La géolocalisation des véhicules n’aide pas toujours au licenciement

La géolocalisation des véhicules n’aide pas toujours au licenciement

Le trou de secours

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

23/07/2013 3 minutes
42

La géolocalisation des véhicules n’aide pas toujours au licenciement

Dans une décision rendue le 16 mai dernier, et que PC INpact reproduit ci-dessous, la cour d’appel d’Orléans a jugé « sans cause réelle et sérieuse » un licenciement prononcé pour faute grave à partir d'éléments émanant d’un dispositif de géolocalisation d’un salarié. Explications.

 

Travaillant depuis 2009 au sein d’une entreprise spécialisée dans le nettoyage industriel, Jean-Bernard X est remercié dès février 2010 par son employeur. Ce dernier estime alors que le salarié a commis une faute grave en travaillant moins que ce que prévoyait son contrat de travail. Sauf que le patron se base ici sur un moyen de preuve un peu particulier : le dispositif de géolocalisation installé sur le véhicule professionnel de Monsieur X.

 

Jean-Bernard X conteste alors son licenciement devant le conseil de prud’hommes de Tours, qui juge que celui-ci s’avère effectivement être « sans cause réelle et sérieuse ». Différentes indemnités, d’un montant total supérieur à 10 000 euros, sont ainsi accordées au salarié. Mais suite à ce jugement rendu en janvier 2012, c’est l’employeur qui se décide à faire appel de cette décision.

Un dispositif de géo-localisation du véhicule aux contours déterminés

De retour devant les juges, l’affaire connaît une issue similaire. En cause : le dispositif de géolocalisation, qui permet à l’employeur d’étayer ses accusations à l’encontre de son ex-salarié. « Si Jean-Bernard X a été informé aux termes de son contrat de travail, de l'installation dans le véhicule mis à sa disposition pour la réalisation de ses missions, ce dispositif avait pour objet la gestion et la rentabilisation des flottes de véhicules de la société et l'optimisation des coûts de fonctionnement ainsi que cela ressort tant du contrat que de la déclaration obligatoire à la CNIL » relèvent ainsi les juges.

 

En clair, l’employé était au courant que ce dispositif de géolocalisation servirait à des fins bien précises. Mais il ne savait pas qu’il pourrait être utilisé afin de contrôler ses horaires de travail. L’employeur ne pouvait donc pas s’en servir de cette manière, la preuve est par conséquent irrecevable. C’est en tout cas ce qu’a conclu la cour d’appel d’Orléans en déduisant que ce dispositif ne pouvait dès lors « en aucune manière être utilisé pour contrôler les horaires de travail des salariés ».

 

La cour d’appel souligne néanmoins que ce moyen de preuve aurait éventuellement pu être recevable dans une situation bien précise : en « l'absence d'autres moyens de contrôle et à condition que le salarié ne dispose pas d'une liberté dans l’organisation de son travail ». C’est d’ailleurs la Cour de cassation qui avait posé ce principe dans une décision rendue en novembre 2011.

 

Le jugement de première instance a donc été confirmé. L'entreprise devra cependant verser 400 euros supplémentaires au salarié au titre des frais de justice. 

Écrit par Xavier Berne

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Introduction

Un dispositif de géo-localisation du véhicule aux contours déterminés

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Commentaires (42)


Hm, logique.



Cependant, au vu de cette décision, ça veut dire que potentiellement, toute personne qui ne sait pas quel dispositif est utilisé pour contrôler ses horaires peut faire ce qu’il veut de sont temps de travail, parce qu’il est garanti de gagner le procès par la suite ?


…Et comment il va faire ça ?

“Tiens, je vais passer plus de temps chez moi, parce que je ne SAIS PAS que je suis surveillé” ????

Tu ne trouves pas qu’il y a quelque chose bizarre là ?

Le jugement est que si un moyen est utilisé pour contrôler les véhicules, optimiser bla, bla tu ne peux pas l’utiliser pour contrôler les horaires de l’employé.

Ou alors, tu as prévenu avant ton employé que le dispositif peut aussi à servir d’espion horaire. C’est tout.









Arjofocolovi a écrit :



Hm, logique.



