Stéphane Richard : «Ils ont saisi mes ordinateurs, perquisitionné mon bureau»

Cogent v2

Quelques jours après la perquisition de la Commission européenne dans les locaux d’Orange, Stéphane Richard, PDG de l’opérateur, dénonce « l’acharnement » de l’institution européenne.

 

La semaine dernière, Bruxelles avait mené plusieurs perquisitions, dont Orange en France. Cette enquête s’inscrit dans le différend qui oppose Cogent avec l’opérateur historique. Plus d’une vingtaine d’agents sont venus sur les sites d’Orange pour tenter de trouver des indices démontrant une violation des règles européennes en matière d’antitrust. « Ils ont saisi mes ordinateurs et ont perquisitionné mon bureau » dénonce aujourd’hui Stéphane Richard dans les colonnes du Figaro, où le PDG d’Orange décrit la situation.

 

Pour mémoire, en 2009, des abonnés Orange s’étaient plaints des mauvais débits sur Megaupload. De là, s’ouvrait aux yeux de tous un conflit entre l’opérateur et Cogent, fameux fournisseur de transit. Cogent invitait Orange à revoir à la hausse ses capacités quand Orange mettait en cause un dépassement de la politique de peering jusqu’alors en vigueur. En décembre 2009, le trafic de Cogent vers Orange était 13 fois plus important que celui d’Orange vers Cogent. Orange avait facturé ces dépassements, allant au-delà du ratio des 2,5 négociés. L’Autorité de la concurrence n’avait rien trouvé à redire dans ce dossier, mais Cogent a depuis doublé cette procédure française en saisissant les autorités européennes qui ont mené plusieurs perquisitions et saisies.

 

Stéphane Richard assure que les enquêteurs européens « n’ont rien trouvé ». Il dénonce désormais une forme d’acharnement. Et pour cause, « ce conflit a pourtant déjà été tranché en notre faveur par l'Autorité de la concurrence en France après déjà de longs mois d'enquête. Il est stupéfiant que la Commission se fasse ainsi le complice d'un acteur américain contre des entreprises européennes qui emploient et investissent massivement en Europe. Aux États-Unis, la réciproque ne risque pas d'arriver ! ». Richard en profite pour remettre quelques pendules à l’heure, regrettant le choix de Bruxelles de ne raisonner que sous « l’idéologique » de l’antitrust. « Bruxelles semble ne pas comprendre que le monde a changé, que nous ne sommes plus les anciens monopoles historiques depuis longtemps, mais que nous sommes désormais plongés dans un monde ultraconcurrentiel, confrontés à des baisses de prix féroces alors que nous devons investir massivement dans nos réseaux ».

 

Le PDG de l'opérateur juge encore « faux et grotesque » l’idée qu’Orange voudrait ralentir l’accès à YouTube pour favoriser sa plateforme vidéo, Dailymotion. « D’abord, il est ridicule de mettre sur un pied d'égalité DailyMotion et YouTube, dont l'audience est dix fois supérieure ! D'autre part, que penser de Cogent, dont le modèle économique est basé sur le non-paiement de l'usage des réseaux qu'il utilise massivement alors qu'il s'est développé en acheminant le trafic de Megaupload, site aujourd'hui fermé, dont chacun sait que la légalité est plus que contestable. »

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