Après Google, Yahoo!, Nokia, Intel, AMD et Microsoft, c'est au tour d'Apple de livrer à son tour les résultats de son deuxième trimestre 2013. Et si son chiffre d'affaires a stagné (+0,9 %) d'une année sur l'autre, son bénéfice net a par contre régressé de près de 2 milliards de dollars. La faute à une augmentation de ses coûts de fabrication et de son budget de recherche et développement.
L'iPhone superstar, l'iPad s'essouffle
Avec 35,323 milliards de dollars de chiffre d'affaires et un bénéfice net de 6,9 milliards de dollars, Apple reste la société numéro un du secteur high-tech financièrement. La société américaine devance ainsi des géants comme IBM ou Hewlett-Packard en termes de chiffre d'affaires, et son bénéfice est supérieur à celui de Microsoft, il est important de le rappeler. Néanmoins, pour de nombreux investisseurs, ces résultats sont décevants même si attendus. Il faut dire qu'Apple a habitué tout le monde à des niveaux de croissance indécents et à des records chaque trimestre. Voir la Pomme annoncer une baisse de son bénéfice net de 22 % peut donc être une déception. Le premier trimestre de l'année annonçait toutefois une telle tendance, puisque le bénéfice net était déjà en recul de 18 %.
Dans les détails, Apple a écoulé 31,2 millions d'iPhone, soit 5,2 millions de plus qu'en 2012 et 6,2 millions de moins qu'au premier trimestre 2013. Mais le point noir vient de l'iPad. La firme américaine en a en effet vendu seulement 14,6 millions d'unités, soit près de 4,8 millions de moins qu'au trimestre précédent et surtout 2,4 millions de moins que l'an passé au même trimestre. Financièrement, les iPad ont ainsi généré un chiffre d'affaires en baisse de 27 % (sur trois mois et sur un an). Il faut toutefois mentionner que ces niveaux de ventes restent supérieurs à ceux de la concurrence. C'est le marché des tablettes dans sa globalité qui a souffert lors de ce trimestre, non pas Apple uniquement.
Les iPod chutent toujours, les Mac résistent à la crise des PC
Les iPod, pour leur part, continuent de s'écrouler, avec 4,569 millions de baladeurs numériques écoulés, contre 5,633 millions au début de l'année et 6,751 millions l'an passé. Notez qu'il y a à peine quelques années, Apple arrivait à vendre plus de 10 millions d'iPod par trimestre. La concurrence des smartphones, dont l'iPhone lui-même, lui fait néanmoins de l'ombre depuis plusieurs années, réduisant trimestre après trimestre ses niveaux de ventes. Financièrement, les iPod demeurent de toute façon très secondaires pour Apple, comme vous pouvez le lire ci-dessous.
Du côté des ordinateurs par contre, Apple peut avoir le sourire aux lèvres. Certes, avec 3,754 millions de Mac écoulés, la Pomme voit ses ventes régresser de 5 % en trois mois et de 7 % en un an. Mais dès lors que le marché des ordinateurs s'écroule dans le monde, et en particulier dans ses marchés fétiches que sont l'Amérique du Nord et l'Europe, Apple réalise au contraire une excellente performance. Malgré ses ventes en baisse, Apple gagne donc en fait des parts de marché du fait des résultats de la concurrence. Rajoutons que financièrement, les Mac ont affiché une baisse du chiffre d'affaires de seulement 1 % par rapport à 2012. Preuve que ses ordinateurs haut de gamme continuent de trouver des clients.
iOS : 70 % des ventes d'Apple
Si l'on s'attarde uniquement sur les chiffres d'affaires des différents produits de la marque, voici leur importance par rapport au chiffre d'affaires total d'Apple (nombres arrondis) :
- iPhone : 51,4 %
- iPad : 18 %
- Mac : 13,8 %
- iTunes et autres logiciels et services : 11,3 %
- Accessoires : 3,3 %
- iPod (seuls) : 2 %
Vous l'aurez compris, les ventes d'iPod n'ont quasi plus d'importance pour Apple désormais, même si elles ont bien entendu une influence sur le succès d'iTunes et de l'App Store. L'iPhone reste l'atout majeur de la firme de Cupertino, avec plus de la moitié de son chiffre d'affaires à lui seul. iPhone et iPad cumulés représentent ainsi près de 70 % du chiffre d'affaires du groupe, et une part certainement plus élevée encore du bénéfice net.
Une marge en net recul
Notez que la marge brute d'Apple a fortement régressée en un an. En 2012, elle était ainsi de 42,8 %. Cette année, elle n'est que de 36,8 %. Sur ces trois derniers trimestres, elle est de 37,8 %, contre 45 % un an plus tôt. Une différence importante qui s'explique par une hausse des coûts, en partie du fait des frais plus élevés à reverser à Foxconn, son sous-traitant numéro un, du fait de standards de qualité plus élevés (et de salaires plus importants). Ses dépenses en recherche et développement (R&D) ont aussi augmenté de 34 % en un an, ce qui laisserait à penser qu'Apple travaille bien sur de nouveaux produits...
Enfin, il est intéressant de noter que géographiquement, l'Amérique a généré un chiffre d'affaires en hausse de 12 % en un an, tandis que le Japon a crû de 27 %. A contrario, l'Europe a légèrement régressé (-8 %), tout comme la Chine (-14 %). En trois mois, ce dernier affiche par contre une chute dramatique de 43 %, en passant de 8,2 milliards à 4,6 milliards de dollars. Selon les données d'Apple, l'Amérique à elle seule représente plus de 40 % de son chiffre d'affaires, soit deux fois plus que l'Europe et l'Asie.