Cela faisait maintenant plus d’un mois qu’Edward Snowden était coincé au sein d’une zone de transit de l’aéroport de Moscou, dans l’attente de trouver une terre d’asile lui permettant de quitter cette prison dorée. Finalement, le lanceur d’alerte à l’origine des révélations sur les programmes Prism ou X-Keyscore est sorti hier de cet espace, après que la Russie lui a accordé un asile d’une durée d'un an.
Crédits : See-Ming Lee (CC BY 2.0) - Flickr.
Retranché derrière les murs de l’aéroport international Sheremetyevo depuis fin juin, Edward Snowden a finalement pu sortir de son enclave hier après-midi, comme le rapporte RussiaToday. L’avocat du lanceur d’alerte a annoncé pour l’occasion que la Russie venait d’accorder un asile politique d’une durée d’un an à l’Américain. « Je viens juste d’obtenir les papiers de la part des services de l’immigration russe. Il y a tout ce dont il a besoin pour quitter la zone de transit » a ainsi déclaré Anatoly Kucherena.
D’après les papiers montrés à la presse par l’avocat, Edward Snowden est désormais autorisé à rester en Russie jusqu’au 31 juillet 2014. Cette autorisation devrait d’ailleurs pouvoir être prolongée, sur demande. L’homme à l’origine des révélations sur le programme de surveillance américain Prism est donc maintenant libre d’aller et venir comme il le souhaite sur l’ensemble du territoire russe. La destination prise par l’ex-agent de la NSA n’a cependant pas été dévoilée par son conseil juridique. « C’est la personne la plus recherchée sur Terre et sa sécurité est une priorité » a-t-il ainsi fait valoir, tout en assurant qu’il rejoignait un endroit sûr.
Edward Snowden libre d'aller et venir en Russie jusqu'au 31 juillet 2014
« Au cours des huit dernières semaines, on a vu l'administration Obama ne montrer aucun respect à l’égard des lois internationales ou nationales, mais la justice a gagné en fin de compte. Je remercie la Russie de m'accorder l'asile en accord avec ses lois et ses obligations internationales » aurait déclaré Edward Snowden selon un communiqué publié sur le site de WikiLeaks, dans ce qui ressemble à un pied de nez en direction du président des États-Unis, également prix Nobel de la paix.
Mais si l’avenir de l’Américain s’éclaircit, il n’en demeure pas totalement dégagé pour autant. En effet, non seulement cet asile est temporaire, mais en plus le président Poutine a averti que l’homme devait s’engager à ne plus divulguer de documents secrets appartenant aux États-Unis. Les autorités américaines ont d’ailleurs annulé le passeport d’Edward Snowden. Elles n'entendent d'ailleurs pas relâcher leurs pressions à l'égard de leur ex-agent.
En effet, de l’autre côté du Pacifique, la Maison Blanche a fait part hier de son « extrême déception » quant à cette nouvelle. Mais la ligne reste inchangée. « Monsieur Snowden n’est pas un lanceur d’alerte, il est accusé d’avoir divulgué des informations classifiées » a ainsi tambouriné un porte-parole de la présidence des États-Unis, selon des propos rapportés par le Wall Street Journal.
On retiendra enfin que cette semaine fut d’ailleurs plutôt emblématique au sujet des « lanceurs d'alertes », puisque le soldat Bradley Manning - à l’origine de la divulgation par WikiLeaks de milliers de câbles diplomatiques américains - a été reconnu ce mardi coupable de 20 chefs d’accusations par une cour martiale, pour lesquels il encourt désormais une peine maximale de 136 ans de prison.