La stabilité n'est décidément pas le propre de SFR. Après de nombreux mouvements en 2012 et un changement en mai dernier, voilà que la société vient de placer Jean-Yves Charlier, jusqu'à lors Directeur Général de SFR, en tant que PDG. Stéphane Roussel, qui était PDG de SFR, rejoint pour sa part la Direction Générale de Vivendi.
Jean-Yves Charlier (Crédit photo : Jean Chiscano).
Une année 2012 très mouvementée pour la direction de SFR
Entre les turbulences liées à l'arrivée d'un nouveau concurrent et les changements stratégiques de sa maison-mère Vivendi, SFR n'a pas la vie facile.
Tout a ainsi commencé le 26 mars 2012, avec le départ de Frank Esser, pourtant PDG de SFR depuis douze longues années. Une stabilité remarquable qui tranchera avec les mois suivants. Remplacé de façon temporaire par le PDG de Vivendi de l'époque, à savoir Jean-Bernard Lévy, Esser devait initialement être remplacé cette fois de façon durable par Michel Combes à partir du 1er août 2012. Mais un mois auparavant, le 28 juin 2012, Jean-Bernard Lévy avait quitté à son tour la présidence de Vivendi pour des divergences stratégiques avec son conseil de surveillance. Suite à cette tempête au sein de Vivendi, Stéphane Roussel était alors devenu le patron de SFR. Enfin, le 20 août 2012, Jean-Yves Charlier fut placé en tant que Directeur général des activités Télécoms. Voilà pour 2012.
En 2013, à la fin du mois de mai, Charlier est devenu Directeur Général de SFR, travaillant de concert avec Roussel, alors Président du Conseil d'administration de SFR. Enfin, hier, mardi 6 août 2013, Vivendi annonce qu'il place Jean-Yves Charlier en tant que Président Directeur Général de sa filiale télécom, tandis que Roussel prend du galon et fait désormais parti de la Direction Générale de Vivendi.
Stéphane Roussel aura la lourde tâche de « superviser les Ressources Humaines et les changements d’organisation au sein du Groupe, (de) développer à cette occasion, en étroite collaboration avec le Directoire et les patrons des métiers, la culture et les échanges conformes aux vocations futures du Groupe (et d') assister le Conseil de Surveillance, avec l’appui du Directoire, sur l’évolution de la Gouvernance du Groupe liée à sa future configuration ». Au regard des objectifs confiés à Roussel, il semble clair que du mouvement s'annonce chez Vivendi, alors qu'il vient de se séparer d'Activision-Blizzard et qu'il devrait en faire de même d'ici peu avec Maroc Télécom.
Jean-Yves Charlier, seul maître à bord désormais
Les objectifs de Charlier n'ont pas été précisés. En mai dernier, lors de sa mise en place en tant que DG de SFR, l'homme déclarait néanmoins à ses salariés dans un mémo interne que « la société de demain sera fondée sur la connectivité, la mobilité, le très haut débit et le cloud. Autant de domaines dans lesquels nous sommes leaders ou déjà bien positionnés et dans lesquels nous allons continuer à investir de manière significative aussi bien pour le grand public, que pour les entreprises et les autres opérateurs clients de SFR. »
Un peu plus loin, toujours dans ce mémo interne, Charlier précisait que SFR devra poursuivre une politique commerciale ambitieuse mais aussi accroître ses investissements dans les réseaux à très haut débit, voire pourquoi pas « étudier d'éventuels partenariats industriels créateurs de valeur ». Cette dernière remarque a déjà été en partie appliquée, puisque SFR et Bouygues ont officialisé fin juillet leur volonté de mutualiser leurs réseaux 2G, 3G et surtout 4G afin de réaliser des économies tout en offrant le meilleur service possible. Un véritable partenariat industriel créateur de valeur donc.
Pour Charlier, le passage de DG à PDG ne devrait pas être difficile puisqu'il était à la tête de SFR depuis plusieurs mois déjà. Il a surtout déjà placé certains de ses propres associés au sein du Comité Exécutif, en particulier Sandrine Dufour, auparavant Directrice Financière Adjointe de Vivendi (depuis octobre 2010) et Directrice de l'innovation du groupe. Elle est depuis mai Directrice Exécutive Finance et Stratégie de SFR. Un poste majeur pour l'opérateur, alors que la stratégie a été bouleversée par la concurrence.