Qui pourrait racheter BlackBerry ?

Pas AMD

Hier, surprenant bien du monde, BlackBerry a annoncé officiellement qu'il envisageait n'importe quel scénario pour redresser la barre. Si un partenariat voire une fusion sont possibles, c'est bien entendu la vente du Canadien qui alimente toutes les discussions. Mais qui pourrait racheter BlackBerry ?

BlackBerry Q10

De nombreux atouts dans sa manche

Affichant une croissance insolente depuis six ans, le marché des smartphones est un eldorado pour Samsung et Apple. Pour la dizaine de grands concurrents, sans même parler des petits constructeurs ou revendeurs, la situation est bien différente. Si LG, Sony ou encore les fabricants chinois ne sont pas en danger immédiat, et si Motorola est sous la houlette de Google, les situations de HTC, Nokia et bien sûr RIM sont plus inquiétantes. Le marché des smartphones réclamant des budgets marketing gigantesques et des dépenses en recherche et développement particulièrement élevées, il est aisé de réaliser des pertes.

 

BlackBerry, forte de ses années de gloire, a la chance de n'avoir aucune dette et de disposer d'une trésorerie importante de plusieurs milliards de dollars. De quoi voir venir encore plusieurs trimestres. La société canadienne dispose de plus de nombreux brevets d'une valeur potentielle supérieure à 1 milliard de dollars selon des analystes de Jefferies. Rajoutez qu'en matière de messagerie et de sécurité, l'entreprise dispose encore d'une certaine aura.

 

Son seul problème se situe donc au niveau de ses ventes, encore insuffisantes pour compenser ses coûts. Certes, BlackBerry s'est effondré en bourse, en voyant sa valorisation se diviser par vingt-deux en six ans. Mais l'entreprise dispose néanmoins de plusieurs atouts. Et quand on sait que Motorola Mobility a été racheté par Google pour 12,5 milliards de dollars, la société de Waterloo (Ontario) peut espérer atteindre une somme non négligeable.

Les constructeurs chinois pour étendre leurs tentacules dans le monde

Mais qui peut bien s'intéresser à BlackBerry tout en ayant les reins financiers assez solides pour le croquer, sachant qu'il faudra certainement débourser près de 10 milliards de dollars pour  ?

 

Roi des ventes de PC aux côtés de Hewlett-Packard, et bien aidé par ses nombreuses acquisitions (division PC d'IBM, Medion, etc.), le Chinois Lenovo compte aussi se faire une solide place dans les secteurs des tablettes tactiles et des smartphones. S'il connait déjà un certain succès en Asie, sa réussite est loin d'être gagnée dans les autres continents, même s'il faudra attendre la disponibilité de ses smartphones dans nos contrées pour en avoir le cœur net.

 

Lenovo, qui augmente trimestre après trimestre sa réserve de cash, fait surtout face à un secteur du PC en crise. Il lui faut donc trouver rapidement des alternatives. Croquer BlackBerry, qui lui permettrait d'obtenir un système d'exploitation propre et d'envahir plus aisément l'Amérique et l'Europe, serait un bon moyen pour le Chinois d'atteindre ses buts. Sans oublier les brevets dont dispose le Canadien, alors que Lenovo est peu pourvu dans le secteur mobile. Reste à savoir si l'image actuelle de BlackBerry ne sera pas un frein à un tel achat.

 

ZTE et Huawei, les deux grands constructeurs chinois, sont à peu près dans la même situation. Racheter BlackBerry se ferait principalement dans un but de consolidation, sachant qu'à court ou moyen terme, il est certain que le marché devra se resserrer, et que seule une poignée de fabricants survivra. Racheter ou être racheté (ou arrêter la production) est et sera la devise de bien des acteurs du marché, en dehors d'Apple, Samsung et Motorola/Google. L'OS mobile de BlackBerry, cumulé à son portefeuille de brevets, sont des atouts qui peuvent attirer des sociétés comme ZTE et Huawei. Mais seront-elles prêtes à sacrifier 10 milliards de dollars, ce qui pourrait impliquer un prêt ?

HP, Dell, Microsoft ou Cisco ?

Dès lors que nous pouvons exclure pour des raisons financières ou stratégiques des sociétés comme HTC, Sony Mobile, Motorola, Apple, Nokia et Samsung, qui reste-t-il ? Des acteurs extérieurs au monde mobile ou qui connaissent (ou ont connu) des échecs. Ceux qui sont dans cette situation et qui ont les reins financiers suffisants sont Hewlett-Packard, Cisco, Microsoft ou encore Dell.

 

Néanmoins, plusieurs facteurs peuvent nous faire douter que ces quatre sociétés se risqueront à acheter BlackBerry. Le premier (HP) a connu une belle désillusion avec l'épisode Palm, et si le marché des PC est en berne, le revoir rapidement attaquer le marché des smartphones est peu probable. HP a d'ailleurs déclaré récemment qu'un tel retour ne se fera que sur le long terme.

 

Cisco, société high-tech majeure et incontournable dans le secteur professionnel, pourrait bien être intéressée par un acteur comme BlackBerry disposant d'un historique chez les pros justement. Mais dès lors que le Canadien s'est orienté sans complexe vers le grand public, ceci depuis plusieurs années, il est probable qu'une telle situation refroidisse Cisco.

 

Du côté de Microsoft, s'il a évidemment les reins financiers pour une telle opération, et s'il est absent (en tant que constructeur) du marché des smartphones, contrairement aux tablettes, BlackBerry serait-il intéressant d'un point de vue stratégique ? Microsoft dispose déjà de son propre système, de nombreux brevets et de partenaires importants, en particulier Nokia. À moins que ce dernier ne lui fasse faux bond, ce qui changerait totalement la stratégie, il n'y a pas de raison de dépenser autant de milliards dans une telle société.

 

Enfin, Dell connait le marché des smartphones depuis de nombreuses années, sans jamais s'y être fait une réelle place néanmoins. Dans une situation normale, le rachat de BlackBerry serait crédible. Mais depuis de nombreux mois, l'Américain connait des difficultés à clarifier sa situation, Michael Dell, son PDG, souhaitant sortir de bourse, ce qui implique un rachat total d'actions. Ce qui doit évidemment être accepté par la majorité. Or, des actionnaires puissants - dont le milliardaire Carl Icahn - sont opposés à un tel scénario. Résultat : Dell danse sur une jambe depuis plusieurs mois, ce qui le fragilise. Ceci sans même parler de la crise des PC, même si l'orientation professionnelle de l'entreprise lui permet de limiter les dégâts.

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