Le géant du web Amazon, que l'on peut difficilement décrire comme libraire tant ses activités sont nombreuses, vient de publier les résultats de son deuxième trimestre 2013. Et son chiffre d'affaires signe une belle croissance, à la fois porté par ses ventes de produits et de services. Ses marges restent toutefois quasi nulles, au point de terminer son trimestre avec une perte nette de 7 millions de dollars. Une goutte d'eau pour l'Américain.
Des marges limitées
Lancé en 1995, Amazon a lors de ses premières années été constamment déficitaire. Il faut dire qu'il réalisait des investissements conséquents pour s'étendre dans un marché internet encore peu développé. Qui plus est, la concurrence était forte à cette époque. En changeant de siècle, tout a rapidement basculé. La concurrence s'est amoindrie, et ses investissements ont commencé à payer. Son chiffre d'affaires a ainsi commencé à s'envoler, et les lourdes pertes ont rapidement disparu.
Néanmoins, si ses ventes n'ont eu de cesse de croître ces dernières années, ses résultats nets restent encore faibles. La faute à une politique de tarifs agressifs, que ce soit en matière de services ou même de ses produits Kindle. Ses bilans trimestriels sont alors simples pour Amazon depuis quelques années : un chiffre d'affaires en hausse, et un résultat net légèrement positif ou négatif.
Une perte équivalente à moins d'1h de chiffre d'affaires
Pour ce deuxième trimestre, Amazon dévoile un chiffre d'affaires de 15,704 milliards de dollars, en hausse de 22,3 %. La firme affiche aussi une perte nette de 7 millions de dollars, contre un bénéfice équivalent un an plus tôt. Une somme ridicule, qui correspond à son chiffre d'affaires réalisé en... 58 minutes. Il n'y a donc pas péril en la demeure, loin de là.
Géographiquement, Amazon reste toujours aussi dépendant de l'Amérique du Nord, avec 9,495 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur ce territoire, soit 60 % de son chiffre d'affaires mondial. L'international, c'est-à-dire la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Chine, le Japon et le Brésil, n'a donc représenté que 40 % de ses résultats. Et la croissance de l'international (13 %) a été bien inférieure à celle de l'Amérique du Nord (30 %), ce qui était déjà le cas l'an passé. Il faut dire qu'Amazon déploie aux États-Unis des services et des produits qu'il ne propose pas ailleurs.
Un record historique en bourse
Enfin, preuve que les faibles bénéfices n'inquiètent en aucun cas les investisseurs d'Amazon, l'action de ce dernier a atteint un nouveau record hier, avec une action à plus de 312 dollars, valorisant ainsi l'entreprise à plus de 140 milliards de dollars. C'est deux fois plus qu'eBay, et c'est surtout plus qu'Intel et même Cisco. Dans le secteur purement high-tech, seuls Apple, Google, Microsoft, et IBM devancent ainsi la firme de Jeff Bezos.