BnF : le dépôt légal de musiques explose en 2012 grâce aux amateurs

BnF : le dépôt légal de musiques explose en 2012 grâce aux amateurs

Dépôt pas pourri

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Nil Sanyas

Publié dans

Internet

19/07/2013 6 minutes
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BnF : le dépôt légal de musiques explose en 2012 grâce aux amateurs

Selon le bilan 2012 de la Bibliothèque nationale de France (BnF) relatif au dépôt légal, la musique est particulièrement sortie du lot avec un bond exceptionnel par rapport aux années précédentes, que ce soit du nombre de dépôts ou de celui des déposants. Une croissance étonnante due selon l'institution à Internet et à l'essor des productions non professionnelles.

BnF

Dépôts pas pourris

Depuis plusieurs centaines d'années, la Bibliothèque nationale de France a pour mission de collecter tout type de documents. Cela concerne en premier lieu les livres bien entendu, mais aussi la musique (tous supports confondus), la photographie, les films,... et même le Web. Le but est ainsi de sauvegarder le patrimoine français. Les dépôts varient donc en fonction du rythme des productions nouvelles et des rattrapages d'anciens documents.

 

Ces dernières années, avec la crise du CD, les dépôts dans le secteur de la musique ont connu une baisse importante. En 2003, 15 709 dépôts pour 344 déposants ont ainsi été comptabilisés pour ce seul secteur. Quelques années plus tard, en 2011, les dépôts sont tombés à 9 555 dépôts, soit une chute non négligeable de 40 %. Signe de l'évolution du secteur, le nombre de déposants était de 457 il y a deux ans, soit un tiers de plus qu'en 2003.

Les professionnels n'ont plus le monopole

Mais c'est l'année 2012 qui surprend avec 14 669 dépôts, soit un niveau proche de 2003, et surtout 916 déposants, soit deux fois plus qu'en 2011 et 2,66 fois plus qu'en 2003. Ces bonds exceptionnels sont clairement liés à l'essor de nouveaux acteurs (hors majors et labels), à l’autoproduction, et à Internet explique la BnF :

 

« La démocratisation d’Internet et le développement des nouvelles technologies ont permis au plus grand nombre d’investir un espace de production et de diffusion autrefois réservé aux seuls professionnels. L’éclatement de la sphère éditoriale accompagne l’évolution du marché en même temps qu’elle est le fruit de mutations profondes dans les modes de production, diffusion et même de consommation. »

 

Cette année 2012, en contradiction avec la décennie précédente, n'est pas le fruit d'une quelconque explosion des dépôts immatériels note l'établissement public. Si pour la première fois, la BnF a enregistré ses premiers fichiers numériques, ils restent encore très secondaires. Qui plus est, le rattrapage de références non déposées d’un catalogue n'a concerné que 459 titres en 2012, ce qui n’explique donc pas la différence de 5 000 dépôts entre 2011 et 2012.

Le CD est « loin d’être mort »

Pour la BnF, « loin d’être mort, le disque (support optique d’une manière générale, mais aussi le vinyle) reste un objet qui concrétise un projet musical (le plus souvent, mais pas seulement), matérialise un spectacle vivant ou commémore un événement ». Ce support est donc encore massivement utilisé par les labels comme les artistes totalement indépendants pour se faire enregistrer auprès de l'institution.

 

BnF musique depots

 

La principale explication est donc à chercher du côté des déposants. Bien entendu, les quatre grandes majors (Universal, Sony, EMI et Warner) représentent une part non négligeable des dépôts : 4 570 en 2012. Il reste toutefois un peu plus de 10 000 dépôts issus de sociétés ou d'individus hors majors. On retrouve tout d'abord des milliers de dépôts issus de labels indépendants, dont 2 263 pour Abeille Musique (spécialiste du jazz et du classique), qui a d'ailleurs l'honneur de figurer en première position, devant Universal (1 540). On retrouve ensuite le label Naïve, connu pour des artistes comme Asa, Jil is Lucky et M83, avec 877 dépôts (devant Warner Music, qui n'a cumulé que 604 titres). Enfin, derrière, avec quelques centaines de dépôts, vous pouvez retrouver Wagram Music, Harmonia Mundi, etc.

