Épilogue du conflit né entre l’auteur de la fameuse photo de Coluche, le photographe Gaston Bergeret, et les Restos du Cœur. Les deux parties ont finalement trouvé un terrain d'entente. L'oeuvre pourra toujours être exploitée, mais non défigurée ou dénaturée.
Agacé de voir cette photographie « totalement défigurée et de la manière la plus hideuse » sous de multiples produits dérivés, Gaston Berger avait demandé à ce que cessent ces reprises. L’affaire débordait devant les tribunaux, obligeant dans le même temps à l’association fondée par Coluche à retirer le cliché de la centaine d’antennes locales et de son site.
Mis en cause rapidement, le photographe était sorti de son silence pour expliquer sa démarche à ceux qui l’avaient rapidement condamné par avance : « Mon travail est utilisé sur des supports pour lesquels je n’ai jamais été consulté (tee-shirts, tickets-restaurant, DVD, etc.) et par des tiers exploitants dont le choix a été fait sans que l’on me demande quoi que ce soit (commerce de tee-shirts Eleven, TF1, Universal Music France, Sony Music Entertainment France, RTL, etc.). Cette exploitation intensive se fait avec l’autorisation expresse des Restos du cœur, qui aurait garantie avoir les droits. »
Dans cette longue explication publiée par Next.Libé, Gaston Bergeret répondait encore que « mon but est avant tout de faire cesser les exploitations que je n’ai pas acceptées et qui comportent des dérives évidentes (dénaturation et absence de crédit de mon œuvre essentiellement, système de plus en plus marchand). »
Depuis, finalement, la paix s’est réinstallée entre le photographe et les Restos. Selon un communiqué commun, dont se fait écho l’AFP, Gaston Bergeret « renonce à toute indemnisation pour le passé ». Il confirme qu’il « ne remet pas en cause pour l'avenir son engagement initial de 1986, à savoir une utilisation gratuite de cette photographie par l'Association et ses partenaires, dans le cadre des activités des Restos du Cœur ». De leur côté, les Restos s’engagent à veiller à respecter l’intégrité de son œuvre. « Cette utilisation gratuite se fera dans le respect du droit moral d'auteur de Gaston Bergeret. »
Chez Arrêt sur Images, le photographe témoigne avoir « très mal vécu cette histoire » mais il persiste et signe : « Je reste fidèle à mon geste de départ qui était de la laisser gratuitement dans les centres de distribution ».