Cependant, au vu de cette décision, ça veut dire que potentiellement, toute personne qui ne sait pas quel dispositif est utilisé pour contrôler ses horaires peut faire ce qu’il veut de sont temps de travail, parce qu’il est garanti de gagner le procès par la suite ?







Je pense que cela est valable pour ce genre de dispositifs uniquement (GPS, Smartphone etc.). Si tu badge à l’entrée de ton lieu de travail, je doute que tu puisse vraiment contester…









Skeeder a écrit :



Je pense que cela est valable pour ce genre de dispositifs uniquement (GPS, Smartphone etc.). Si tu badge à l’entrée de ton lieu de travail, je doute que tu puisse vraiment contester…





Sur mon lieu de travail, on badge pour entrer, mais ce n’est pas utilisé pour contrôler les horaires, c’est uniquement une mesure de sécurité.



Dans ces conditions, je vois mal comment le salarié peut deviner ce qui est utilisé pour contrôler ses horaires.









Arjofocolovi a écrit :



Sur mon lieu de travail, on badge pour entrer, mais ce n’est pas utilisé pour contrôler les horaires, c’est uniquement une mesure de sécurité.



Dans ces conditions, je vois mal comment le salarié peut deviner ce qui est utilisé pour contrôler ses horaires.





je badge 2x

au tourniquet (présence) et a la pointeuse (pour les horaires)

sachant qu’il me faut encore passer au vestiaire apres et 5 min de marche pour aller dans mon labo…. <img data-src=" />









Tohrnoriac a écrit :



je badge 2x

au tourniquet (présence) et a la pointeuse (pour les horaires)

sachant qu’il me faut encore passer au vestiaire apres et 5 min de marche pour aller dans mon labo…. <img data-src=" />





Au moins toi ton temps de préparation au travail est décompté ! Chanceux va !



GG Jean-Bernard <img data-src=" />


C’est vraiment ecoeurant… Pas étonnant que les glands restent en France pendant que les mecs un poil bosseur fuient massivement vers les pays anglosaxons…








Arjofocolovi a écrit :



Au moins toi ton temps de préparation au travail est décompté ! Chanceux va !







ya des badgeuses un peu partout, dont certaines juste en face des vestiaires, mais étant en horaires variables et intérim, j’ai la badgeuse qui est a l’entrée du batiment



Bon, faudrait ça chez moi sur les voitures de service, ça permettrait de voir que les ex de jeunessse et sport vont faire les soldes pendant les heures de travail…








Arjofocolovi a écrit :



Sur mon lieu de travail, on badge pour entrer, mais ce n’est pas utilisé pour contrôler les horaires, c’est uniquement une mesure de sécurité.



Dans ces conditions, je vois mal comment le salarié peut deviner ce qui est utilisé pour contrôler ses horaires.







Si le controle des heures est réalisé informatiquement, l’employeur a l’obligation de déposer un dossier à la CNIL. Tu peux interroger ton employeur déjà … et voir ensuite si le dossier a été déposé. Mais bon si vous êtes 3 employés, ton patron a juste besoin d’utiliser ses yeux et sa montre.









Arjofocolovi a écrit :



Cependant, au vu de cette décision, ça veut dire que potentiellement, toute personne qui ne sait pas quel dispositif est utilisé pour contrôler ses horaires peut faire ce qu’il veut de sont temps de travail, parce qu’il est garanti de gagner le procès par la suite ?







Oui, cette personne gagnera le procès pour licenciement sans indemnité. Elle sera donc licenciée, mais avec indemnités. Génial ! <img data-src=" />



400 € seulement pour une manoeuvre dilatoire ?



40.000 € aurait été plus justifié pour un employeur qui prend la Justice pour des cons…








baldodo a écrit :



Si le controle des heures est réalisé informatiquement, l’employeur a l’obligation de déposer un dossier à la CNIL. Tu peux interroger ton employeur déjà … et voir ensuite si le dossier a été déposé. Mais bon si vous êtes 3 employés, ton patron a juste besoin d’utiliser ses yeux et sa montre.





Oh mais je sais comment le contrôle est fait. Mais tout le monde ne s’en préoccupe pas forcément.



