Cela fait maintenant plus de deux mois que la députée (écologiste) Isabelle Attard a demandé à chacun des 37 ministres du gouvernement Ayrault de fournir le détail de ses dépenses en logiciels, libres comme propriétaires, pour la période 2008-2012. Le ministère de la Culture est le quatorzième a fournir une réponse à l’élue.
Le ministère de l’Éducation nationale n’est pas le seul ministère à avoir répondu ce matin à la députée écologiste Isabelle Attard à propos de ses dépenses logicielles et de l’utilisation du libre par ses services. Le ministère de la Culture et de la communication s’est effectivement lui aussi plié à l’exercice, tout en se faisant autant bavard que la Rue de Grenelle (voir notre article).
« Pour le ministère de la culture et de la communication, l'usage des logiciels libres est une politique de longue date qui remonte au début des années 2000, commence par se vanter Aurélie Filippetti. Ministère précurseur dans l'usage d'Internet (culture.gouv.fr premier site gouvernemental) il a su très tôt faire appel aux logiciels libres pour développer son système d'information de manière ouverte aux nouvelles technologies dans un cadre contraint budgétairement ». Plus que ça encore, la Rue de Valois se dit un peu plus loin bien consciente « de l'intérêt des logiciels libres et cherche à en tirer le meilleur parti tant économique que technologique ».
Le ministère de la Culture affirme poursuivre ses efforts en la matière
Surtout, l’on apprend que le schéma directeur des systèmes d'information du ministère de la Culture, défini fin 2012, « a confirmé cette orientation favorable au logiciel libre, même si elle n'est en aucun cas exclusive ». Aurélie Filippetti affirme à cet égard que les technologies jugées coûteuses ou en voie d'obsolescence au niveau serveur seront remplacées par « des technologies libres, avec par exemple un recours à PostGreSql pour le remplacement de base de données existantes, le recours à Linux pour le remplacement d'autres systèmes UNIX résiduels... »
La Rue de Valois ventile ses chiffres
De la même manière que d’autres membres du gouvernement avant elle, Aurélie Filippetti évoque dans sa réponse « d'importants obstacles méthodologiques et pratiques » à la valorisation des dépenses logicielles de son ministère. La locataire de la Rue de Valois explique effectivement qu’il est difficile d’isoler les coûts des logiciels, sachant que ces derniers peuvent être inclus dans d’autres dépenses (prestataires de services, matériel...). Une évaluation a néanmoins été conduite par le service des achats de l’État, laquelle permet aux différents ministres de présenter des estimations depuis quelques semaines.
Le ministère de la Culture va cependant plus loin en détaillant à l'appui de ces chiffres ses évaluations de dépenses logicielles annuelles en trois segments (tableau ci-dessus). Ces catégories doivent se lire de la façon suivante :
- Segment 1 : « Top 10 » des éditeurs : Microsoft, Bull, Oracle France, IBM, Business Objects, SAP France SA, SAS Institute, Hewlett Packard France, SYBASE France, HR Access Solutions.
- Segment 2 : Logiciels et support des petits et moyens éditeurs et fournisseurs (directs et indirects).
- Segment 3 : Logiciels spécialisés (un seul ministère client).
La Rue de Valois ajoute d’autre part avoir identifié des dépenses relatives au test, au support ou à l’enrichissement de souches libres :
Récapitulatif
En attendant la réponse des vingt trois ministères n’ayant toujours pas répondu à Isabelle Attard, voici le récapitulatif des données divulguées jusqu’ici :
Tableaux PC INpact - En euros.