Les petits déposants deux fois plus nombreux

Mais si l'on regarde dans les détails, la croissance des dépôts vient des grands labels, mais aussi des petits déposants. En 2011, ceux qui ont déposé moins de cinquante titres étaient 437 et ne représentaient que 1 826 dépôts, soit 19 % du total des titres. En 2012, non seulement cette catégorie a explosé pour passer à 885 déposants, mais ils ont proposé 3 880 titres, plus du double de 2011. Rajoutons que 415 personnes ont réalisé un dépôt unique, contre 224 individus en 2011, et que 366 ont réalisé entre 2 et 9 dépôts en 2012, contre 167 en 2011.

 

BnF musique depots

 

Ces données confirment « l'éclatement et la dispersion de la production » selon la BnF. « Ainsi les déposants qui ont entre 10 et 49 dépôts annuels représentent 11,3 % des déposants pour près de 14,6 % des dépôts en 2012 (contre 8,8 % des déposants pour 8,9 % des dépôts en 2010). Enfin, si le ratio relatif des plus petits déposants (moins de 10 dépôts dans l'année) reste relativement stable (autour de 85% des déposants !), le poids relatif de leurs dépôts suit la même courbe en un peu moins accentuée (8,5 % des dépôts en 2010 pour 11,9 % des dépôts en 2012). »

 

Le marché de la musique, en matière de dépôts tout du moins, ressemble ainsi à celui du livre, qui a compté l'an passé 83,2 % de déposants entre 1 et 10 livres, et 14,3 % entre 1 et 100. Et à l'instar du secteur musical, seul quatre éditeurs ont dépassé la barre des 1 000 dépôts en 2012.

 

Quant au marché de la vidéo, lui aussi a connu une forte progression du nombre de dépôts (+58 %), mais pas spécialement du nombre de déposants. La BnF explique cette bizarrerie par des « dépôts exceptionnels de grands catalogues institutionnels ou associatifs, principalement sur vidéo-cassettes, qui relèvent de ce qu’on appelle usuellement « dépôt légal rétrospectif ». 4 897 dépôts relèvent de cette catégorie, dont 3 184 d’un seul déposant. Même s’ils se sont faits plus réguliers dans les deux dernières années, grâce au développement d’un réseau de contacts et à la prise de conscience générale de l’obsolescence des fonds sur support magnétique, ces entrées très précieuses restent par nature ponctuelles. » Un constat qui diffère totalement de celui de la musique donc.

Écrit par Nil Sanyas

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Dépôts pas pourris

Les professionnels n'ont plus le monopole

Le CD est « loin d’être mort »

Les petits déposants deux fois plus nombreux

next n'a pas de brief le week-end

Le Brief ne travaille pas le week-end.
C'est dur, mais c'est comme ça.
Allez donc dans une forêt lointaine,
Éloignez-vous de ce clavier pour une fois !

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Commentaires (14)


Moi j’y vois la concentration des majors sur un faible nombre de produits, pour réduire les coûts de production, tandis que les indés et labels mineurs n’en ont rien à péter de la crise du disque.


Ce qui démontre bien que les majors n’ont pas besoin de produire pour survivre, il leur suffit l’état … Il est aussi observable que beaucoup tentent leur chance quant à devenir ayant droit. Il faudra voir dans la durée si c’est pour atteindre un jackpot étatique peut-être réservé à des majors ou si internet permet effectivement l’expression de soi … hormis l’existence des majors qui ne déposent plus (mais garde un ca en croissance : universal dont on aura sans doute au mois d’août encore de bonnes nouvelles), c’est une très bonne nouvelle pour la création, la liberté d’expression et internet !!!

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Le métier de saltimbanque ne fait pas devenir riche. Beethoven est mort pauvre.