Je sais pas, vu la logique utilisée sur ce jugement je me demande ce qui se passerait dans d’autres cas.









127.0.0.1 a écrit :



Oui, cette personne gagnera le procès pour licenciement sans indemnité. Elle sera donc licenciée, mais avec indemnités. Génial ! <img data-src=" />









Bah si c’est un job dont tu n’as rien à foutre (comme beaucoup existent dans ce monde, malheureusement), c’est tout bénéf.









-zardoz- a écrit :



400 € seulement pour une manoeuvre dilatoire ?



40.000 € aurait été plus justifié pour un employeur qui prend la Justice pour des cons…







C’est une procédure d’appel qui vient pour trancher un litige déjà jugé en première instance, et que je résume ici :



D’un côté, on a un employeur qui a utilisé un système de géolocalisation pour pister un salarié alors qu’il n’y avait pas droit, et se base là-dessus pour dire qu’il ne restait pas suffiamment sur place d’un chantier à l’autre pour bien faire son boulot. De l’autre, un employé qui ne peut pas prouver de façon suffisante qu’il a effectué les heures sups qu’il prétend avoir effectué.



La jurisprudence voulant que le doute bénéficie à l’employé, cette clause a joué en la faveur de ce deernier. Surtout que, par nature, son travail lui permettait d’organiser ses heures de travail de façon souple afin, entre autres, de faire face à des imprévus de dernière minute.



Comme il s’agit d’un jugement en appel de l’employeur, le juge d’appel confirme le jugement initial, qui allouait 9700 € à l’employé sur la base du caractère abusif du licenciement, et rajoute 400 € pour lui à titre de remboursement de frais complémentaires qu’il a du engager au titre de l’appel.







127.0.0.1 a écrit :



Oui, cette personne gagnera le procès pour licenciement sans indemnité. Elle sera donc licenciée, mais avec indemnités. Génial ! <img data-src=" />







C’est le caractère déloyal de la preuve en faveur de l’employeur qui est sanctionné ici. Le moyen de recueil de cette preuve n’aurait pas été un dispositif détourné de sa fonction première par l’employeur à l’insu de l’employé, le son de cloche aurait été tout autre.



La surveillance du travail, elle est réglementée, ce n’est pas pour faire joli.









Commentaire_supprime a écrit :



C’est une procédure d’appel qui vient pour trancher un litige déjà jugé en première instance, et que je résume ici :







Certes ! Mais le seul défraiement du coût de la défense me paraît vraiment minimaliste, puisque l’employeur n’a manifestement fourni aucun élément nouveau pour justifier de son appel ?



Le salarié n’a pas à justifier de son emploi du temps auprès de la justice qui ne lui reproche rien. C’est à l’employeur de justifier sa sanction, ce qu’il n’a réussi à faire auprès d’aucune des deux instances. Donc, puisqu’il a interjeté appel du premier jugement sans apporter aucun élément, il est dans son tort et passible d’une pénalité qu’on aurait pu espérer…










-zardoz- a écrit :



400 € seulement pour une manoeuvre dilatoire ?



40.000 € aurait été plus justifié pour un employeur qui prend la Justice pour des cons…





Et pour un employé qui prend son employeur pour un con on fait quoi ?









Commentaire_supprime a écrit :



C’est le caractère déloyal de la preuve en faveur de l’employeur qui est sanctionné ici. Le moyen de recueil de cette preuve n’aurait pas été un dispositif détourné de sa fonction première par l’employeur à l’insu de l’employé, le son de cloche aurait été tout autre.





C’est avec un mode de pensée comme ça qu’on se laisse envahir par Big Brother, et avec le sourire en plus. “Ah, ne vous inquiétez pas, on recueille toutes vos données mais on ne s’autorise à les utiliser que pour X ou Y”. C’est cela oui, Mr Schmidt… <img data-src=" />









ISFNoah a écrit :



C’est avec un mode de pensée comme ça qu’on se laisse envahir par Big Brother, et avec le sourire en plus. “Ah, ne vous inquiétez pas, on recueille toutes vos données mais on ne s’autorise à les utiliser que pour X ou Y”. C’est cela oui, Mr Schmidt… <img data-src=" />







On est dans un état de droit, et mettre quelqu’un sous surveillance sur son lieu de travail, ça se déclare et ça ne se fait pas à l’insu du plein gré de la personne concernée.



