L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information vient d’attirer l’attention sur un appel à projets relatif à la cybersécurité. Cet appel veut ainsi susciter la recherche et le développement dans ces technologies au « cœur de filière du numérique. »
Disponibilité, intégrité, confidentialité. C’est sous ces trois exigences que l’ANSSI incite les entreprises à répondre à l’appel à projets lancé dans le cadre de la réorientation du Programme gouvernemental d’Investissements d’Avenir. « La cybersécurité doit être à même de concilier les enjeux économiques, sociétaux, stratégiques, et les objectifs d’indépendance et de souveraineté nationale, tels qu’ils ont été définis notamment par le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale » explique l'Agence.
Cet appel à projets de R&D fait partie du « coeur de filière du numérique », programme doté d’un budget global de 150 millions d’euros. Il concerne spécialement « les technologies numériques stratégiques, dont la maîtrise par les entreprises est susceptible d’être une source de différentiation majeure, d’en accroitre la compétitivité, de créer de nouvelles activités industrielles ou de services et d’en favoriser le développement. »
Cinq axes dans cet appel à projets
Dans le détail, cinq axes technologies sont explorés :
Des terminaux mobiles sécurisés et des applications de confiance « Face à la menace d’interception des communications, démultipliée par le développement des usages connectés et de la mobilité, le besoin de solutions commerciales sécurisées pour la protection des informations sensibles (c'est-à-dire de niveau équivalent à « confidentiel industrie » pour le secteur industriel ou « diffusion restreinte » pour l’Administration) est avéré »
Des Solutions de protection des infrastructures et dispositifs voix/visiophonie sur IP, qui visera notamment une sécurisation de bout en bout de la voix ou de la visio.
Des outils passifs de détection et de corrélation à haut débit, outils d’investigation après incidents. L’appel cible ici notamment la capacité de « récupérer en temps réel les métadonnées pertinentes issues du trafic réseau, d'analyser ces données pour y détecter d'éventuelles attaques et de remonter des alertes dans un format normalisé. »
Des solutions de protection des dispositifs SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition). Il s’agira ici « de développer des gammes de moyens de protection, que ce soit en matière d’IDS/IPS (détection) ou de pare-feu (filtrage). »
Enfin, l’appel réclame des solutions de supervision de la sécurité (SIEM) maîtrisées. « Face aux multiples formes que peuvent prendre les attaques sur les systèmes d’information, des outils d’analyse et de corrélation de journaux d’événements de type SIEM (Security Information Event Management) s’avèrent indispensables ».
Une triple exigence
L'appel est publié intégralement sur le site de la Caisse des Dépôts. Il pose plusieurs exigences, déjà qualitatives avec un fort niveau de confiance (et donc de transparence), « une grande facilité d’emploi » et « un soin marqué pour la standardisation ». En pratique, l'entreprise élue sera éligible à des soutiens financiers par subventions ou intéressement. L’Anssi souligne que les projets devront être déposés « sous forme électronique, impérativement avant la clôture de l’appel à projets, la date et l’heure de réception faisant foi le 29 novembre 2013 à 12h00. »