Alors qu'une rumeur annonçait la semaine dernière que BlackBerry songeait à quitter la bourse à l'instar de Dell, les dirigeants de l'entreprise canadienne viennent en partie de confirmer qu'un tel scénario était possible. Plus précisément, la société a annoncé il y a quelques heures que n'importe quelle solution était envisagée afin de redresser l'entreprise.
Trouver des alternatives stratégiques
Signe que BlackBerry (ex-RIM) traverse une période difficile, pour ne pas parler de crise, le conseil d'administration du Canadien vient de publier un communiqué où de nombreuses informations ont été dévoilées. Nous apprenons ainsi qu'un comité spécial a été créé afin « d'explorer des alternatives stratégiques pour améliorer la valeur » de BlackBerry et accélérer les ventes des appareils sous BlackBerry 10.
Parmi les scénarios qui seront analysés par ce comité spécial, BlackBerry n'hésite pas à avancer la possibilité de la création d'une coentreprise, d'une alliance ou mieux encore, d'une vente de la société. Une nouvelle qui alimentera assurément des rumeurs déjà bouillantes depuis plusieurs années.
Un secteur trop concurrentiel
Outre la possibilité de quitter la bourse et donc de redevenir à 100 % privé, BlackBerry pourrait donc être racheté. Par qui ? Ces dernières années, divers noms ont été cités, dont Vodafone, Amazon, Microsoft, Nokia et Lenovo. Ce dernier, très présent dans les PC et qui grimpe dans les smartphones (en Chine), est clairement un acheteur potentiel de BlackBerry. Une rumeur a aussi cité l'an passé un possible intérêt de Samsung, néanmoins, au regard de l'importance de ce dernier, une acquisition serait peu probable.
Il faut surtout comprendre que si le marché des smartphones est florissant, il est particulièrement concurrentiel. Or Apple et Samsung sont quasi les seuls à réaliser d'importants bénéfices dans ce secteur. Les autres, pour sortir du lot, sont ainsi forcés de rogner sur leurs marges. Une situation intenable sur le long terme, qui implique nécessairement des rachats et des fusions dans les années à venir.
Quoi qu'il arrive dans les mois à venir, il est certain que la situation actuelle ne peut perdurer. Ancien leader du marché des smartphones dans de nombreux pays avant l'arrivée de l'iPhone et des appareils sous Android, BlackBerry est aujourd'hui insignifiant dans la plupart des territoires du globe. Il faut dire que la société a été plombée par une année 2012 totalement creuse, du fait du développement intensif de BlackBerry 10. Ce dernier, lancé il y a quelques mois, a certes permis au Canadien de redresser ses ventes, mais cela ne représente que quelques miettes du marché mondial, et ses tablettes sont un échec total.
Pour le moment, BlackBerry se contente donc de réduire ses coûts (en licenciant), de lancer de nouveaux appareils et de signer un maximum de partenariats pour écouler lesdits smartphones. Néanmoins, cela pourrait ne pas être suffisant pour redresser les comptes de la société.
Notez que suite à cette annonce, l'action de BlackBerry a bondi de près de 6 %. Sa valorisation n'en reste pas moins risible, avec moins de 5,5 milliards de dollars. En 2007, BlackBerry était valorisée à 120 milliards de dollars.