Certains s’en souviennent encore il semble …

Hélas, d’autres jettent encore de la merde dans nos oreilles quand nous faisons nos courses au supermarché, et ils espèrent que nous payerons l’impôt comme des moutons <img data-src=" />


Rien d’etonnant à cela.

Le droit d’auteur est une rente pour 1 siecle. Tout guguss dans son garage qui pince 3 accords a interet à le deposer.



Et apres on vient nous expliquer qu’internet a detruit la creation … HAHAHAHHA


Par contre, j’imagine que personne n’est obligé de déposer à la BnF ? Contrairement à la SACEM et consors chez qui il est obligatoire de déposer sous peine de ne pas se voir “protéger” en ce qui concerne les droits etc.?


Pour les livres, le dépôt légal est une obligation. Pour les disques, j’avoue n’en avoir aucune idée.


Donc n’importe qui peut déposer une chanson à la BnF ? <img data-src=" />








Lady Komandeman a écrit :



Donc n’importe qui peut déposer une chanson à la BnF ? <img data-src=" />







Même mort, il le font à ta place <img data-src=" />









luxian a écrit :



Hélas, d’autres jettent encore de la merde dans nos oreilles quand nous faisons nos courses au supermarché







De la musique de merde pour acheter de la merde, au moins c’est cohérent <img data-src=" />



Arrête de faire tes courses au supermarché. Tu préserveras tes oreilles ainsi que le petit commerce, tu mangeras mieux, tu auras l’haleine fraîche, le poil brillant, et les filles nues se jetteront sur toi.



De rien.









loser a écrit :



De la musique de merde pour acheter de la merde, au moins c’est cohérent <img data-src=" />



Arrête de faire tes courses au supermarché. Tu préserveras tes oreilles ainsi que le petit commerce, tu mangeras mieux, tu auras l’haleine fraîche, le poil brillant, et les filles nues se jetteront sur toi.



De rien.







J’imagine bien la scène dans un marché de village. <img data-src=" />









loser a écrit :



De la musique de merde pour acheter de la merde, au moins c’est cohérent <img data-src=" />



Arrête de faire tes courses au supermarché. Tu préserveras tes oreilles ainsi que le petit commerce, tu mangeras mieux, tu auras l’haleine fraîche, le poil brillant, et les filles nues se jetteront sur toi.



De rien.





par pitié, précise lui le type de filles nues qui risque de se jeter sur lui autrement il va être très déçu…





dont 2 263 pour Abeille Musique (spécialiste du jazz)





On peut déposer des notes aléatoires ?



http://www.youtube.com/watch?v=4WvkbNjCewM








loser a écrit :



De la musique de merde pour acheter de la merde, au moins c’est cohérent <img data-src=" />



Arrête de faire tes courses au supermarché. Tu préserveras tes oreilles ainsi que le petit commerce, tu mangeras mieux, tu auras l’haleine fraîche, le poil brillant, et les filles nues se jetteront sur toi.



De rien.







Si tu as les moyens de faire acheter ta bouffe par ta femme de ménage, tant mieux pour toi.

Quoique j’en doute …



Tu l’as choisi comment ton pseudo déjà ? C’est par habitude de l’entendre quand on te parle ?












luxian a écrit :



Si tu as les moyens de faire acheter ta bouffe par ta femme de ménage, tant mieux pour toi.







Toi t’as mal compris. Je ne voulais pas dire qu’il ne fallait pas qu’il fasse ses courses lui-même, mais qu’il arrête de les faire en supermarché. Pour échapper à la musique. C’était de l’humour, mais pas que…

Je hais les grandes surfaces (pas qu’à cause de la musique, évidemment), et je les évite autant que possible. Et faire les courses au marché, ou chez des petits commerçants, ou même directement chez le producteur est pour moi un plaisir, et la qualité des produits et du conseil n’a rien à voir. Pour pas forcément plus cher en plus.







luxian a écrit :



Tu l’as choisi comment ton pseudo déjà ? C’est par habitude de l’entendre quand on te parle ?







Tout juste <img data-src=" />