Malgré le nombre croissant d'internautes dans le monde et le succès grandissant d'Android, Google affiche des résultats financiers en demi-teinte pour son deuxième trimestre 2013. Sa division Motorola, avec des pertes par centaines de millions de dollars, a de plus vu son effectif se réduire de façon très importante sur ce trimestre.
Les gains publicitaires chez les partenaires de Google ont régressé sur trois mois.
Un deuxième trimestre loin d'être excitant
Avec 14,11 milliards de dollars de chiffre d'affaires (nouveau record), en hausse de 19 % en un an, et un bénéfice net de 3,23 milliards de dollars, en augmentation de 15,7 % en un an, tout va bien pour Google. Néanmoins, comparés au premier trimestre 2013, ces résultats sont loin d'être exceptionnels. Le chiffre d'affaires n'a ainsi crû que de 1 %, et le bénéfice net, lui, a même régressé de 3,5 %. Plusieurs évènements expliquent cette situation. Google précise par exemple que le coût par clic a diminué de 6 % en un an et de 2 % en trois mois. Et si les sites de Google ont légèrement plus rapporté par rapport au précédent trimestre, les partenaires de Google, eux, ont par contre généré moins de dollars.
Mais il y a surtout le problème Motorola, qui a vu ses pertes opérationnelles passer de 199 millions à 342 millions de dollars d'une année sur l'autre, pour un chiffre d'affaires stagnant d'un trimestre sur l'autre. Avec la sortie du Moto X, conjuguée au dégraissage ultra massif de la division Motorola, cette dernière devrait toutefois reprendre des couleurs. Google vient en effet de dévoiler les évolutions de ses effectifs, et le bilan est pour le moins violent.
Motorola, de 20 300 à 4 600 employés en un an
Au 30 juin 2013, le groupe Google ne comptait déjà plus que 44 777 employés à temps plein, dont 40 178 salariés chez Google et 4 599 collaborateurs chez Motorola. Trois mois plus tôt, le groupe cumulait 53 891 employés à temps plein, dont 38 739 chez Google et 15 152 chez Motorola. Ce dégraissage massif n'est pas lié à 100 % à des licenciements, mais en grande partie à la vente de la division Home Business, qui représentait à elle seule 5 170 employés. Rajoutez des transferts importants vers Google, et vous obtenez un Motorola avec moins de 4 600 salariés. Un nombre ridicule quand on sait que l'an passé, Motorola cumulait plus de 20 000 salariés.
Pour mieux comprendre l'évolution de l'effectif de Google depuis l'intégration de Motorola, voici un petit tableau :
Comme vous pouvez le voir, l'effectif de Google a réalisé un véritable bond avec l'acquisition de Motorola. Une augmentation de plus de 20 000 employés qui a donc été divisée par deux en un an, ceci grâce à une politique en troix axes : intégrer chez Google des employés de Motorola, licencier massivement, et revendre des activités annexes à celle des téléphones. Nous pouvons ainsi remarquer que lors des premiers trimestres suivant l'intégration de Motorola, l'effectif de ce dernier s'est réduit mais qu'il a été en grande partie compensé par des recrutements chez Google. Fin 2012 et début 2013, l'effectif global de la firme de Mountain View a même progressé.
Un changement brutal a toutefois eu lieu lors du dernier trimestre. Google (seul) a bien recruté de façon importante avec 1 439 nouveaux employés supplémentaires, lui permettant pour la toute première fois de dépasser le cap des 40 000 salariés, deux ans après avoir passé la barre des 30 000. Mais ces recrutements n'ont pas du tout compensé les départs chez Motorola, sans même prendre en compte la vente de sa division Home Business.
Racheté 12,5 milliards de dollars, soit la plus importante acquisition de l'histoire de Google, Motorola avait pour principal intérêt pour Google ses milliers de brevets ainsi que son expérience dans la téléphonie mobile. Son effectif pléthorique était toutefois un problème. En un an, ledit problème semble avoir été en très grande partie réglé. À moins d'une intégration totale au sein de Google, il est désormais peu probable que l'effectif de Motorola se réduise encore massivement.
Plus de 54 milliards de dollars de cash
Notez que le trésor de guerre de Google, c'est-à-dire le cash qu'il a à disposition pour racheter des sociétés (ou ses propres actions), est désormais de 54,4 milliards de dollars. C'est bien moins que celui de la Pomme, qui dépasse les 100 milliards, mais cela demeure l'une des réserves d'argent les plus élevées parmi les sociétés high-tech. Ces 54,4 milliards représentent surtout une hausse de 11,3 milliards de dollars en un an pour Google. L'acquisition de Motorola avait toutefois lourdement pesé sur cette cagnotte.
Enfin, selon Larry Page, le PDG de Google, plus de 900 millions de comptes Android à travers le monde ont été activés, et 1,5 million supplémentaires le sont chaque jour. Des données que nous connaissions déjà. Plus de 50 milliards d'applications ont été téléchargées sur le Play Store selon le patron. Quant à Chrome, il compterait 750 millions d'usagers. Là encore, cette information est déjà connue depuis plusieurs mois.