s’est élevé contre le sort réservé à sa page Facebook ainsi qu’à son fil Twitter par les deux célèbres réseaux sociaux. En effet, le 2 août, l’organisation représentant près de la moitié des pilotes de la compagnie low-cost voyait sa page Facebook fermée. Raison invoquée par le site ? « Un tiers a signalé que du contenu [publié sur cette page, ndlr] portait atteinte à ses droits » pouvait-on lire dans un message laconique. Le 7 août, ce fut au tour de son compte Twitter d’être suspendu...
« Il y a une volonté délibérée et orchestrée de faire taire la voix des pilotes de Ryanair » a alors réagi Evert van Zwol, président par intérim du RPG. Et pour cause : l’organisation remet en cause publiquement depuis quelque temps les conditions de travail des pilotes de la célèbre compagnie aérienne. En filigrane, l’on comprend rapidement que le dossier est épineux, la politique sociale de l’entreprise irlandaise pouvant avoir d’importantes répercussions sur la qualité de ses activités (bas niveaux de carburants, pressions sur le personnel, etc.).
Ryanair invoque une chasse aux trolls
Du côté de Ryanair, l’on ne cherche d’ailleurs pas à rejeter les responsabilités. « Nous accomplissons actuellement toutes les procédures afin d’avoir le contrôle de toutes les pages Ryanair sur les réseaux sociaux pour empêcher que des trolls se fassent passer pour Ryanair » a ainsi déclaré un porte-parole de l’entreprise, comme le rapporte l’Independent. L’on comprend ainsi que la compagnie aérienne ne se gène pas pour user de ses droits de propriété intellectuelle, et ce afin de justifier de ses demandes de retrait de certains contenus à des hébergeurs tels que Facebook ou Twitter.
Depuis, la page Facebook et le compte Twitter de la RPG ont été réactivés. Mais pour l’organisation, la pilule a bien du mal à passer. « En Europe, au 21e siècle, les tentatives de répression des communications sociales ne sont pas acceptables » tonne Evert van Zwol. Au-delà des stratégies ainsi mises en œuvre par Ryanair, c’est le rôle des réseaux sociaux dans cette affaire qui est critiqué. « Nous demandons à Facebook (de la même manière qu’à Twitter), d’assumer les missions qu’ils revendiquent à voix haute - à savoir : "donner la possibilité de partager des informations et rendre le monde plus ouvert et connecté". Ceci ne peut être atteint en fermant les pages d’un groupe spécifique, sur simple base d’une plainte sans fondement, sans justification et sans droit de réponse » tempête le RPG en conclusion.