Comme nous l'expliquions dans notre dossier consacré au financement participatif, parfois certains projets ne se déroulent pas aussi bien que prévu. C'est malheureusement ce qui s'est passé pour The Doom That Came To Atlantic City, un jeu de plateau financé à hauteur de 122 874 dollars, annulé un an après son financement.
En mai 2012, Erik Chevalier, le fondateur de The Forking Path, un petit éditeur de jeux de plateaux, lançait une collecte sur Kickstarter pour financer son prochain titre : The Doom That Came To Atlantic City. Initialement, 35 000 dollars étaient nécessaires pour que le titre voie le jour, mais finalement ce sont plus de 120 000 dollars qui seront collectés, soit trois fois et demi le montant initial.
Un peu plus d'un an plus tard, le porteur du projet annonce à ses contributeurs que non, le jeu ne verra pas le jour. Lucide, Erik Chevalier admet qu'il est seul responsable. « Toutes les erreurs possibles ont été faites, certaines dues à mon inexpérience dans l'édition de jeux de plateau, d'autres à cause de conflits d'égo, de complications techniques ou de problèmes juridiques », explique-t-il.
« Chaque erreur a fait grandir la frustration, ne causant ainsi que des problèmes supplémentaires. Après avoir payé pour monter l'entreprise, pour les figurines, le déménagement à Portland, les licences logicielles, et l'embauche d'artistes pour faire des choses comme le livre de règles, notre budget est arrivé à un point de non-retour. Nous devions sortir le jeu à ce moment ou jamais. Malheureusement nous n'avions pas les cartes en main pour cela pour une variété de raisons », ajoute-t-il.
Kickstarter ne lève pas le petit doigt, et garde ses 10 % de commission
Erik Chevalier compte heureusement rembourser ses généreux donateurs comme les conditions de la plateforme l'imposent. Seul problème l'argent a déjà été en grande partie dépensé, le remboursement prendra donc du temps. Mais chose plus surprenante, malgré l'annulation, Kickstarter conserve sa commission de 10 % en poche, soit un peu plus de 12 000 dollars.
Dans ces conditions, on peut se demander si Kickstarter n'a pas intérêt à publier l'ensemble des projets qui lui sont soumis si la plateforme s'affranchit de toute responsabilité en cas d'échec. Heureusement, toutes les plateformes n'agissent pas de la même manière, et certaines apportent un soutien plus ou moins poussé aux internautes dans ce genre de cas de figure, comme nous l'avions évoqué dans notre dossier sur le crowdfunding dans le monde des jeux vidéo.