Loin d'être sorti d'affaires financièrement, BlackBerry vient d'annoncer avoir supprimé 250 emplois au sein de son siège social à Waterloo (Ontario), au Canada. La plupart travaillaient dans le secteur de la Recherche et Développement. S'ils ne représentent que 1 % de l'effectif du constructeur de smartphones, ces départs n'en restent pas moins hautement symboliques.
« Améliorer (son) efficacité »
Après une année 2012 très difficile, sans nouveaux produits, le Canadien BlackBerry (ex-RIM) redresse peu à peu la tête en augmentant ses ventes. Cela ne suffit toutefois pas pour repasser ses finances dans le vert. La société nord-américaine a ainsi affiché une perte de 84 millions de dollars lors du dernier trimestre. C'est certes bien inférieur aux pertes de l'année précédente (512 millions de dollars), mais la société est toujours dans le rouge et peine à redresser la barre.
Selon le réseau de télévision canadien CTV News, à l'origine de la nouvelle, un avis de licenciement a été envoyé cette semaine à 250 employés de BlackBerry. Ces salariés travaillaient dans une usine de tests de produits à Waterloo, au cœur même du siège social de la société canadienne. Cette information a été confirmée par BlackBerry auprès de La Presse Canadienne.
D'après la firme, ces départs « font partie de la prochaine étape de notre plan de redressement visant à améliorer l'efficacité et à adapter notre société aux nouvelles opportunités dans l'informatique mobile ». Cela complète aussi les départs massifs de ces dernières années, et en particulier les 5000 licenciés l'an passé.
De hauts cadres quittent le navire
Dans le même temps, David Smith, responsable du développement de la tablette tactile PlayBook, a plié bagage il y a peu. Un départ peu étonnant quand on sait qu'au deuxième trimestre, seulement 100 000 PlayBook ont été écoulées. Et il s'agissait de livraisons, non de ventes. Face aux iPad, iPad mini, Nexus 7 et 10 ou encore les Kindle Fire d'Amazon, il est difficile d'exister pour BlackBerry dans le marché des tablettes.
Ce départ d'un haut cadre de BlackBerry n'est pas le premier du genre. Le 10 juillet dernier, le Wall Street Journal révélait déjà que deux cadres majeurs de la société avaient eux aussi abandonné le navire. Il s'agissait de T.A. McCann et de Marc Gingras.
Le premier n'était pas forcément très attaché à BlackBerry, dès lors qu'il a rejoint ce dernier il y a deux ans après le rachat de sa start-up Gist. Depuis, il était notamment en charge de l'aspect social et de BBM au sein de la société. Quant à Marc Gingras, il est dans une situation quasi similaire. Sa société, Tungle, a été elle aussi croquée par BlackBerry en 2011. Il a dès lors été responsable de la gestion de produit et de la R&D de plusieurs applications portables chez le Canadien.
Notez qu'en bourse, l'action de BlackBerry est désormais sous les 9 dollars, la valorisant à moins de 4,7 milliards de dollars. Il s'agit du niveau le plus bas de son histoire, excepté un court passage en 2012, où l'action était même passée sous les 7 dollars. Les nouveaux smartphones n'ont, semble-t-il, pas encore convaincu les investisseurs.