Cela fait maintenant plus de trois mois que Julian Assange se trouve retranché derrière les murs de l'ambassade d'Équateur à Londres. Pour tenter de sortir le fondateur de Wikileaks de cette impasse, les autorités équatoriennes jouent pour l'instant la carte des négociations diplomatiques. Une entrevue avec les autorités britanniques devrait d'ailleurs avoir lieu jeudi à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
Crédits : Reuters.
Alors que l’Équateur a accordé sa protection diplomatique à Julian Assange depuis le 16 août, le fondateur de Wikileaks reste dans une situation extrêmement délicate. Retranché au sein de l’ambassade londonienne de ce pays Sud-Américain, l’Australien fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt européen, émis par la Suède après qu’une plainte a été déposée contre lui durant l’été 2010. Si Julian Assange venait à sortir de l’ambassade équatorienne, il pourrait rapidement être interpellé par les autorités britanniques, afin d’être extradé vers la Suède. Seulement, l’intéressé craint d’être ensuite extradé vers les États-Unis. En attendant une solution, il reste cloitré derrière les murs de l'ambassade.
Pour tenter de sortir de cette impasse, l’Équateur avait rapidement affirmé vouloir ouvrir des négociations. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patino, a d’ailleurs émis une proposition concrète : « L'autre possibilité est que l'Équateur puisse obtenir l'autorisation de le transférer, si c'est ce qui est nécessaire, vers notre ambassade en Suède et le processus pourrait se poursuivre sous la protection de l'Equateur, en respect des demandes de la justice suédoise », a-t-il déclaré selon l’AFP.
Autrement dit, les autorités équatoriennes suggèrent un transfert de Julian Assange de leur ambassade londonienne vers celle de Stockholm, afin que Julian Assange soit entendu, mais sous couvert de garanties. Ricardo Patino a en effet précisé qu’il s’agissait d’une des multiples « alternatives de mobilité » pour que Julian Assange « puisse demeurer sous notre protection, notre asile, mais que puissent également être satisfaites les demandes de déclarations que la justice suédoise » requiert.
Ricardo Patino a par ailleurs annoncé sur Twitter qu’il allait s’entretenir ce jeudi avec William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, au sujet de Julian Assange. Le Royaume-Uni ne semble néanmoins pas prêt a effectuer de concession. Un porte-parole du ministère a effectivement indiqué samedi que le Royaume-Uni avait « fait connaître très clairement [sa] position sur Julian Assange », à savoir que ce dernier avait épuisé toutes les voies de recours et que son extradition vers la Suède s'imposait aux autorités britanniques. « Nous devons mener à bien cette obligation et nous avons pleinement l'intention de le faire. Cela reste notre position » a-t-il ajouté, toujours selon l’AFP.
De son côté, la Suède garde la tête froide : « Nous ne pouvons pas spéculer sur ce à quoi ressemblerait une telle solution », a indiqué une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, précisant qu’aucune demande particulière n’avait été reçue.