La loi encadre strictement l’affaire, et le salarié peut saisir la juridiction compétente en cas d’abus de surveillance de la part de l’employeur, déclarée ou pas.



Surveiller ses salariés sur leur lieu de travail, ça doit être justifié et ça ne se fait pas n’importe comment. Et le contentieux, ça marche dans les deux sens.









Commentaire_supprime a écrit :



On est dans un état de droit, et mettre quelqu’un sous surveillance sur son lieu de travail, ça se déclare et ça ne se fait pas à l’insu du plein gré de la personne concernée.



La loi encadre strictement l’affaire, et le salarié peut saisir la juridiction compétente en cas d’abus de surveillance de la part de l’employeur, déclarée ou pas.



Surveiller ses salariés sur leur lieu de travail, ça doit être justifié et ça ne se fait pas n’importe comment. Et le contentieux, ça marche dans les deux sens.





Je crois que tu n’as pas compris ce que j’ai écrit…



Hummm, il n’y a que moi qui voit une énorme contradiction dans les propos de la Cour d’appel???



Elle dit que “ ce dispositif avait pour objet la gestion et la rentabilisation des flottes de véhicules de la société et l’optimisation des coûts de fonctionnement ainsi que cela ressort tant du contrat que de la déclaration obligatoire à la CNIL », on est d’accord?



Or si on veut rentabiliser et optimiser la gestion des flottes de véhicules, on est bien obligé de connaitre et de contrôler les horaires de travail des employés.

Je vois mal comment optimiser la gestion des véhicules sans connaitre de leur utilisation par les employés. Ça reviendrait à dire: on installe le système pour mieux gérer, mais comme on peut pas vérifier comment nos employés se servent de nos véhicules, le système ne sert à rien…



Y a pas un peu du “je te prends pour un con” dans l’air, là<img data-src=" />??









Commentaire_supprime a écrit :



C’est une procédure d’appel qui vient pour trancher un litige déjà jugé en première instance, et que je résume ici :



D’un côté, on a un employeur qui a utilisé un système de géolocalisation pour pister un salarié alors qu’il n’y avait pas droit, et se base là-dessus pour dire qu’il ne restait pas suffiamment sur place d’un chantier à l’autre pour bien faire son boulot. De l’autre, un employé qui ne peut pas prouver de façon suffisante qu’il a effectué les heures sups qu’il prétend avoir effectué.



La jurisprudence voulant que le doute bénéficie à l’employé, cette clause a joué en la faveur de ce deernier. Surtout que, par nature, son travail lui permettait d’organiser ses heures de travail de façon souple afin, entre autres, de faire face à des imprévus de dernière minute.



Comme il s’agit d’un jugement en appel de l’employeur, le juge d’appel confirme le jugement initial, qui allouait 9700 € à l’employé sur la base du caractère abusif du licenciement, et rajoute 400 € pour lui à titre de remboursement de frais complémentaires qu’il a du engager au titre de l’appel.







C’est le caractère déloyal de la preuve en faveur de l’employeur qui est sanctionné ici. Le moyen de recueil de cette preuve n’aurait pas été un dispositif détourné de sa fonction première par l’employeur à l’insu de l’employé, le son de cloche aurait été tout autre.



La surveillance du travail, elle est réglementée, ce n’est pas pour faire joli.





<img data-src=" /> tout +1



Le problème ici est effectivement, que les données du GPS ne sont pas prévues (et annoncées comme telles) dans le contrat de travail et par la déclaration à la CNIL.



D’autant plus que l’employé possède une certaine latitude dans ses horaires et son organisation, ce qui prévu dans le contrat, et le patron n’a donc pas à “pister” son employé, qui doit être jugé aux résultats.



Si les résultats ne sont pas là, l’employeur peut alors demander au salarié des comptes, et lui proposer d’utiliser le GPS pour le suivre, moyennant un avenant au contrat et une déclaration à la CNIL.



Donc on a une preuve non valide, ainsi que l’usage de moyens techniques pour surveiller un salarié qui répond à ses objectif professionnels.



PS : à tous les représentants du “les anglosaxons sont moins chiants que nous, ils peuvent faire ce qu’ils veulent”, je leur conseille d’aller voir ailleurs si c’est mieux, la France ne retient PERSONNE !









linkin623 a écrit :



<img data-src=" /> tout +1



Le problème ici est effectivement, que les données du GPS ne sont pas prévues (et annoncées comme telles) dans le contrat de travail et par la déclaration à la CNIL.



D’autant plus que l’employé possède une certaine latitude dans ses horaires et son organisation, ce qui prévu dans le contrat, et le patron n’a donc pas à “pister” son employé, qui doit être jugé aux résultats.



Si les résultats ne sont pas là, l’employeur peut alors demander au salarié des comptes, et lui proposer d’utiliser le GPS pour le suivre, moyennant un avenant au contrat et une déclaration à la CNIL.



Donc on a une preuve non valide, ainsi que l’usage de moyens techniques pour surveiller un salarié qui répond à ses objectif professionnels.







Sur la loyauté de la preuve, comme je l’ai dit plus haut, l’appréciation de la Cour est quand même très capillotractée: une sorte de vice de forme teintée d’une mauvaise foi ou interprétation très suspecte.

Cela est plus que discutable.







linkin623 a écrit :



PS : à tous les représentants du “les anglosaxons sont moins chiants que nous, ils peuvent faire ce qu’ils veulent”, je leur conseille d’aller voir ailleurs si c’est mieux, la France ne retient PERSONNE !







C’est ce qu’ils font.



Avec un pays en crise quasi permanente et presque 11% de chômeurs (en constante augmentation), il y a de quoi se poser des questions.

Les entreprises innovantes préfèrent s’installer à l’étranger plutôt que de rester dans un pays où la surenchère législative empêche de se développer.



Quel seuil critique devrons-nous atteindre pour que le législateur réagisse enfin?

15… 20… 25 % de taux de chômage??



Le “allez voir ailleurs” n’est certainement pas la meilleure solution









js2082 a écrit :



C’est ce qu’ils font.



Avec un pays en crise quasi permanente et presque 11% de chômeurs (en constante augmentation), il y a de quoi se poser des questions.

Les entreprises innovantes préfèrent s’installer à l’étranger plutôt que de rester dans un pays où la surenchère législative empêche de se développer.



Quel seuil critique devrons-nous atteindre pour que le législateur réagisse enfin?

15… 20… 25 % de taux de chômage??



Le “allez voir ailleurs” n’est certainement pas la meilleure solution







C’est où exactement cet étranger ? Parce que la France est loin d’être le seul pays où le chômage augmente (et loin d’être le pire d’ailleurs…)

Donc peut-être que ce n’est pas spécialement dû à la politique française en matière de protection des travailleurs…









yoda222 a écrit :



C’est où exactement cet étranger ? Parce que la France est loin d’être le seul pays où le chômage augmente (et loin d’être le pire d’ailleurs…)

Donc peut-être que ce n’est pas spécialement dû à la politique française en matière de protection des travailleurs…









js2082 a écrit :



Avec un pays en crise quasi permanente et presque 11% de chômeurs (en constante augmentation), il y a de quoi se poser des questions.

Les entreprises innovantes préfèrent s’installer à l’étranger plutôt que de rester dans un pays où la surenchère législative empêche de se développer.



Quel seuil critique devrons-nous atteindre pour que le législateur réagisse enfin?

15… 20… 25 % de taux de chômage??



Le “allez voir ailleurs” n’est certainement pas la meilleure solution







<img data-src=" /> voilà ce qu’il y a derrière le “aller voir ailleurs”.



L’herbe est toujours plus verte ailleurs, surtout vu d’ici, surtout en Irlande /joke



Ca m’énerve d’entendre ces ultra libéraux, qui pensent que la loi et la justice sont des entrave permanentes. C’est le but, sinon on appelle ça la loi du plus fort!



Leur philosophie politique se résume à “plus t’as de pognon, plus tu peux faire ce que tu veux”. Ce qui revient à la loi du plus fort.

On a inventé la société depuis hein !









js2082 a écrit :



Hummm, il n’y a que moi qui voit une énorme contradiction dans les propos de la Cour d’appel???



Elle dit que “ ce dispositif avait pour objet la gestion et la rentabilisation des flottes de véhicules de la société et l’optimisation des coûts de fonctionnement ainsi que cela ressort tant du contrat que de la déclaration obligatoire à la CNIL », on est d’accord?



Or si on veut rentabiliser et optimiser la gestion des flottes de véhicules, on est bien obligé de connaitre et de contrôler les horaires de travail des employés.

Je vois mal comment optimiser la gestion des véhicules sans connaitre de leur utilisation par les employés. Ça reviendrait à dire: on installe le système pour mieux gérer, mais comme on peut pas vérifier comment nos employés se servent de nos véhicules, le système ne sert à rien…



Y a pas un peu du “je te prends pour un con” dans l’air, là<img data-src=" />??







Il n’y a pas de contradiction, dans la phrase que tu cites, l’objet c’est la flotte de voiture, plus exactement sa gestion, même si cela permet une visibilité sur les horaires des employés, l’objet est et restera la gestion de la flotte.

Comme déjà dit, si il était stipulé que le système utilisé est prévu pour le contrôle des horaires des employés (on change donc d’objet puisque là il s’agit de l’employé) et ce en plus de la gestion de la flotte, alors le jugement aurait été différent.









linkin623 a écrit :



<img data-src=" /> tout +1



Le problème ici est effectivement, que les données du GPS ne sont pas prévues (et annoncées comme telles) dans le contrat de travail et par la déclaration à la CNIL.



D’autant plus que l’employé possède une certaine latitude dans ses horaires et son organisation, ce qui prévu dans le contrat, et le patron n’a donc pas à “pister” son employé, qui doit être jugé aux résultats.



Si les résultats ne sont pas là, l’employeur peut alors demander au salarié des comptes, et lui proposer d’utiliser le GPS pour le suivre, moyennant un avenant au contrat et une déclaration à la CNIL.



Donc on a une preuve non valide, ainsi que l’usage de moyens techniques pour surveiller un salarié qui répond à ses objectif professionnels.



PS : à tous les représentants du “les anglosaxons sont moins chiants que nous, ils peuvent faire ce qu’ils veulent”, je leur conseille d’aller voir ailleurs si c’est mieux, la France ne retient PERSONNE !







Surtout qu’aux US et en Grande-Bretagne, c’est encore plus strict que chez nous pour ce genre de dispositifs !







js2082 a écrit :



Sur la loyauté de la preuve, comme je l’ai dit plus haut, l’appréciation de la Cour est quand même très capillotractée: une sorte de vice de forme teintée d’une mauvaise foi ou interprétation très suspecte.

Cela est plus que discutable.







Non.



La finalité du système, c’était de suivre les déplacements d’un véhicule, pas ceux du salarié qui l’utilise. Pour le second cas, il y a des lois qui s’appliquent et qui n’ont pas été appliquées dans le cas soumis ici au jugement en appel.



Il n’y a rien à discuter, l’employeur a détourné de sa fonction initiale un système automatique de localisation de véhicule pour en faire un outil de surveillance, cela dans la plus parfaite illégalité.









Arjofocolovi a écrit :



Hm, logique.



Cependant, au vu de cette décision, ça veut dire que potentiellement, toute personne qui ne sait pas quel dispositif est utilisé pour contrôler ses horaires peut faire ce qu’il veut de sont temps de travail, parce qu’il est garanti de gagner le procès par la suite ?







Je suis assez choqué que parce qu’une preuve est irrecevable les prud’hommes infligent une indemnité assez conséquente a l’entreprise, le but des prud’hommes est de voir la situation dans sa globalité.



soit effectivement le salarié dispose d’une liberté dans l’organisation de son travail et le licenciement n’est pas justifié soit il n’avait pas cette liberté et les 10 000€ me paraissent disproportionnés (meme si la aussi légalement le licenciement ne se justifie pas)









linkin623 a écrit :



Ca m’énerve d’entendre ces ultra libéraux, qui pensent que la loi et la justice sont des entrave permanentes. C’est le but, sinon on appelle ça la loi du plus fort!



Leur philosophie politique se résume à “plus t’as de pognon, plus tu peux faire ce que tu veux”. Ce qui revient à la loi du plus fort.

On a inventé la société depuis hein !







Il y a une différence entre être ultra libéral et vouloir une simplification administrative.

La lourdeur administrative et législative française existe bel et bien. Ce n’est pas un quelconque mythe des libéraux tout méchants mais une réalité qui pèse sur l’économie de notre pays.



As-tu déjà tenté la création d’entreprise?

Si tu as le malheur d’avoir plus de deux employés, tu te dois de remplir plus d’une dizaine de formulaires différents.

Si tu veux obtenir des aides, il va te falloir un projet en béton qui risque d’être retoqué parce que tu n’as pas eu de lettre de recommandation d’un membre du comité directeur.

Le pire sont sans doute les incubateurs qui te demandent tout le détail de tes idées pour t’envoyer bouler si tu as le malheur de refuser des prêts d’une banque bien précise et “l’aide” d’un partenaire bien précis.



Comme tu dis, c’est la loi du plus fort. Tout est fait en France pour que les entreprises nouvelles coulent (on met de coté tout ce qui est auto entrepreneur et eurl)



Quant au droit du travail, si tu n’as pas un juriste spécialisé avec toi, hé ben tu te fais entuber à tous les coups.

Dans notre cas, c’est l’employé qui est en faute, mais c’est le patron qui trinque. Pas de pitié, pas de demi-mesure, c’est tout ou rien.



Quand la forme l’emporte sur le fond de cette manière, ça devient juste du n’importe quoi. Ce n’est plus de justice dont on parle mais de maniérisme judiciaire qui commence sérieusement à poser problème.







Commentaire_supprime a écrit :



Non.



La finalité du système, c’était de suivre les déplacements d’un véhicule, pas ceux du salarié qui l’utilise. Pour le second cas, il y a des lois qui s’appliquent et qui n’ont pas été appliquées dans le cas soumis ici au jugement en appel.



Il n’y a rien à discuter, l’employeur a détourné de sa fonction initiale un système automatique de localisation de véhicule pour en faire un outil de surveillance, cela dans la plus parfaite illégalité.







Quand tu surveilles un véhicule, tu surveilles forcément les déplacements de la personne qui s’en sert.

Et si tu veux optimiser son utilisation, tu es un peu obligé de vérifier les horaires de ceux qui s’en servent.

Je ne vois pas comment on peut prétendre gérer le véhicule sans connaitre (et donc contrôler) des horaires de ses utilisateurs.



L’employeur n’a rien détourné du tout, il a utilisé la fonction initiale du gps pour simplement constater la malveillance de l’employé.









js2082 a écrit :



sans connaitre (et donc contrôler) des horaires





Toute ton erreur (et celle de l’employeur) réside dans la parenthèse.









Faith a écrit :



Toute ton erreur (et celle de l’employeur) réside dans la parenthèse.







Quand tu es un employeur et que tu regardes les horaires de ton employé que tu connais, tu vois de suite si il y a un problème ou pas.

C’est logique, simple relation de cause à effet.



Quand un patron te voit arriver à 12h au lieu des 9h sur le lieu de travail, tu ne vas pas contester parce que ton patron ne t’a pas précisé sur ton contrat de travail qu’il verrait tes allées et venues…<img data-src=" />









js2082 a écrit :



Quand tu es un employeur et que tu regardes les horaires de ton employé que tu connais, tu vois de suite si il y a un problème ou pas.

C’est logique, simple relation de cause à effet.





Quand tu fais des statistique d’utilisation de ton parc automobile, personne n’a besoin de regarder les horaires de début et de fin d’utilisation du véhicule.

Quand on fait ce genre de travail, l’association nominative d’un véhicule et de son utilisateur n’a aucun intérêt.

Il a d’autant moins d’intérêt qu’une partie du boulot ne se fait pas en voiture et peut être préparé avant de mettre la clé dans le contact.



Bref, l’employeur a détourné les statistiques pour un autre usage (en ajoutant certaines informations totalement inutiles dans le cadre de ces statistiques). C’est illégal.









js2082 a écrit :



Quand tu es un employeur et que tu regardes les horaires de ton employé que tu connais, tu vois de suite si il y a un problème ou pas.

C’est logique, simple relation de cause à effet.



Quand un patron te voit arriver à 12h au lieu des 9h sur le lieu de travail, tu ne vas pas contester parce que ton patron ne t’a pas précisé sur ton contrat de travail qu’il verrait tes allées et venues…<img data-src=" />







Non, mais tu peux lui demander de mettre une pointeuse pour clarifier la situation. C’est souvent ce genre de patron qui te reproche la seule journée où t’es un peu à la bourre, alors que t’en fais plus le reste du temps. Et bien entendu, pour le mois, on note 35H pile par semaine, parce que bon, on ne veut pas d’heures sup’, même si on les fait…









js2082 a écrit :



Dans notre cas, c’est l’employé qui est en faute, mais c’est le patron qui trinque. Pas de pitié, pas de demi-mesure, c’est tout ou rien.







A mon avis on manque d’infos pour savoir si l’employé est en faute : on le licencie parcequ’il aurait travailé moins que son contrat de travail ne le stipule et non parceque le travail est mal fait.



Or si son patron lui donne 4 nettoyages et que ça lui prends 6h au lieu de 7, il fait quoi le mec ?

Il reste à glander sur le lieu du dernier nettoyage pour faire ses heures ? Si le client le voit ça va être du meilleur effet…



Pour moi dans notre cas c’est l’employeur qui est fautif : http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/contrats,109/les-principales-caracteristiques,976.html#sommaire_5]Obligations employeur

l’employé doit respecter les horaires de travail et l’employeur fournir du travail dans le cadre de l’horaire établi.










js2082 a écrit :



Quand tu surveilles un véhicule, tu surveilles forcément les déplacements de la personne qui s’en sert.

Et si tu veux optimiser son utilisation, tu es un peu obligé de vérifier les horaires de ceux qui s’en servent.

Je ne vois pas comment on peut prétendre gérer le véhicule sans connaitre (et donc contrôler) des horaires de ses utilisateurs.



L’employeur n’a rien détourné du tout, il a utilisé la fonction initiale du gps pour simplement constater la malveillance de l’employé.







En poussant un peu dans l’absurde, on pourrait aussi dire que le gars aurait pu garer son véhicule proche du chantier sans pour autant aller y travailler.

Dans un sens comme dans l’autre il est difficile de certifier et d’associer,sans doute raisonnable, les heures de travail et les données GPS de déplacement du véhicule.









smarlin a écrit :



A mon avis on manque d’infos pour savoir si l’employé est en faute : on le licencie parcequ’il aurait travailé moins que son contrat de travail ne le stipule et non parceque le travail est mal fait.



Or si son patron lui donne 4 nettoyages et que ça lui prends 6h au lieu de 7, il fait quoi le mec ?

Il reste à glander sur le lieu du dernier nettoyage pour faire ses heures ? Si le client le voit ça va être du meilleur effet…





C’est effectivement bien possible, mais… si tel était le cas, pourquoi l’employé n’évoquerait-il pas ces raisons plutôt que d’attaquer sur le mésusage du GPS ?









ISFNoah a écrit :



C’est effectivement bien possible, mais… si tel était le cas, pourquoi l’employé n’évoquerait-il pas ces raisons plutôt que d’attaquer sur le mésusage du GPS ?







Dans le jugement en première instance, l’employé a indiqué, avec un agenda en guise de preuve, qu’il faisait plus d’heures que ce que son employeur prétendait.



C’est quand l’employeur a sorti comme argument en réponse que les enregistrements GPS des déplacements de la voiture de service employée par le plaignant ne correspondaient pas, selon les dires du défenseur, à la réalité des heures de travail du plaignant que le juge a vérifié la légalité de la preuve qui le défenseur apportait.